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Sur le vif - Page 497

  • Hommes-grenouilles polonais

     

    Sur le vif - Mardi 18.06.19 - 09.12h

     

    L'attaque des deux pétroliers par les Iraniens est aussi crédible que l'agression de citoyens allemands par des gardes-frontière polonais, le 1er septembre 1939.

    Vous reprendrez bien une petite fiole de Colin Powell ? Et, pour le dessert, quelques armes de destruction massive ?

    Allez, faisons avancer le dossier. Et reconnaissons enfin que ces pétroliers, en mer d'Oman, ont été attaqués, à la nage, par des gardes-frontière polonais. Ils avaient, comme d'habitude, un peu trop bu. Et voulaient s'essayer à marcher sur les eaux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Un homme, face à l'Histoire

     

    Sur le vif - Lundi 17.06.19 - 11.29h

     

    Les grandes figures de la seconde partie du vingtième siècle, c'est chez les Non-Alignés qu'on les trouve. Au premier plan d'entre eux, Gamal Abdel Nasser.

    J'ai beaucoup lu, en quarante ans, sur cet homme, à peu près tout ce qu'on peut lire en langue française. La conscience qu'il avait de la Nation égyptienne, et, au-delà de cette dernière, de l'ensemble du concept de Nation arabe, son sens de l'Histoire, son intelligence tactique face aux grands mouvements tectoniques de la société égyptienne, dont bien sûr les différentes composantes religieuses, sa passion de l'Etat, en font à mes yeux un géant.

    Cela, au-delà de ses succès (Suez, 1956) et de ses échecs (1967), de ses immenses qualités et de ses inévitables défauts. Au-delà de la péripétie, Nasser est, comme de Gaulle, comme Willy Brandt, un homme de l'Histoire. Un homme, face à l'Histoire.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Que chacun tienne son journal !

     

    Sur le vif - Dimanche 16.06.19 - 15.16h

     

    Depuis deux siècles, il y a des gens qui écrivent dans des journaux, et une masse d'autres gens, qui lisent ces journaux. Une immense majorité, pour lire la production d'une infime minorité. Ce temps-là est bientôt révolu. Donnons-lui, en étant magnanime, encore deux ou trois décennies, maximum.

    La révolution des réseaux sociaux, c'est que chacun, s'il en éprouve le besoin, peut tenir publiquement son journal. Chacun de nous est libre de le faire ou non. Libre du choix de ses sujets, de son rythme de parution, de ses angles, de la tonalité qu'il entend donner à ses mots, fougueuse ou raisonnable, rugissante ou sereine, analytique ou engagée.

    Chacun de nous est libre de prendre connaissance, ou non, de ce que les autres proposent. Libre d'aimer, détester, adhérer, rejeter. Libre de partager des textes, des archives, des photos, des musiques, des vidéos. Libre de l'ornementation qu'il veut donner à son journal : sobriété cistercienne pour les uns, limitée au texte ; enluminure baroque pour d'autres.

    Chacun de nous est libre. Chacun s'exprime pour soi, engage sa responsabilité individuelle, met en oeuvre sa sensibilité, ses antennes, ses passions. Dans cet univers, il n'y a ni mentor, ni caïd, ni chef de file, ni gourou. Il n'y a ni Barrès, ni Gide, ni Sartre pour jouer les grands éditeurs, les filtres par lesquels il faudrait absolument passer. Il n'y a ni prêtre, ni officiant, ni intermédiaire. Chacun est libre, chacun est seul, chacun est responsable.

    A partir de là, faites vos jeux. Que chacun tienne son journal. Bientôt, les experts nous rejoindront, il n'auront pas le choix, chacun d'entre eux s'exprimera en toute liberté, et chacun pourra juger de leur expertise. Si un texte est bon, s'il est fondé, s'il apporte du sens, on a tendance à s'en rendre compte assez vite, en général, et on n'a nul besoin d'un souffleur, pour nous indiquer sa qualité.

    Lorsque les réseaux sociaux se seront dégagés de leur péché originel (vie privée, bavardage, délation), ils deviendront le premier vecteur de communication, d'apprentissage, d'accès à la connaissance, de partage du savoir, sur cette terre. En attendant, laissons ronchonner les ronchonneurs, pleurnicher les pleurnicheurs, et vitupérer les vitupérateurs.

     

    Pascal Décaillet