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Sur le vif - Page 318

  • Jennifer Covo : soutien total

     
    Sur le vif - Lundi 14.12.20 - 18.27h
     
    A l'issue d'une journée consacrée à tenter d'identifier l'un ou l'autre bobos (organiques, pas urbains !), je découvre l'ampleur du miasme contre ma consœur Jennifer Covo. Alors, deux ou trois choses :
     
    1) Il est parfaitement normal, lorsqu'on a face à soi un représentant du pouvoir, sur un sujet muni d'un fort enjeu, de mener une interview sans concession. Hier soir, face à Alain Berset, Jennifer l'a fait. Elle a eu parfaitement raison. Vous auriez préféré un entretien de complaisance ?
     
    2) Un Conseiller fédéral n'a pas à être ménagé. En tout cas, pas plus (ni moins) que n'importe quel interlocuteur. Ni plus, ni moins. Sur ce deuxième point, Jennifer a parfaitement fait son boulot.
     
    3) Elle l'a un peu cuisiné pour obtenir des réponses. Et alors ? Il ne s'agissait pas d'une causerie sur la vie et l’œuvre d'Alain Berset, ses goûts musicaux, ses oeuvres littéraires préférées. L'interview était exactement dans la tonalité qui sied à un entretien sur un enjeu d'actualité brûlante, fort et puissant, correspondant aux inquiétudes légitimes de l'ensemble de nos compatriotes.
     
    4) J'ai travaillé avec Jennifer Covo, pendant des années, à Léman Bleu. Plus exactement, nous ne travaillions pas ensemble. Elle était à la rédaction, comme journaliste. Et moi, venant du bureau de ma propre entreprise, j'arrivais le soir pour présenter Genève à chaud, comme producteur indépendant venant de l'extérieur, ce que je suis depuis quinze ans. J'ai rarement connu une consœur aussi compétente, soucieuse de précision, douée pour la présentation en direct, vive d'esprit, aimable avec ses collègues. Un rayon de soleil dans une équipe. Jennifer est pour moi un modèle de qualité, dans les métiers de l'audiovisuel.
     
    5) Je suis un partisan absolu des réseaux sociaux, vous le savez. Je m'y exprime moi-même fort souvent, les tenant comme un outil de travail précieux pour mon journal de bord, sur la politique, la littérature, la musique, tout ce qui compte pour moi. Mais là, en reprenant le fil de ce qui a été dit sur cette consœur à laquelle je voue une immense estime, je suis simplement ulcéré. La bagarre, oui, les combats d'idées oui. Mais pas ce tsunami sur une personne.
     
    6) Je dis à Jennifer qu'elle est une grande professionnelle. Je l'admire. Je lui apporte mon total soutien.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Juste le verbe. Juste le chant.

     
    Sur le vif - Dimanche 13.12.20 - 16.38h
     
     
    Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours été tourné vers l'Orient. Voyages familiaux, puis professionnels, vers le Proche-Orient, le monde arabe, la Grèce (innombrables), les Balkans, l'Afrique du Nord, la Turquie. Mosquées, Synagogues. Eglises orthodoxes des rites chrétiens d'Orient, syriaques, arméniens, coptes. Icônes byzantines. Grec néo-testamentaire. Dans ces pays-là, comme en Allemagne, je me sens dans une sorte de "chez moi", sous les apparences d'un ailleurs.
     
    En ce temps de l'Avent, je pense à ces trois Rois, "venus d'Orient". Porteurs de cadeaux. L'or, la myrrhe, l'encens. Denrées rares, sensuelles, précieuses. De ces passants étranges, fascinants, on ne sait presque rien. Depuis deux mille, ans, à leur sujet, on fantasme sur quelques lignes, toujours les mêmes, tirées des Écritures.
     
    Je pense à Martin Luther, et sa prodigieuse traduction de la Bible, en 1520. Lui aussi, un passeur. Il tire les mots des textes grecs, hébraïques. Il les transmute dans la langue véhiculaire de son temps, l'allemand du début du seizième siècle. Il invente des mots. Il invente la littérature allemande moderne. Et les plus grands musiciens, de Bach à Brahms (Deutsches Requiem), installeront leur musique sur cet allemand-là, ces mots-là. Luther est un Mage. Il encense les mots. Il prend les syllabes, les transforme en or.
     
    On peut aimer l'Orient tout en aimant passionnément les Allemagnes. Par la langue et par la musique. Il n'y plus ni Elbe, ni Jourdain. Juste le verbe. Juste le chant.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Populisme de la gentillesse

     
    Sur le vif - Samedi 12.12.20 - 11.40h
     
     
    Méfions-nous des sourires, des douceurs et des bons sentiments. Méfions-nous du suave. Regardons la réalité des choses.
     
    L'effondrement de la classe moyenne à Genève. La taxation hallucinante du travail. La maigreur famélique des retraites. Le chômage des jeunes. La fabrication de milliers d'assistés. La dette abyssale, que même des ministres de droite contribuent à creuser. La dette, ce poison légué à nos enfants.
     
    Jugeons nos dirigeants - et nos dirigeantes - sur leurs actes. Pas sur leurs belles paroles, leur côté "société libérale avancée", leurs maternalisme façon RH.
     
    Ils parlent d'ailleurs beaucoup trop, avec leurs shows du mercredi. Qu'ils agissent ! Qu'ils diminuent la pression fiscale sur les classes moyennes ! Qu'ils laissent bosser les entreprises ! Qu'ils réduisent le train de vie de l'Etat !
     
    Parce que les beaux discours humanistes, tellement faciles, ce populisme de la gentillesse prétendument accompagnante, ça va un moment.
     
    Suis-je le seul, à Genève, à n'en être pas dupe ?
     
     
    Pascal Décaillet