Sur le vif - Samedi 04.11.17 - 11.39h
Dans tout procès, il y a un accusé. Sinon, il n'y aurait pas de procès. Et tout accusé a droit à un avocat. Et le rôle de l'avocat est de défendre l'accusé. Pour défendre les plaignants, il y a la partie civile. Pour défendre la société, il y a le procureur général. Pour statuer, il y a les juges.
Tout accusé, quel que soit son crime, a droit à un avocat. Et la parole de la défense, toujours et partout, doit être entendue à égalité avec celle de l'accusation. Ensuite, les juges tranchent. C'est cela, un État de droit.
Tout accusé a droit à un avocat. Et il est parfaitement normal que l'avocat, quel que soit le grief à l'encontre de son client, mette toute sa fougue, tout son talent, toute sa rhétorique au service de la défense. Côté partie civile, côté procureur, on ne se gêne pas de le faire, non plus.
Dans ces conditions, les actes de meute d'une certaine opinion publique contre un avocat, sous le seul prétexte qu'il a accepté de défendre un client, ou parce qu'il assume à fond les devoirs de cette défense, constituent des violations flagrantes de l’État de droit. Ils ne méritent ni complicité, ni indulgence.
Pour être parfaitement clair, Me Dupond-Moretti est totalement dans son rôle lorsqu'il défend son client. On peut haïr ce client, lui souhaiter le pire. Mais en aucun cas, on ne peut reprocher à l'avocat d'assumer la mission qui est la sienne.
Pascal Décaillet