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Sur le vif - Page 409

  • Plus personne ne bouge !

     

    Sur le vif - Vendredi 27.03.20 - 10.29h

     

    Hallucinant : alors que la France est confinée, le patron de la CGT, Philippe Martinez, appelle à... la grève générale des fonctionnaires !

    C'est comme faire irruption au Musée Grévin, arme au poing, et crier : "Plus personne ne bouge !".

    L'Histoire jugera cet opportuniste syndical, irresponsable, soucieux du seul blason de son fief, de la seule survie de la machine à Tinguely dont il huile les rouages.

    Il fut un temps où cette grande faîtière communiste avait le sens de la nation, le sens de la patrie. Aujourd'hui, avec Martinez, elle n'a plus comme souci que la persistance perpétuelle, au cœur du vide, de son propre mouvement.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Entreprendre

     

    Sur le vif - Jeudi 26.03.20 - 16.35h

     

    Pour relever notre économie, après la crise, nous aurons plus que jamais besoin d'entrepreneurs. Plus que jamais besoin de l'esprit d'entreprise. De la prise de risque. Des entrepreneurs ! Avec des boîtes qui durent, pas juste la poudre aux yeux des start-ups, si chères au clinquant, au cliquetis des cocktails.

    Pas besoin d'être cinquante pour lancer une entreprise. Pas besoin d'être trente. Même pas besoin d'être deux. Seulement, il faut de la compétence. Faut la flamme. Faut bosser. Faut assurer l'intendance, dans tous ses détails. Faut se battre. Faut une sale tronche. Faut pas se laisser impressionner. On est comme ça dans l'âme, ou non.

    Le petit entrepreneur, par les temps qui courent, il joue sa survie économique. Ne se laisse pas prendre par les grands discours, les promesses de compensations. Il sait que toute survie ne pourra procéder que de lui-même. De son énergie vitale.

    Alors, vous voudrez bien comprendre, Mesdames et Messieurs les confinés qui touchent le salaire, ou le chômage, ou l'aide sociale, et qui réclament encore plus de confinement du Conseil fédéral, que le petit entrepreneur, lui, tentera jusqu'au bout - tout en respectant à fond les distances, les consignes, les directives - de sauver sa boîte.

    Parce que cette boîte, même modeste. même dérisoire, c'est lui, un jour, qui est allé la fonder, au Registre du Commerce. Avec elle, il entretient un lien matriciel. En se battant pour survivre, il contribue par répercussions à la survie générale. Alors, moralistes du confinement, dénonciateurs de groupes au parc, délateurs à la petite semaine, ce petit entrepreneur, vous voudrez bien lui foutre la paix. C'est aussi grâce à lui que notre économie se relèvera.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Plus rien ne sera comme avant !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.03.20

     

    Travail à distance, en réseau, grâce aux prodigieux progrès de la technique, travail à domicile, ne plus venir faire ses heures dans un bureau, avec de petits chefs qui vous épient. Mais accomplir une mission précise, sur la base d’objectifs à atteindre. Tout cela, et tant d’autres choses encore, s’invite dans nos vies d’une façon fracassante, à l’occasion de la crise que nous traversons. Une chose est sûre : lorsque la tempête sera passée, notre rapport à tous avec le monde du travail se trouvera profondément modifié par les expériences que nous aurons vécues. Beaucoup d’employés, beaucoup d’entreprises auront appris que le travail peut parfaitement s’opérer, dans de nombreux secteurs (les services, notamment), en totale décentralisation de ceux qui l’accomplissent.

     

    Un modèle va prendre un terrible coup de vieux : celui qui consiste à se lever le matin, encombrer les transports publics ou privés, pour aller tirer ses huit heures dans un lieu appelé « bureau », puis grossir une seconde fois les routes le soir, pour rentrer à la maison. Cette double transhumance quotidienne, inutile et polluante, aura bientôt vécu. Qui s’en plaindra ? Qui, à part l’armada de petits chefs et sous-chefs, de cadres subalternes ou intermédiaires, de bavards de cafétérias, de discutailleurs dans les queues de machines à café ? Chaque entreprise doit savoir exactement pourquoi elle est là, ce qu’elle a à accomplir. Elle ne doit pas s’autonourrir de ses phénomènes internes. Ce qui compte, c’est l’objectif.

     

    Bien sûr, tout dépend des métiers. Je parle ici de ceux, assez nombreux, où une présence physique n’est pas nécessaire, en tout cas pas sur le laborieux continuum d’une journée. L’idée même, née de la Révolution industrielle, et des machines à pointer le matin et le soir dans les usines, de « compter ses heures », est, dans bien des cas, une absurdité, tout juste bonne à servir d’argument, en cas de litige, à des syndicats ou des études d’avocats. Le petit entrepreneur, l’indépendant (dont on parle tant, ces jours), ne « compte pas ses heures » : il accomplit une mission ! Si elle est satisfaisante, on lui renouvellera peut-être sa confiance. Dans le cas contraire, non. C’est plus risqué, mais autrement motivant que de venir traîner ses guêtres au milieu de ses collègues. Beaucoup de tâches peuvent être accomplies à distance, par des personnes seules, compétentes, responsables, fiables.

     

    La terrible crise sanitaire que nous traversons débouchera, si nous savons en tirer les leçons économiques, sur une révolution dans la manière de penser le travail. Puisse-t-elle aussi, certes dans la douleur, nous ouvrir des horizons vers une économie plus juste, plus proche, plus humaine. Au service, non du profit de casino, mais du bien-être des gens. Car enfin, à quoi sert le travail, si c’est pour asservir l’humain, alors qu’il peut l’affranchir, l’épanouir, le rapprocher de l’Autre ? En ces temps difficiles, je vous souhaite à tous une excellente semaine.

     

    Pascal Décaillet