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Sur le vif - Page 407

  • Un syndicat ? Surtout pas !

     

    Sur le vif - Vendredi 03.04.20 - 12.22h

     

    12.22h - A Berne ou dans les Cantons, le sort des indépendants est laissé entre les mains de fonctionnaires. Donc, de gens incapables, mentalement, psychologiquement, de comprendre la mentalité très particulière d'un petit entrepreneur.

    C'est là toute l'erreur.

    Les indépendants doivent, dès aujourd'hui, se regrouper. Non pour former un syndicat - un de plus - mais pour monter des opérations ciblées.

    Surtout pas un syndicat ! Il y en a déjà beaucoup trop ! Et la plupart, dans la crise actuelle, ne font que gesticuler. Et puis, par nature, un syndicat se définit par rapport à un contrat de travail, une convention collective, toutes choses qui n'existent pas, ET N'ONT PAS A EXISTER, pour les indépendants. Ces derniers n'ont tout de même pas quitté la cimentation contractuelle pour retomber dans une logique de contestation syndicale ! C'est totalement contraire à leur nature, leur solitude choisie, l'essence même de leur combat, qui implique une immense prise de risque personnelle.

    Un syndicat, non, non et non ! Surtout pas quand ils sont noyautés par des grandes faîtières, avec des Pierre-Yves Maillard, tout en haut ! Pas de syndicat, plus jamais ça, mais un groupement d'intérêts, composé d'hommes et de femmes libres, sociétaires. Un groupement pour les périodes de tempête, par pour les cocktails de beau temps ! Un groupement avec des unités d'intervention mobiles, rapides, motivées, agissant dans l'esprit du commando. Pas de comités, pas de comitards, pas de statuts lourdingues, pas d'Assemblées générales ! Par pitié, rien de ce cirque de beau temps, avec bedaines et congratulations.

    Non. Une force d'intervention. Ciblée sur des objectifs. C'est exactement cela, à l'inverse de la quiétude des apparatchiks, l'esprit des vrais indépendants. Pas ceux qui se plaignent. Ceux qui se battent.

     

    Pascal Décaillet

  • La trouille ? Connaissent pas !

     

    Sur le vif - Jeudi 02.04.20 - 14.12h

     

    Quels qu'en soient les fondements sanitaires - je ne les juge pas ici - la paralysie quasi-totale de l'économie suisse présente une singularité, qu'il convient de relever. Celle d'avoir été décidée par des gens, à Berne ou dans les Cantons, qui touchent un salaire à la fin du mois. Confinés, ils touchent le salaire. Mis au chômage, ils le toucheront à 80%, pendant deux ans. Tant mieux pour eux, et là aussi, je ne porte pas de jugement.

    Tant mieux pour eux, mais, qu'ils le veuillent ou non, cette situation personnelle configure leur état d'esprit. Et les amène à prendre, pour les indépendants et les petits entrepreneurs, des décisions dont ils ne sont pas vraiment capables, au fond de leur vécu, de mesurer les conséquences.

    Parce que ces fonctionnaires, à Berne ou dans les Cantons, ou même ces magistrats d'ailleurs, n'ont strictement aucune idée de la prise de risque entrepreneuriale. Ils n'ont jamais eu mal au bide, jamais souffert d'insomnie, jamais éprouvé la trouille pour la survie de leur boîte.

    Alors, ils décident à grande échelle. Ils donnent des ordres de fermetures, non de certaines entreprises, mais, linéairement, de TOUTES les entreprises. Y compris celles où la distance d'usage est parfaitement respectée !

    Pendant ce temps, est née une calamité bien pire que le confinement : elle s'appelle L'ESPRIT DU CONFINEMENT. Cette singulière jouissance, chez nombre d'employés demeurant dans leur domicile, à raconter leur expérience, tenir leur journal (certains, admirablement écrits, d'ailleurs), ériger le confinement en mode de vie, expérience suprême, enrichissement spirituel, tournant dans l'existence, conversion vers Damas.

    Désolé, mille fois, mais il était possible de prendre des décisions non uniformes, mais ciblées. Pour cela, il eût fallu, dans le for intérieur des fonctionnaires décideurs, un minimum d'expérience de l'essence même de l'entreprise, avec sa part de risque et d'aventure. Ce ne fut, hélas, pas le cas. Les conséquences, pour l'économie de notre pays, en sont totalement dévastatrices.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Marie et Simon, derrière le jeu des masques

     

    Sur le vif - Mardi 31.03.20 - 16.05h

     

    En Ville de Genève, tant la candidate PDC, Marie Barbey-Chappuis, que le candidat PLR, Simon Brandt, sont des personnes de qualité, parfaitement respectables. L'une de ces personnes, comme l'autre, aurait sans problème sa place dans la future équipe gouvernementale.

    Respectables, mais loin d'être identiques. Même pas proches, politiquement. L'une, sous l'étiquette PDC, affiche un profil fort libéral. D'ailleurs, d'éminents libéraux la soutiennent. Ainsi qu'une partie de la gauche, désireuse de ne pas se montrer trop gourmande, une fois gavée de ses quatre candidats PS-Verts, qui ont bien des chances de passer.

    L'autre est un vrai radical. Un peu cinglé, mais profondément républicain. Bonapartiste. Des impulsions prétoriennes, voire consulaires. Il aime l'Etat. Un peu fantasque, capable de rivaliser des heures avec votre serviteur, sur des citations d'Hergé.

    Il était le commis de basses oeuvres de Pierre Maudet. Il prétend ne l'être plus, j'ai tendance à le croire. Il a vécu, juste avant Noël, une mésaventure politico-judiciaire de la pire espèce. Il a tenu. Il a montré du cran, du caractère, de la puissance de solitude, de la résistance.

    Il y a, entre ces deux candidats, la même ligne de fracture qu'entre l'orléaniste Balladur et le bonapartiste Chirac, en 1995. Deux droites, dont l'une prétend aspirer le centre. Deux rapports à l'Etat, à la chose régalienne. Chacun jugera.

    Ces deux familles, à Genève, existent. Elles sont aux prises, l'une avec l'autre, sous couvert d'Entente, depuis toujours. Il est, après tout, totalement sain et légitime qu'elles se posent en rivales. Le citoyen, lui, a tous les droits. Voter pour l'un. Voter pour l'autre. Aucun des deux. Ou voter pour les deux.

    Mais il faut juste savoir à qui on a affaire. Quels courants de nos vieilles familles politiques sont représentés. Quels liens d'intérêts. Quelles réalités, sous quels masques. Il nous reste cinq jours. Si les juges le veulent bien.

     

    Pascal Décaillet