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Sur le vif - Page 410

  • Artistes genevois, je ne vous oublie pas !

     

    Sur le vif - Mardi 24.03.20 - 15.30h

     

    Une idée me trotte dans la tête, depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons : continuer de faire vivre la culture, à Genève. Continuer à la rendre visible, même si toute offre en public est désormais impossible, pour les raisons que nous connaissons.

    Alors, voici : dès ce soir, à l'enseigne des Yeux dans les Yeux (ou parfois de GAC), je vais donner la parole, le plus possible, à nos artistes genevois. Même s'ils n'ont aucune prestation d'actualité à promouvoir, et pour cause ! Rendre visible, non un spectacle, un concert, etc., du moment, mais... l'artiste lui-même ! Cinq ou six minutes pour faire sa connaissance, évoquer son parcours, sa démarche artistique, ses passions.

    J'étendrai cette séquence à des amateurs d'art : je pense déjà à tel avocat cinglé de Wagner, tel passionné de Proust ou Céline, Paul Celan ou Heiner Müller. Les exemples fourmillent.

    Je veux sentir ce que les gens ont dans leur ventre.

    Je pense que ces petites séquences, entre deux débats politiques ou deux données d'informations sur le coronavirus, pourront aider les personnes confinées, ou les malades, ou leurs proches, à garder le moral.

    La culture doit vivre ! Les artistes ne doivent pas disparaître des écrans radar !

    Première séquence, ce soir, les Yeux dans les Yeux, direct 19h : Aimez-vous Mahler ? Invité : Olivier Gurtner. 

    PaD

  • La politique, plus que jamais !

     

    Sur le vif - Mardi 24.03.20 - 10.50h

     

    En aucun cas, l'urgence sanitaire ne doit abolir le débat politique. Au sens le plus fort de ce terme, les grands choix pour la Cité. Le sens, déjà, où l'entendait Aristote, il y a 25 siècles.

    Contre vents et marées, tout en respectant parfaitement les consignes de sécurité, je veux, là où je suis, dans les fonctions qui sont les miennes, continuer de faire vivre le débat politique. Celui sur les grands choix pour la gestion de crise. Et surtout celui sur les grands choix, économiques et sociaux, de l'après-crise.

    Des débats avec moins de monde qu'avant : respect des directives. Mais des débats, où puissent se déployer les forces vives de notre univers politique. Où puissent se concevoir, en totale liberté des âmes et des consciences, les projections pour l'avenir, les conceptions diverses de l'intérêt supérieur de l'Etat.

    Je ne suis pas virologue, ni médecin. Ni spécialiste humanitaire. Je suis, depuis l'enfance, un esprit profondément politique. J'ai toujours mis, dans mes préoccupations, les affaires publiques au plus haut niveau, je ne m'intéresse pas à la vie privée, ni aux modes. Pourquoi diable devrais-je renier la vocation de toute une vie, au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de politique, au sens le plus noble de ce mot ?

    Le sens noble, c'est celui d'Aristote. Celui de Thucydide, lorsqu'il nous décrypte les vrais ressorts de la Guerre du Péloponnèse. Celui de Tocqueville. Celui de Jules Michelet, quand il nous raconte la Révolution française. Celui de Marc Bloch, avec son ouvrage prodigieux "L'Etrange Défaite", l'un de mes livres de chevet : les six semaines, entre le 10 mai et le 22 juin 1940, où la France s'effondre. Défaite morale, bien avant que d'être militaire, nous dit en substance l'auteur.

    Cette crise nous offre une occasion : celle de réinventer la politique, en la dégageant des meutes consanguines, pour la hisser vers ce qu'elle a de supérieur : le combat de tous, pour l'intérêt de tous.

     

    Pascal Décaillet

  • Torpeur, jamais !

     

    Sur le vif - Lundi 23.03.20 - 14.19h

     

    Qu'un bonhomme de mon style, prétorien dans l'âme, bonapartiste, exécutif jusqu'au fond de la moelle, entrepreneur depuis 14 ans, aimant décider et décider seul, puisse éventuellement se réjouir de la mise en congé des Parlements, il y aurait là une certaine logique. La "divine surprise" (je sais parfaitement à qui j'emprunte l'expression, et n'ai nul besoin qu'on me le rappelle) face à un système parlementaire dont il a, toute sa vie, dénoncé les lenteurs, la consanguinité, l'entre-soi.

    Eh bien justement, le bonhomme en question, votre serviteur, ne le fait pas. Au contraire, depuis quelques jours, il dénonce cette mise en veilleuse, appelle les parlementaires à se ressaisir, s'arranger pour siéger avec des moyens modernes, à distance. Rien ne justifie l'auto-dissolution soudaine d'un premier pouvoir qui fait la fierté de notre pays. On ne sauve pas une nation en gouvernant par arrêtés, directives, ordonnances. Même le Clemenceau de 1917/1918, au sommet de son énergie, affrontait la Chambre, ne serait-ce que pour lui dire : "Je fais la guerre !".

    Mais le plus fou, c'est qu'il se trouve, parmi les gens qui trouvent normale cette auto-castration du législatif, des parlementaires, et... des journalistes ! Les premiers sont membres d'un corps qu'il s'agirait de placer en léthargie. Les seconds, critiques du pouvoir par beau temps, se métamorphosent, à la vitesse de la lumière, en suppôts des exécutifs, à la première tempête.

    Pour ma part, je suis un citoyen et un petit entrepreneur. Je n'ai aucune intention d'abdiquer la moindre parcelle de ma faculté de décision dans ces deux domaines. Et l'énergie que j'y mettrai sera, au final, utile à tous, par un système de redistribution et de solidarité dont nous avons, plus que jamais, besoin.

    Respect des directives, oui. Torpeur, jamais !

     

    Pascal Décaillet