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Sur le vif - Page 137

  • La Suisse n'a strictement rien à faire dans l'OTAN !

     
    Sur le vif - Mardi 06.09.22 - 15.26h
     
     
    Le voilà donc, le vrai visage du PLR suisse : "rapprocher" la Suisse de l'OTAN ! Nous pourrions pérorer sur toute l'hypocrisie de cet euphémisme, "rapprocher", édulcoration pour dire : passer dans la zone d'attraction, en un mot se subordonner. Être sensible aux mots, décrypter les effets de langage, c'est aussi la tâche de toute citoyenne, tout citoyen. Cela s'appelle l'esprit critique.
     
    Le PLR pourrait y aller franco. Et nous dire : "Adhérons à l'OTAN". Il préfère demeurer dans sa zone grise des trois dernières décennies : "Collaborons". Comme si la "collaboration" d'un minuscule pays neutre avec la première organisation militaire mondiale relevait d'un pacte inodore, insensible, sans le moindre effet sur l'indépendance et la souveraineté du petit.
     
    Pour ma part, je suis clair. Je dis : "La Suisse n'a strictement rien à faire dans l'OTAN". On partage ou non ma position, mais au moins j'annonce la couleur, sans la moindre ambiguïté.
     
    L'OTAN, c'est quoi ? C'est, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et l'arrivée de la Guerre froide, bref dès 1949 et la création des deux Allemagnes, le club des affidés des Etats-Unis d'Amérique. De l'autre côté, il y avait le Pacte de Varsovie, le club des satellites de Moscou. Dans ce monde séparé en deux, la toute petite Suisse a choisi de préserver son indépendance, sa neutralité. Elle dialoguait avec Moscou, avec Washington, organisait des Conférences internationales sur son territoire neutre et apprécié de tous, se frayait un chemin au milieu des géants. A-t-elle eu tort ?
     
    L'OTAN, aujourd'hui, c'est toujours - et plus que jamais - le fan's club de l'Oncle Sam. Lorsque le Mur est tombé, le Pacte de Varsovie s'est dissous, l'OTAN a continué. Pire : elle n'a cessé d'avancer ses pions vers l'Europe centrale et orientale, avec les résultats que nous connaissons aujourd'hui. Si cette politique impérialiste vous convient, si vous estimez que notre petite Suisse doit jouer ce jeu-là, s'intégrer dans cette vision du monde manichéenne et belligérante, alors OK, foncez avec le PLR suisse vers l'OTAN.
     
    Si, au contraire, vous avez encore, dans votre âme patriote, ce minimum de non-alignement aux grandes puissances qui a fait l'essence de la Suisse, alors dites non. Car notre pays, que j'aime infiniment, n'est petit que par la taille. Il est grand par son Histoire, complexe et passionnante. Il est grand par les idéaux du Printemps des Peuples, en 1848. Il est grand par ses assurances sociales, dont l'AVS de 1948 est le fleuron. Il est grand par l'intimité de son rapport à sa nature, à son patrimoine. Il est grand par ses institutions. Par son fédéralisme, son respect des différences. Il est immense par sa démocratie directe, qui fait du peuple citoyen, le démos, la pierre angulaire des grands arbitrages du destin national.
     
    Il ne s'agit pas de savoir si nous aimons les Russes ou les Américains. Non. Il s'agit de savoir si nous avons encore la capacité de nous aimer nous-mêmes. Comme nation souveraine. Comme patrie. Comme lieu commun de cohésion sociale et humaine. Cela implique la volonté de défendre toutes ces valeurs par nous-mêmes. Et non en nous subordonnant à l'un des géants, éternellement belligérants, de la planète.
     
    C'est pourquoi je vous dis : "La Suisse n'a strictement rien à faire dans l'OTAN".
     
     
    Pascal Décaillet

  • Elevage intensif : un dilemme autour du principe de vie

     
    Sur le vif - Dimanche 04.09.22 - 16.45h
     
     
    Je suis plongé, depuis quelques jours, dans la votation passionnante concernant l'élevage intensif des animaux. Passionnante, parce qu'elle touche à des êtres vivants, volatiles ou mammifères, nos contemporains de vie, tout simplement. Pour moi, ça n'est pas rien.
     
    Je m'y suis plongé, pour préparer le débat du GRAND GAC, en direct ce soir 19h sur Léman Bleu. Avec quatre personnes de qualité.
     
    Je m'y suis plongé, comme citoyen, parce que je veux entendre tous les arguments, avant de voter. Pour l'AVS, pour l'impôt anticipé, ma décision est prise. Pour les animaux, j'hésite. Je suis sur la corde raide. Rarement à ce point oscillé entre le OUI et le NON, depuis ma première participation à une votation fédérale : c'était pour dire OUI, du fond du coeur et de l'âme, à un nouveau Canton du Jura, en septembre 1978. J'avais vingt ans et trois mois.
     
    Pour être clair : il faudra que les opposants à l'initiative, ce soir, soient TRÈS FORTS pour me retenir de voter le texte.
     
    Je ne suis pourtant ni un bobo des villes, ni un rêveur. Et je respecte infiniment le monde paysan. Non. Disons que c'est une question de rapport à la vie, tout simplement.
     
    A titre personnel, je ne mange plus du tout de viande, depuis quelques années. Mais je n'en fais absolument pas une affaire publique. Je n'ai rien contre la viande. Rien contre les mangeurs de viande. De ma position alimentaire personnelle, je n'aspire à strictement aucun prosélytisme. Je ne milite dans aucune organisation. Ca n'est donc pas ce choix nutritif qui m'amène à recevoir favorablement une partie des arguments de l'initiative.
     
    Non. C'est une affaire de questionnement intime par rapport au principe de vie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Quand l'Etat fait la vaisselle

     
    Sur le vif - Jeudi 01.09.22 - 10.00h
     
     
    Nos gouvernements ne gouvernent plus. Ils nous prodiguent des conseils d’École ménagère.
     
    Je le dénonçais, hier soir et ce matin, dans la pitoyable et infantilisante politique du Conseil fédéral pour promouvoir des économies d'énergie.
     
    Mais le record sera pulvérisé mardi prochain à Genève. Le conseiller d'Etat Vert, le conseiller administratif Vert en Ville de Genève, le directeur des Services industriels, tout ce beau monde donnera conférence de presse pour promouvoir........ "la vaisselle réutilisable dans la restauration à l'emporter" ! Sic. Vous avez bien lu !
     
    L'horizon d'Etat, c'est fini. Il nous reste l'horizon domestique. Et, comme l'Etat s'ennuie, il s'en occupe à notre place.
     
    A nous, au printemps prochain, de faire le ménage. Au sommet de l'Etat.
     
     
    Pascal Décaillet