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Défaite d'étape

 

Sur le vif - 08.05.20 - 08.46h

 

En ce 75ème anniversaire du 8 mai 1945, une réflexion s'impose sur l'Histoire allemande, et sur la parfaite continuité de la résurrection de ce peuple depuis la Guerre de Sept Ans (1756-1763), soit depuis l'immense Roi de Prusse Frédéric II (1740-1786).

Les Allemagnes venaient de très loin : en 1648, à l'issue de la terrible Guerre de Trente Ans, elles s'étaient retrouvées dans un état de destruction et de dévastation qui préfigure - de façon biblique, saisissante - l'Année Zéro 1945. Lire, absolument, le Simplicius Simplicissimus, publié en 1668 par Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen. Lire aussi Günter Grass.

Lire aussi l'Histoire du Sac du Palatinat, en 1688-1689, sur ordre de Louis XIV et Louvois (http://pascaldecaillet.blogspirit.com/archive/2015/07/29/serie-allemagne-no-8-le-sac-du-palatinat-1688-1689-269035.html) . Pendant des décennies, après 1648, les armées étrangères, principalement françaises, se promènent dans les Allemagnes, pillent, incendient, se servent. Deuxième partie du 17ème, première partie du 18ème : les Allemagnes, politiquement, sont en état de mort clinique.

Jusqu'à Frédéric II, il aura fallu près d'un siècle pour que le monde germanique refasse surfasse, en Europe. Friser le néant, le destin allemand avait déjà connu cela, trois siècles avant 1945. Et déjà une fois, il s'était relevé. Et avec quel éclat ! Oui, la renaissance allemande est passée par la Prusse. Par l'armée prussienne. Par l'industrie prussienne. Par la conception prussienne de l’État. Par l'éclosion des sciences en Prusse. Par la philosophie prussienne. L'Allemagne, ça n'est certes pas la Prusse, loin de là. Mais sans la Prusse, il n'y aurait pas eu de nation allemande, à partir de 1866.

Mai 1945, dans le mouvement inexorable de cette renaissance, ne constitue, au fond, qu'une défaite d'étape. Elle n'a fait que renforcer la détermination allemande en Europe.

Je ne suis pas sûr du tout que l'Allemagne ait perdu la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est retrouvée détruite, de fond en comble. Hambourg, Dresde, rayées de la carte. Elle a capitulé. Son régime du moment s'est effondré. Et pourtant, malgré toutes ces évidences, je ne suis pas sûr du tout que la nation allemande, dans son chemin de renaissance depuis Frédéric II, ait perdu. Elle a beaucoup moins perdu que la France, en 1940 !

J'ai encore tant à dire, sur ce sujet, sans doute celui qui m'occupe le plus, pour des raisons personnelles autant qu'historiques, depuis la fin de mon enfance.

 

Pascal Décaillet

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