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Commentaires GHI - Page 141

  • Les rails du désir

     

    Commentaire publié dans GHI - 04.12.19

     

    Jamais, dans l’Histoire de Genève, un tronçon ferroviaire n’aura été à ce point chouchouté par les autorités ! Le CEVA, alias Léman Express, qui sera inauguré jeudi 12 décembre, jour de l’Escalade, attendu depuis plus d’un siècle, aura fait fantasmer notre classe politique, comme nul autre objet du désir.

     

    Tiendra-t-il ses promesses ? Ces rutilantes rames transfrontalières, parviendront-elles à dissuader nos amis frontaliers de prendre leur véhicule, et venir engorger Genève ?

     

    Si la réponse est oui, nous aurons à nous en féliciter. Si, par malheur, elle devait s’avérer négative, ou même moyennement convaincante, alors il conviendra de tirer le bilan de quinze années de promesses mirobolantes, soutenues par une idéologie transfrontalière camouflant les appétits de croissance de petits profiteurs locaux, taraudés par l’aubaine d’une main d’œuvre moins regardante sur les salaires.

     

    Car le véritable enjeu du CEVA, ça n’est pas le train. Ce dernier, sympathique par excellence, n’est que l’appât. Non, l’essentiel, c’est le combat homérique pour ou contre la libre circulation des personnes, dans le cas précis d’un bassin transfrontalier. Les wagons du 12 décembre ne sont qu’un prétexte. Au centre de tout, il y a notre rapport à la frontière, à la souveraineté, à la préférence indigène. C’est cela, la vraie Histoire du CEVA. A l’heure où va tambouriner la propagande des rites inauguraux, un minimum de lucidité et d’esprit de résistance n’est pas de trop.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Pour un Etat sans dette, ni déficits !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.19

     

    A quelques jours de l’examen du Budget 2020 du Canton de Genève par le Grand Conseil (session des 12 et 13 décembre), il convient de rappeler ici quelques vérités en matière de tenue de toute comptabilité, qu’elle soit individuelle, familiale, pour une petite entreprise, une moyenne, ou même une immense. Je parle ici comme citoyen, comme père de famille, ce que sont des dizaines de milliers d’autres personnes à Genève, tant d’hommes et de femmes faisant ce qu’ils peuvent pour s’en sortir. Mais je parle aussi comme petit entrepreneur, ayant à gérer depuis 14 ans un budget professionnel, et tenir ses propres comptes, là aussi comme des milliers d’autres. Je ne suis pas un élu, et n’ai aucune intention de le devenir. Mais j’ai appris à compter, à me battre, et n’ai aucune leçon à recevoir de la part de certains députés, ceux qui dépensent – et parfois dilapident – les deniers publics, sans avoir conscience qu’il s’agit de l’argent des contribuables, gagné à la sueur de leur front, puis donné à l’Etat pour qu’il en fasse le meilleur usage.

     

    Est-ce vraiment le cas ? Hélas, non ! La plupart de nos budgets publics sont déficitaires. Celui de l’Etat de Genève, pour l’année 2020, qui sera tranché dans quelques jours, l’est aussi. Le déficit, c’est un résultat négatif pour l’exercice d’une année. L’accumulation des déficits, cela s’appelle la dette. L’Etat emprunte de l’argent à des banques. Lorsqu’il est endetté, il doit payer, comme tout débiteur, les intérêts de la dette. Ces intérêts, qui les paye ? Réponse : les contribuables ! En clair, plus l’Etat creuse sa dette, plus nous-mêmes, puis un jour nos enfants, nos petits-enfants, devront passer à la caisse pour rembourser. En plus clair encore, leurs impôts, prélevés sur la sueur de leurs fronts à eux, serviront à dépenser des sommes totalement inutiles pour les tâches de l’Etat, juste régler d’anciens contentieux. Pour ma part, je trouve ce principe dégueulasse. C’est cela, le déficit. C’est cela, la dette !

     

    Je suis partisan d’un Etat fort, avec sa dimension sociale : pas question de laisser des concitoyens sur le bord du chemin. Mais cet Etat doit impérativement être géré avec une extrême rigueur. Un sou est un sou, pour la seule raison que c’est celui des contribuables. La valeur infinie de ce don, prodigué par ceux qui travaillent à la collectivité, les députés, de gauche comme de droite, doivent, à tout instant, l’avoir à l’esprit. Cet argent n’est pas à eux ! Ils n’en sont que les gestionnaires, au service de l’intérêt général. Citoyen parmi les citoyens, je demande aux élus de viser l’équilibre budgétaire. Et d’entreprendre toutes choses pour que la dette soit résorbée. Toute autre politique, dispendieuse et inconsciente face à des contribuables, notamment la classe moyenne, déjà pressés comme des citrons, sera de nature à entraîner la colère populaire. L’injustice fiscale, comme le prix du pain ou celui de l’essence, est l’une des premières causes de révolte. Les corps intermédiaires feraient bien de s’en souvenir.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Putain, trois ans !

     

     Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.11.19

     

    Le problème no 1 du Conseil d’Etat genevois, ce ne sont pas les affaires. Même si, bien sûr, ces dernières n’arrangent rien ! Non, le véritable problème, c’est l’incapacité de l’attelage actuel (2018-2023) à constituer une véritable équipe, avec des stratégies d’ensemble, claires et lisibles. On dirait qu’ils s’ennuient, entre eux !

     

    Ne pointer que les affaires, comme celles ayant concerné Pierre Maudet, c’est privilégier un narratif tellement facile : un homme très puissant a gravement fauté, alors il tombe, et on n’en finit plus de raconter l’histoire de sa chute.

     

    La maladie dont souffre l’actuelle équipe gouvernementale est, hélas, beaucoup plus grave que cela. Elle ne se ramène pas à un seul homme, mais à une véritable paralysie des institutions : Conseil d’Etat sourd et aveugle, incapable de sentir la souffrance des gens, coupé du Grand Conseil, fonctionnant en silos plutôt qu’en équipe.

     

    Les qualités personnelles des sept ministres ne sont pas en cause. Ni d’ailleurs leur travail individuel, chacun à la tête de son Département. C’est la sauce qui ne prend pas. Et ça n’est pas une question de présidence pour cinq ans, ou de retour à une présidence tournante. Non. Nous sommes face à une impossibilité mathématique, une impasse humaine. Jeter la pierre sur un seul des membres ne sert strictement à rien.

     

    A une telle équipe, le peuple, les dimanches de votation, dira de plus en plus non. Ou des oui, du bout des lèvres, de ceux qui exigent recomptage. C’est assez désespérant. Et il y en a encore pour plus de trois ans.

     

    Pascal Décaillet