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Commentaires GHI - Page 141

  • Quatuor d'Alexandrie

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.04.19

     

    Avec ses 46 membres (deux par canton), le Conseil des Etats, dont j’ai eu l’honneur d’observer sur place, comme correspondant parlementaire à Berne, pendant plusieurs années, les travaux, a la réputation d’une Chambre de notables. Souvent, on y envoie siéger des personnalités politiques en fin de carrière, parfois d’anciens conseillers d’Etat. Longtemps, ce fut le règne des costumes trois-pièces, avec le gilet, des Messieurs d’âge mûr. On y préférait le murmure à l’opprobre. A contempler, c’était un chef d’œuvre de discrétion. Et, souvent, d’efficacité. Une Suisse en miniature.

     

    Mais le règne des notables n’est pas éternel. Parmi les candidats ayant des chances, on notera Lisa Mazzone, jeune et dynamique, courageuse, imaginative. De même (sans prétention exhaustive), la candidate du PDC, Béatrice Hirsch, soucieuse des préoccupations de la classe moyenne, excellente connaisseuse des dossiers de santé.

     

    Bref, le costume trois-pièces n’est pas une obligation absolue pour se faire élire. Et pour vous dire franchement le fond de notre pensée, il nous apparaît comme singulièrement rafraîchissant qu’un vigneron-encaveur comme Willy Cretegny, porteur d’une remarquable conscience environnementale, vienne apporter un souffle d’air qui nous sorte un peu du Quatuor d’Alexandrie, entendez les deux de l’Entente face aux deux de l’Alternative. Nous suivrons de près la campagne Cretegny : rien ne vaut l’irruption d’un brillant outsider pour relever le goût d’un menu électoral.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Chicago-sur-Rhône, c'est non !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.04.19

     

    Un canton entièrement bétonné, de Versoix à Chancy, est-ce là notre vœu pour Genève ? Un canton sans poumons de verdure ? Un canton truffé de tours et d’immeubles, de nouveaux quartiers, ayant grignoté ce qui demeurait de campagne, reliés entre eux par toujours plus de routes, de voies ferrées, de lignes de bus ou de trams ? Un canton-ville, mégalopole, un univers entièrement urbanisé, entre Jura et Salève, Voirons et Fort de l’Écluse ? Un canton avec un aéroport surdimensionné, juste pour satisfaire la démesure de quelques-uns, ceux qui n’en peuvent plus de rêver à une grande plate-forme internationale, une sorte de Chicago-sur-Rhône. Sans avoir ni la beauté de Chicago, ni les dimensions d’arrière-pays de la métropole américaine.

     

    Est-ce cela que nous voulons ? A l’heure où nos autorités, et pas seulement dans les milieux de la droite libérale, nous brandissent plans directeurs et projets d’extension, les citoyennes et citoyens de ce canton doivent définir, eux, le cadre et le modèle de développement pour les générations qui viennent. Il ne s’agit pas de prôner ici la croissance zéro, comme le font les allumés de l’Apocalypse climatique, mais d’inventer une croissance raisonnable, humaine autant qu’humaniste, au service des individus, de leur qualité de vie, profondément respectueuse de l’environnement, sans pour autant brandir le gong de Philippulus le Prophète, celui qui dans l’Etoile mystérieuse nous annonce « Le Châtiment ».

     

    Car il est temps de parler d’environnement, de protection de la nature, de lutte contre gaspillage, de respect des animaux, de préservation des biotopes et des espaces verts, sans pour autant se reconnaître comme un fidèle de la grande chapelle des Verts. Ces derniers n’ont pas le monopole de l’environnement ! D’autres courants, en Suisse, avec un Franz Weber ou un Philippe Roch, ancrés dans des racines spirituelles plus que dans la mécanique de « l’écologie politique », ont été là – ou le sont encore – pour nous indiquer d’autres voies. Sans compter que les Verts, avec leur instrumentalisation de la question climatique à fins électorales (échéances d’octobre 2019, les fédérales), ne nous engagent pas particulièrement à les suivre tête baissée sur le chemin de leurs propres ambitions, leurs propres carrières.

     

    Le canton de Genève a un profond besoin d’équilibre. Entre ville et campagne. Entre industrie, services et agriculture. Entre densité et verdure. On doit, impérativement, continuer de pouvoir y respirer. On doit y aimer nos cours d’eau, avec leur faune, notre lac, nos bois, nos côteaux vinicoles. On doit continuer d’y admirer les oiseaux, ceux qui migrent comme ceux qui nichent. Cette permanence du bonheur n’est possible qu’avec une vision maîtrisée de la croissance. Renoncer à toute démesure, à tout ce qui peut troubler l’équilibre. Ne pas tomber en génuflexion devant le Veau d’or du profit facile. Penser à la qualité de vie de tous, à commencer par celle des plus démunis. Construire l’avenir, sans détruire la vie.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Automobilistes, motards et scootéristes, révoltez-vous !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.04.19

     

    Circuler, au volant d’une voiture automobile, au guidon d’une moto ou d’un scooter, va-t-il bientôt être un acte illégal à Genève ? La mode est aux manifs pour le climat, à l’apologie de la mobilité douce. Le vélo et les transports publics sont sanctifiés, les véhicules privés sont diabolisés. Et cela, plus seulement par les Verts : tétanisés par la pensée climatique dominante, certains partis qui, jusqu’ici, défendaient le libre choix du mode de transports (voulu par les Genevois), commencent à virer de bord, et cela jusqu’à leurs représentants au Conseil d’Etat. Craignant de perdre des voix aux prochaines élections, ou de passer pour ringards, ces partis copient les Verts. Ils reprennent leurs thèmes, et vont même jusqu’à emprunter leur vocabulaire : « transfert modal », et autres inventions d’apparatchiks de l’environnement.

     

    Il est temps, à Genève, que les automobilistes, les motards et les scootéristes se réveillent et défendent leurs intérêts. Ils ont, tout comme les cyclistes, comme les piétons, comme les usagers des transports publics, parfaitement le droit d’exister. Ils n’ont pas à se laisser écraser par une idéologie dominante. On n’a pas à se sentir coupable de se mettre au volant d’une voiture, ni au guidon d’un deux-roues motorisé. On n’a pas à se laisser convertir de force à la nouvelle religion du climat, qui nous impose ses dogmes, nous tient sous sa férule, nous édicte le bien et le mal, nous promet Apocalypse et Jugement dernier, nous définit les sauvés et les damnés.

     

    On peut, tout en aimant passionnément la nature, comme c’était le cas d’un Franz Weber, tout en luttant contre le gaspillage, tout en se battant pour la protection des sites, pour le respect des animaux, se déplacer en voiture en milieu urbain si on le juge nécessaire et préférable à d’autres modes de transports. Il appartient à nos autorités, et en premier lieu au ministre de la Mobilité, de prévoir des chaussées accessibles à tous, assurément aux vélos avec des pistes cyclables, mais assurément aussi aux voitures individuelles : cette complémentarité, les Genevois l’ont voulue.

     

    Et c’est tout le contraire qui est en train d’advenir ! A plat ventre devant l’idéologie des Verts, des partis de centre-droit sont en train de lâcher l’automobile en ville. On nous promet comme inéluctable la disparition des voitures sur certains tronçons, on nous prépare un gigantesque bordel, sur la rive droite, avec l’extension de la gare Cornavin. On multiplie les chantiers, toujours au détriment des automobilistes. Surtout, on ne compte plus les gentilles et sympathiques manifestations populaires et sportives pour lesquelles on ferme, purement et simplement, des routes entières, créant ainsi des bouchons gigantesques.

     

    Eh bien cela ne peut simplement plus durer. Tous les modes de transports sont respectables. Parmi eux, les automobiles, les motos et les scooters. Limitations de vitesse, oui. Ostracisme, non ! Et s’il faut se révolter et organiser la riposte, eh bien faisons-le, parce que ça commence à suffire !

     

    Pascal Décaillet