Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur le vif - Page 138

  • Radio de gouvernement

     
    Sur le vif - Jeudi 01.09.22 - 07.07h
     
     
    Hallucinant ! Dans un commentaire diffusé à l’instant, dans le Journal de 7h, le chef du service politique de la RTS appelle les partis politiques à s’abstenir de critiquer le Conseil fédéral dans sa stratégie énergétique. Il faudrait une « union sacrée ». Comme dans la crise Covid ?
     
    Jamais, autant que ce matin, la RTS n’est apparue à ce point comme la voix officielle du gouvernement. L’UDC n’aurait pas le droit de souligner l’incompétence absolue de la ministre responsable de l’énergie, manifestement dépassée par les événements ?
     
    Les partis politiques devraient renoncer à leur fonction critique, ferment essentiel de la citoyenneté ? Les citoyennes et citoyens devraient se la coincer ? Le chef du service politique de la RTS se prend pour le porte-parole du gouvernement.
     
    La vérité, je vais vous la dire. Le Conseil fédéral, hier, n’avait strictement rien de nouveau à nous annoncer. Parce qu’il patauge dans la gadoue. Il avance à l’aveugle. Il est incapable de vision claire. Alors, il nous infantilise en nous sortant des conseils d’École ménagère. Prenez des douches. Éteignez les lumières inutiles. Couvrez vos casseroles. On n’y aurait pas pensé tout seuls.
     
    La RTS est au service de la diversité des opinions. Elle n’a pas à être l’officine de propagande du Conseil fédéral.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Une piste Décaillet, précise et concrète, pour des économies au DIP

     
    Sur le vif - Mercredi 31.08.22 - 16.30h
     
     
    A quoi ça rime, dans la Genève de 2022, de demander encore soixante millions de francs pour construire de coûteuses annexes à des bâtiments scolaires ? A quoi ça rime ?
     
    Je me souviens des années soixante, j'étais enfant, les écoles poussaient comme des champignons, mais c'était normal : tout poussait ! C'étaient les années Chavanne, le baby-boom, les Glorieuses, les vagues migratoires, il fallait construire. Je me souviens que mes parents n'étaient pas d'accord : mon père, ingénieur en génie civil, entrepreneur, se réjouissait de cette croissance ; ma mère, profondément conservatrice, y voyait un emballement fatal. Leur dialectique, profondément, est restée enracinée en moi : j'oscille entre les deux visions, il faut la croissance, mais il faut la maîtrise.
     
    Mais construire des bâtiments scolaires, en 2022, 2023 ! A quoi ça rime ? Nous avons, à Genève, des tonnes de bureaux vides. Des locaux commerciaux, vides. Des anciens ateliers, vides. Beaucoup d'entre eux sont en parfait état d'hygiène et de propreté.
     
    La démographie scolaire se remet à galoper ? Eh bien, que le DIP se fasse locataire de ces espaces vacants, plutôt que réclamer soixante millions pour construire !
     
    L'essentiel, c'est l'école. Nous croyons en l'école. Je crois, de toutes mes forces, en l'école. Mais l'école, à la base, ça n'est pas un bâtiment. C'est un principe de transmission, d'un humain à l'autre. Cela peut se faire n'importe où, pas besoin que l'Etat soit propriétaire des lieux. A l'Uni déjà, il y a 45 ans, nous avions des séminaires de littérature allemande moderne disséminés un peu partout, et la transmission se passait parfaitement. Nous regardions les textes, par les plafonds. Nous écoutions la musique des mots.
     
    Je demande à la classe politique d'activer l'idée que je lance ici : amener le DIP à louer des locaux vides, plutôt que repartir dans des constructions somptuaires.
     
    L'école, à la base, ça n'est pas un bâtiment. De même que l’Église, à la base, oui l'ecclesia des tout premiers chrétiens, ça n'était pas une bâtisse. C'était juste l'Assemblée des fidèles. Le mot grec était le même que celui qui, cinq siècles avant le Christ, désignait à Athènes l'Assemblée des citoyens, j'ai presque envie de dire la Landsgemeinde.
     
    L’Église, l'école : une assemblée d'humains. Où doit souffler l'esprit. Pas la structure.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Quand la gauche morale sort de la République

     
    Sur le vif - Dimanche 28.08.22 - 14.45h
     
     
    Hallucinant. La RTS nous apprend que la section Ville de Genève du PS entend prendre à sa charge les frais de remise en état de la chaussée, suite à l'ineffable "dégrappage" du bitume au marteau-piqueur, commis le 22 juin dernier aux Pâquis.
     
    En clair, un parti gouvernemental, en Ville de Genève (deux magistrats), dans le Canton de Genève (deux magistrats), au Conseil fédéral (deux magistrats), un parti responsable, présent depuis plus d'un siècle dans la vie politique suisse, lui ayant donné de très grands hommes d'Etat (Tschudi, Chavanne, et beaucoup d'autres), décide, dans sa section de la deuxième Ville du pays, de se mettre en marge des lois de la République.
     
    C'est une décision ahurissante. Elle doit être prise en compte comme telle, au-delà de la gravité intrinsèque (ou non) de l'affaire du marteau-piqueur aux Pâquis. Nous sommes en République. Nous avons un Etat de droit. Des lois. Un ordre juridique. Il prévoit la protection du patrimoine, celle des personnes et des biens. L'acte des Pâquis était illégal, il a transgressé l'ordre, il doit être sanctionné, comme toute transgression. On ne juge pas le bien-fondé moral, on juge la conformité (ou non) à l'ordre juridique.
     
    Dans ces conditions, le geste financier du PS de la Ville envers les militants transgresseurs de l'ordre juridique n'est autre qu'une complicité à leur acte. Le message est clair : "Casseurs, jouissez sans entraves, défoncez-vous, nous assumerons vos frais juridiques". De la part d'un parti gouvernemental, la position est totalement irresponsable.
     
    Que nous révèle cette affaire ? Ce que nous savions déjà, et que nous écrivons ici depuis longtemps. La gauche urbaine genevoise a déserté le terrain de la politique pour celui des grands combats moraux, ceux qui, par leur finalité théologique, justifieraient la désobéissance civile. Cette gauche-là, infestée par la morale, est devenue chapelle, Eglise, pastorale. Elle n'est plus dans la Cité. Elle a reconquis le Temple.
     
     
    Pascal Décaillet