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Sur le vif - Page 414

  • Coronavirus : sortons Pierre Maudet de sa quarantaine !

     

    Sur le vif - Mardi 10.03.20 - 15.27h

     

    On pense ce qu'on veut de Pierre Maudet. Mais il est là. Il a décidé, à tort ou à raison, de se maintenir. Il est là, il est ministre du gouvernement genevois, il s'occupe d'économie, il est jeune, dynamique, très intelligent, et quelque chose me dit que l'idée de se racheter est peut-être de nature à le poursuivre.

    Alors, quoi ? Alors, nous sommes en crise, celle du coronavirus. Nul d'entre nous ne l'avait prévue, mais elle est là, c'est un fait. Un autre élément factuel, c'est que nous avons, au Conseil d'Etat, un homme en pleine force de l'âge, placé par ses six collègues en quarantaine politique, et que face à la crise, c'est un véritable gâchis.

    De grâce, ne venez pas refaire ici le procès Maudet. Nous sommes le 10 mars 2020, notre économie genevoise court un risque de paralysie, ou tout au moins de puissante récession, le politique doit se mobiliser pour trouver des solutions. Peu importe qu'elles soient de gauche ou de droite, pourvu qu'elles soient salvatrices.

    Je lance ici une idée. Pourquoi le magistrat en quarantaine ne serait-il pas appelé à tenir, sur mandat de son collège, voire du Grand Conseil, un rôle signalé face à cette crise, au service de la République, dans l'intérêt supérieur du Canton ? Il a, par exemple, le sens de la logistique, la faculté de fédérer des énergies, pourquoi ne pas s'en servir ?

    Depuis qu'il est en quarantaine, Pierre Maudet s'occupe vaguement de promotion économique, sans que personne ne sache exactement à quoi il passe ses journées. Pour un tel tempérament, doté d'une telle lucidité intellectuelle, c'est peut-être un peu dommage pour Genève, non ?

    Et si Genève confiait à Maudet un mandat, cadré et précis, où il ne s'agirait pas de brasser de l'air, mais de coordonner l'aide aux entreprises meurtries ? Et, plus généralement, d'amener l'économie genevoise à se repenser, moins de mondialisation, moins de multinationales, plus de proximité, plus de solidarité, plus d'échanges circulaires.

    Voilà. L'idée est lancée. Nous avons, à Genève, un ministre qui tourne en rond et perd son temps. Il se trouve doté d'une énergie et de qualités intellectuelles au-dessus de la moyenne. Il serait dommage de ne pas en profiter.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le réseau social, notre grande chance !

     

    Publié sur mon site FB - Mardi 10.03.20 - 10.17h

     

    Je suis, depuis des années, un défenseur des réseaux sociaux. En cela, je suis en phase avec mes actes : je suis actif ici même, j'utilise ce réseau comme outil professionnel, j'y publie des commentaires, des éditos, j'y tiens depuis longtemps mon journal politique et culturel, je prends à témoin le lecteur de mes longues recherches, complexes, sur l'Histoire allemande. Bref, je serais sacrément ingrat et hypocrite, si je reniais ce prodigieux vecteur, pour en dire du mal.

    Bien sûr, il y a des choses que je déteste. La vie privée, la délation, les meutes de moralisateurs. Ces petites saloperies de l'âme humaine n'ont en rien été inventées par le réseau social, elles existaient avant, portées par d'autres organes. Je donne souvent l'exemple des premiers postes à galène : les conversations privées qui s'y tenaient ne devaient sans doute pas toujours être transcendantes, et puis tout cela est devenu la radio, le plus exceptionnel lien entre les humains jamais inventé, celui qui passe par la voix, révélatrice de l'âme.

    En ces temps difficiles que nous commençons à traverser, le réseau social sera appelé à nous rendre de fiers services. Pour une certaine durée (que nul ne peut jauger), nous voilà appelés à éviter les rassemblements, privilégier la solitude aux grandes foules. Soit. Dans ce contexte, il se pourrait bien que la juxtaposition de millions d'humains, chacun seul devant son écran d'ordinateur, soit un peu moins vilipendée par les beaux esprits et les jaloux (ceux qui veulent encore sauver les anciens modèles), et soit enfin reconnue comme le mode de communication présent et futur, pour un sacré bout de temps.

    Car enfin, la toile nous permet le contact. Elle nous relie à l'autre. Mais aussi, avec un peu de métier dans son usage, à l'ensemble des connaissances du monde. Il y a pire, comme invention.

    Sur ce réseau, où nous sommes, j'ai vu éclore des plumes insoupçonnées, venant de parfaits inconnus. J'ai découvert des âmes belles et ouvertes, des énergies, des forces de vie. Il y a bien sûr, aussi, l'exact contraire de tout cela : rien ne nous oblige à le fréquenter.

    Alors oui, une fois de plus, moi l'enfant de milliers de livres et de dizaines de milliers de journaux papiers, moi surgi de l'ancienne civilisation, je clame ici les qualités extraordinaires du réseau social. C'est un outil, rien de plus. On peut s'en servir pour bavarder, ou pour dénoncer son voisin, c'est là le pire usage. Et on peut, tout autant, accéder au meilleur : se soucier les uns des autres, se lire, s'écrire, tenir chacun son journal, proposer son univers, personnel, subjectif. Je ne sache pas que toutes ces merveilles eussent été possibles il y a encore vingt ans. Elles étaient réservées aux clercs. Ces mêmes élites qui, aujourd'hui, n'en revenant pas que le monopole de la parole leur ait échappé, déversent à longueur de journées, de séminaires, de colloques sur l'étude du journalisme, leur haine contre une révolution de communication qui, enfin, met un terme à leurs privilèges.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Soleil noir

     

    Sur le vif - 07.03.20 - 11.01h

     

    Bien plus que notre résistance au virus, c'est notre capacité à nous comporter en humains, dans toute la dimension individuelle, sociale et spirituelle du mot, qui est testée ces jours.

    A ce défi majeur, ne répondons pas avec la froideur de laboratoire de l'hygiéniste. Mais avec le clair-obscur assumé de nos doutes et de nos adhésions, la conscience révoltée de nos finitudes, l'affirmation du sens.

    En affichant la fierté de nos liens, la fidélité à nos compagnons de route, l'intransigeance de notre verbe. Comme un soleil noir, au milieu du chaos.

     

    Pascal Décaillet