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Sur le vif - Page 403

  • La jouissance du pète-sec

     

    Sur le vif - Samedi 09.05.20 - 12.50h

     

    Genève est un Canton suisse. Le statut de la Commune doit y être ancré, dans la Constitution cantonale, conformément à ce qu'il est dans l'esprit de notre démocratie nationale : l'échelon premier de proximité, majeur, souverain.

    Ne pas l'avoir fait lors des travaux de la Constituante s'avère un monumental raté. Et laisse la place à des dérives jacobines du Canton, à la française. Où tel secrétaire général adjoint d'un conseiller d'État se croit paré, dès qu'il prend la plume pour écrire à la première citoyenne de la deuxième ville de Suisse, des pouvoirs d'un chef de cabinet place Beauvau, voire des attributs verticaux de la préfectorale.

    Tout cela doit cesser. Toute cette arrogance, surgie droit de l'ère Longchamp. Tous ces pète-sec qui, de leur bureau douillet où ils servent le Prince, s'adressent à des élus du peuple comme à des valets.

     

    Pascal Décaillet

  • Le jacobinisme anti-Communes a parlé !

     

    Sur le vif - Vendredi 08.05.20 - 17.12h

     

    La missive cingle, cinglante et cinglée. Elle pourrait émaner d'un héraut, sanglé dans son uniforme. Ou d'un Commissaire de la République, Place de Grève.

    Une lettre. Signée Thierry Apothéloz, au demeurant le meilleur des hommes. Mais le monde est ce qu'il est, le meilleur y côtoie le pire, le Saint y fraie avec le Maudit, la Fée y sourit à la Fille perdue.

    Le ministre, donc, vit. C'est déjà une excellente nouvelle. Tout sonore de son éveil, il surgit. Et envoie à la Présidente du Conseil municipal de la Ville, Mme Theubet, l'une de ces circulaires que n'eussent renié ni le Général André, ni le Petit Père Combes, ni le Saint Just des charrettes matinales.

    Il lui dit, en substance : "Pas question de reprendre les séances du Municipal, COVID oblige. Je vous donne l'ordre d'annuler toutes les sessions prévues pour mai (les 12, 13, 19, 20, 26 et 28). Vous risquez trois ans de prison".

    Et voilà ! Le tour est joué ! Le jacobinisme anti-Communes, de plus en plus féroce à Genève, portant les griffes de l'ère Longchamp, avec les mêmes commis, les mêmes scribes, les mêmes petits Peyrolles, a fait son oeuvre. Le ministre vit. Il existe. Et le doux confinement de la vie peut continuer. Jusqu'à la prochaine crise.

     

    Pascal Décaillet

  • Défaite d'étape

     

    Sur le vif - 08.05.20 - 08.46h

     

    En ce 75ème anniversaire du 8 mai 1945, une réflexion s'impose sur l'Histoire allemande, et sur la parfaite continuité de la résurrection de ce peuple depuis la Guerre de Sept Ans (1756-1763), soit depuis l'immense Roi de Prusse Frédéric II (1740-1786).

    Les Allemagnes venaient de très loin : en 1648, à l'issue de la terrible Guerre de Trente Ans, elles s'étaient retrouvées dans un état de destruction et de dévastation qui préfigure - de façon biblique, saisissante - l'Année Zéro 1945. Lire, absolument, le Simplicius Simplicissimus, publié en 1668 par Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen. Lire aussi Günter Grass.

    Lire aussi l'Histoire du Sac du Palatinat, en 1688-1689, sur ordre de Louis XIV et Louvois (http://pascaldecaillet.blogspirit.com/archive/2015/07/29/serie-allemagne-no-8-le-sac-du-palatinat-1688-1689-269035.html) . Pendant des décennies, après 1648, les armées étrangères, principalement françaises, se promènent dans les Allemagnes, pillent, incendient, se servent. Deuxième partie du 17ème, première partie du 18ème : les Allemagnes, politiquement, sont en état de mort clinique.

    Jusqu'à Frédéric II, il aura fallu près d'un siècle pour que le monde germanique refasse surfasse, en Europe. Friser le néant, le destin allemand avait déjà connu cela, trois siècles avant 1945. Et déjà une fois, il s'était relevé. Et avec quel éclat ! Oui, la renaissance allemande est passée par la Prusse. Par l'armée prussienne. Par l'industrie prussienne. Par la conception prussienne de l’État. Par l'éclosion des sciences en Prusse. Par la philosophie prussienne. L'Allemagne, ça n'est certes pas la Prusse, loin de là. Mais sans la Prusse, il n'y aurait pas eu de nation allemande, à partir de 1866.

    Mai 1945, dans le mouvement inexorable de cette renaissance, ne constitue, au fond, qu'une défaite d'étape. Elle n'a fait que renforcer la détermination allemande en Europe.

    Je ne suis pas sûr du tout que l'Allemagne ait perdu la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est retrouvée détruite, de fond en comble. Hambourg, Dresde, rayées de la carte. Elle a capitulé. Son régime du moment s'est effondré. Et pourtant, malgré toutes ces évidences, je ne suis pas sûr du tout que la nation allemande, dans son chemin de renaissance depuis Frédéric II, ait perdu. Elle a beaucoup moins perdu que la France, en 1940 !

    J'ai encore tant à dire, sur ce sujet, sans doute celui qui m'occupe le plus, pour des raisons personnelles autant qu'historiques, depuis la fin de mon enfance.

     

    Pascal Décaillet