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Sur le vif - Page 404

  • Haut et fort

     

    Sur le vif - Mercredi 06.05.20 - 14.39h

     

    Bon, à ce stade, amies citoyennes, amis citoyens, il convient de rappeler un ou deux fondamentaux de notre Etat de droit :

    1) Ton dossier médical n'appartient qu'à toi. Et à ton médecin, qui a l'interdiction absolue d'en faire état sans ton consentement. Cela s'appelle le secret médical. Si ça te chante de raconter à toute la République ton état de santé, libre à toi. Mais nul ne peut t'y contraindre.

    2) Le salaire que tu perçois, ou le revenu que tu déclares, ne concernent que trois entités : toi-même, celui qui te paye, le fisc. Ce dernier a l'interdiction absolue de rendre publiques ces données. Si ça te chante de raconter à toute la République ta situation financière, libre à toi. Mais nul ne peut t'y contraindre.

    3) Ta vie privée, famille, amis, maîtresses, amants, orientation sexuelle, ne regarde que toi. Et ta famille, amis, maîtresses, ou amants. Si ça te chante de raconter à toute la République tes galipettes, libre à toi. Mais nul ne peut t'y contraindre.

    4) Tu es libre de ton mode de paiement, cartes ou cash. Si le type, en face de toi, t'impose le paiement par carte, tu lui brandis le cash en disant : "C'est ça, ou rien". On verra bien s'il prendra le risque de refuser.

    5) Si tu vas au bistrot, c'est pour boire ton verre, peinard. Si tu vas au restau, c'est pour croquer ton plat du jour. Tu n'y vas pas pour remplir des formulaires destinés aux services de traçage de M. Koch, à Berne. D'ailleurs, ce M. Koch commence gentiment à nous les briser.

    6) Ta vie, c'est la tienne. Tu veux bien bosser, et même dur. Tu veux bien aider, participer à la vie sociale. Mais tu n'es pas là pour te faire emmerder. Au besoin, tu dois le dire, haut et fort.

     

    Pascal Décaillet

  • Là, ça suffit !

     

    Sur le vif - Mardi 05.05.20 . 18.02h

     

    Les restaurateurs qui devront fournir les noms, prénoms et téléphones de leurs clients ! Alors là, il faut dire haut et fort que le flicage généralisé, ça suffit ! Nous sommes en Suisse, pays de libertés, de confiance, de citoyennes et citoyens adultes, mûrs et vaccinés. Nous ne sommes pas dans la Tchécoslovaquie de la normalisation, post-Dubcek !

    À ce stade, après l'affaire Swisscom, ça devient du délire. En deux mois, notre magnifique démocratie, modèle à tant d'égards, s'est transformée, sous prétexte de "traçage" sanitaire, en une machine à suspicion généralisée. Sans parler du traitement réservé aux personnes âgées.

    Le Parlement doit reprendre ses droits. La démocratie directe, encore plus. Les voix citoyennes, de partout, doivent s'élever. Pour dire que ça suffit.

    Toute décision concernant les libertés individuelles, la protection de la sphère privée, de la personnalité, doit être frappée du sceau de la démocratie : avalisée non seulement par le Parlement, mais par le peuple ! Nul Office fédéral, nulle association professionnelle, nul pacte passé entre ces derniers, n'en a la légitimité ! Nous ne voulons pas d'une dictature des chefs d'Office, des Koch, des médecins cantonaux. Nous voulons la démocratie !

    Les citoyennes, les citoyens ne vont pas au restaurant pour remplir des formulaires d'identité, destinés à faire d'eux les maillons d'une "chaîne de traçage". Là, désolé, mais c'est non, non et non !

     

    Pascal Décaillet

  • Tito, les Balkans, l'épopée

     

    Sur le vif - Lundi 04.05.20 - 14.59h

     

    Il y a juste 40 ans, le 4 mai 1980, disparaissait, à l'âge de 88 ans, l'une des figures majeures de l'Histoire des Balkans au vingtième siècle : Josip Broz, alias Tito. C'était un homme considérable, un géant.

    Sa biographie, notamment entre 1941 et 1945, mérite d'être étudiée jour après jour, tant elle est saisissante : non seulement il a résisté aux Allemands, mais il a fédéré sous sa bannière les mouvements de résistance, n'hésitant pas à liquider ses rivaux, comme le Colonel serbe Draza Mihailovic. Churchill avait fait son oeuvre, lui préférant Tito.

    Et puis Tito, c'est 35 ans d'Histoire de la Yougoslavie après la guerre, un pays où je m'étais rendu plusieurs fois de son vivant, et puis aussi après, bien sûr. Ce grand rêve d'une Fédération des Slaves du Sud, né des redécoupages de l'Après-Grande-Guerre, Tito avait su le tenir, l'activer, le vivifier.

    J'étais jeune encore, mais nous étions nombreux à suivre de très près cette expérience unique en Europe (à part l'Albanie), celle d'un communisme autonome, non-dépendant de Moscou, pratiquant la cogestion dans les entreprises, ne fermant pas ses frontières. Bref, un Non-Alignement qui, à l'instar de celui d'un Nasser un Égypte, ne manquait ni d'allure, ni de fierté nationale.

    Je me souviens, comme si c'était hier, de ce 4 mai 1980. J'avais déjà tant lu sur l'Histoire des Balkans, notamment entre 41 et 45. J'ai éprouvé ce jour-là, comme beaucoup, le sentiment très vif que l'unité yougoslave allait se déliter. Je ne pensais même pas qu'elle tiendrait encore une décennie.

    Il y eut la transition des années 80, complexe, passionnante. Et puis, il y eut la terrible décennie 1990-2000, qui vit les Balkans une nouvelle fois s'embraser. Et nos intellectuels parisiens à chemise blanche, étincelante, qui voulaient remplacer la connaissance historique par la morale et la philosophie, venir se pavaner sous tous les projecteurs. Pendant que l'OTAN, les États-Unis, les services secrets de M. Kohl, sous couvert de droit d'ingérence, plantaient leurs griffes dans une région qu'ils convoitaient depuis si longtemps. A vrai dire, depuis la Seconde Guerre mondiale.

    La vraie Histoire des Balkans demeure à écrire. Cela devra se faire par des historiens, ou alors peut-être par des poètes épiques, comme il y eut un Homère pour les guerres troyennes (on finit toujours par lire plutôt l'Iliade, sublime dans ses hexamètres, que le génial historien Moses Finley). Mais par pitié, surtout pas par des moralistes ! Ni même par des philosophes, avec leur prétention à la lumière et à l'horlogerie universelles. Là où le tragique de l'Histoire se nourrit du local, du particulier, de l'idiomatique, chaque théâtre d'opérations valant pour lui-seul, hors de toute leçon générale. Pour cela, il faut accepter de creuser, étudier les langues, les mythes fondateurs, lire les récits. Plutôt que chercher, comme un démonstrateur mathématique, à raisonner.

     

    Pascal Décaillet