Sur le vif - Jeudi 25.07.19 - 14.30h
Admirables commentateurs politiques de Suisse romande ! Depuis trois ans, ils n'ont de cesse de reprocher à Boris Johnson d'être favorable au Brexit.
En d'autres termes, ils lui reprochent d'être... en phase avec la majorité du peuple britannique, lorsqu'elle s'est prononcée sur le sujet !
Il reprochent à un homme politique britannique d'exprimer le point de vue majoritaire du peuple.
En Suisse, après le 9 février 2014, exactement les mêmes commentateurs reprochaient à certains de leurs confrères d'avoir défendu le OUI à l'initiative sur l'immigration de masse. Ils leur reprochaient d'avoir exprimé un point de vue politique correspondant à la majorité du peuple et des cantons de notre pays.
Cela signifie quoi ? Que selon ces commentateurs, il existe une position, intrinsèque et inaliénable, du Bien. Que le Royaume-Uni demeure dans l'Union européenne (ce qui n'est en rien une affaire morale, comme je l'ai longuement exprimé ici, hier, dans mon dernier billet), serait le Bien. Qu'il choisisse d'en sortir, serait le Mal.
De même, en Suisse, considérer comme nécessaire une régulation des flux migratoires, serait le Mal. La position contraire, serait le Bien.
Avec ces commentateurs politiques-là, qui nous inondent de morale depuis des décennies, nous définissent le supranational comme le Bien, et la nation souveraine comme le Mal, n'en peuvent plus d'instiller leur quotient de théologie dans l'observation politique, le temps n'est plus à la discussion. Mais au combat.
Pascal Décaillet