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  • Nous, Suisses, occupons-nous de la Suisse !

     
    Sur le vif - Jeudi 24.02.22 - 14.13h
     
     
    Le souci numéro 1 de la Suisse, dès ce jour, ne doit pas être de s'égosiller en grandes déclarations. Encore moins, de "sanctionner". Non, le souci numéro 1, c'est la souveraineté, l'indépendance, la sécurité de notre population, le maintien de la vitalité de notre économie.
     
    La Suisse n'est pas le gendarme du monde. Ni même la petite soeur du gendarme. Elle a tissé des liens historiques avec tous les pays de la planète, elle doit les maintenir. Surtout, ne rien casser. Surtout, demeurer en position de dialogue avec tous. C'est cela, la force de notre tout petit pays, si fragile.
     
    Le souci numéro un, dès aujourd'hui, sur lequel nous attirons les attentions depuis des mois, c'est la maîtrise de l'énergie. Notre pays doit tout entreprendre pour éviter de se retrouver en situation de pénurie, de black-out. Ce serait catastrophique.
     
    Pour garder sa souveraineté énergétique, tous les moyens - je dis tous - doivent être mis en oeuvre. Retour au nucléaire, renforcement de l'hydraulique, énergies renouvelables (photovoltaïque, éoliennes). Tout cela, loin des idéologies, et notamment de celle des Verts, mais avec comme unique souci la survie de la nation, de son indépendance, de sa souveraineté.
     
    Nous, Suisses, ne résoudrons pas la question ukrainienne. Elle se jouera hors de nous, parmi d'autres acteurs. Avec chacun d'entre eux, nous devons garder ouverts le dialogue et les échanges. Exactement ce que nous avons fait en d'autres périodes de notre Histoire.
     
    Nous Suisses, ne changerons pas la face du monde. Nous avons une autre responsabilité, plus modeste, mais ô combien plus tellurique : lutter de toutes nos forces pour la sauvegarde des intérêts supérieurs de notre pays. Pour ceux du monde, laissons faire les gendarmes. Les petites soeurs des gendarmes. Et les gendarmettes.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ukraine : avertissement aux lecteurs

     
    Sur le vif - Jeudi 24.02.22 - 10.06h
     
     
    Face à toute guerre, que devons-nous faire ? Tenter de comprendre. Cela se fait avec le cerveau, non avec les tripes. Avec la connaissance de l'Histoire, non avec la morale. Avec une immense propension à se mettre dans la pensée de tous les belligérants. Dans leurs têtes. Dans leurs langues. Dans leurs visions du monde. Dans leurs horizons d'attente, physiques et métaphysiques. Tout cela, oui. Tout ce qui précisément ne fut jamais fait lors de la guerre des Balkans, dans les années 1990.
     
    L'Ukraine, depuis des siècles, est sur une ligne de fracture entre la zone d'influence russe et, à l'Ouest, un tropisme vers notre Europe occidentale. Cela ne changera jamais. Quels que soient les événements des semaines et des mois prochains, ce déchirement, entre deux mondes, demeurera. Une Ukraine entièrement sous la coupe de Moscou, comme à l'époque soviétique, n'est assurément pas la solution. Mais une Ukraine membre de l'Otan, Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, absolue provocation des Américains, c'est insupportable au monde russe, il faut arriver à le comprendre.
     
    Que font les Américains, puissance extra-européenne, en Europe de l'Est, depuis la chute du Mur, et l'effondrement de l'Union soviétique ? Ils avancent leurs pions, en direction de la Russie. Ils l'encerclent doucement, par l'Ouest et par le Sud. Que vient faire le monde de "l'Atlantique Nord" (on pense à la Charte signée par Churchill et Roosevelt, en 1941), aux confins directs de la Russie ? Que dirions-nous, si les Russes venaient placer leurs troupes sur la frontière des États-Unis avec le Canada, ou avec le Mexique ? Ou s'ils réinstallaient des missiles à Cuba ?
     
    Toute l'appréhension des événements ukrainiens, c'est dans ce contexte historique, celui d'une immense provocation américaine depuis trente ans en Europe de l'Est, qu'il faut le placer. J'accepterai ici, dans les semaines qui viennent, les commentaires de ceux qui travaillent avec leur cerveau, leurs connaissances de l'Histoire, leur degré d'initiation dans les langues (la langue russe, par exemple), leur ouverture à saisir d'autres modes de pensée. J'évacuerai, en revanche, tout ce qui suinte la morale, le jugement hâtif ou émotionnel, la confusion du politique avec l'humanitaire, bref toute cette fange qui empesa et empêtra les esprits pendant les guerres balkaniques.
     
    Voilà le lecteur averti. Des dizaines de milliers d'autres sites, d'autres hôtes, vous donneront l'occasion, si ma règle du jeu vous déplaît, d'aller déverser chez eux votre morale, votre réprobation, vos anathèmes.
     
    Je veux ici de l'analyse. De l'intelligence. De la valeur ajoutée. De l'ouverture intellectuelle. Manichéens, allez voir ailleurs.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Mon amoureux

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.02.22

     

    Non seulement la gauche a déserté le peuple, mais le peuple ne veut plus de la gauche. Au fond, comme dans la sublime chanson de Brassens, la gauche et le peuple ne sont plus d’accord que sur un point : la rupture. Il se sont connus, jadis, du temps de Zola et de la Révolution industrielle, du temps de Jaurès, ils se sont tant aimés, mais aujourd’hui c’est du passé. Le temps des passions est révolu.

    Le plus fou, c’est que la gauche, dans son discours, donne l’impression d’y croire encore. Elle prétend parler au nom des classes populaires ! Les connaît-elle, seulement ? Se rend-elle compte, un peu au moins, de l’émigration de ces dernières vers d’autre rivages ? Tente-t-elle, un minimum, de saisir les causes de ce grand transfert ? Ou croit-elle sincèrement que l’ouvrier suisse, le chômeur suisse, le travailleur pauvre suisse, le retraité précaire suisse, votent encore pour elle ?

    En réalité, tant d’âmes de gauche vivent dans le déni. Elles veulent croire, encore un peu, à la grande mythologie de la fraternité industrielle, à la fusion des cœurs, à l’ardeur des adhésions. « Encore un peu », comme dans une autre chanson de légende, celle de Piaf : « Mon amoureux ».

    La gauche est une chanteuse perdue, sur le bord de la scène. Aveuglée par les spots, elle se dit que le public est encore là, à l’ovationner. Comme Piaf, toujours elle, la gauche ne regrette rien. Elle n’a commis nulle erreur. Le peuple est parti, mais c’est lui qui a eu tort. Il ne l’a pas comprise. Salaud de peuple.

     

    Pascal Décaillet