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Sur le vif - Jeudi 31.03.22 - 13.06hJ'ai juste raté son nom, de quelques secondes, ayant capté à la sortie d'un parking, au tout début de son sommaire. Mais la personne qui a présenté le 12.30h RSR, ce jeudi, était dotée de qualités radiophoniques méritant d'être relevées.Une voix douce et pleine. Une diction parfaite. Une écriture juste et sobre, directe, claire. Un rythme. Des syllabes parfaitement articulées, sans en faire trop. Des silences respectés. Une virgule est une virgule. Un point est un point. Comme en musique, un soupir, une pause.Il en ressort une impression d'intelligence, de maîtrise, et surtout d'immense plaisir dans l'exercice de l'oralité. Une jouissance, plutôt qu'une souffrance. Un bonheur de travailler les mots, le souffle, la voix. C'est cela, la radio.Il ne serait peut-être pas inutile que les chefs, dans les radios, montrent beaucoup plus d'exigence dans l'ascèse de ce qui fait l'essence même de ce média : la voix, la densité d'expression et d'informations sur un timing donné, respecté à la seconde. Mais surtout, le bonheur d'être là. Non pour accomplir une corvée. Mais pour donner du sens avec la voix. Et jouir de l'art de parler à un vaste public.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif
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Vivent les Vaudois !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.03.22
Les Vaudois seraient-ils, en politique, beaucoup plus intelligents que nous ? Cette hypothèse atroce, humiliante, nous devons hélas l’envisager, se serait-ce que du bout des lèvres, juste quelques secondes. Lors du premier tour de leurs élections cantonales, le dimanche 20 mars, la droite a fait un tabac. Elle place en tête trois PLR. Et, dans le septuor obtenant les meilleurs résultats, une jeune et prometteuse candidate du Centre (PDC), et un UDC.
Bien sûr, rien n’est joué. La gauche se regroupe pour le second tour, nous verrons bien les résultats. Mais tout de même, nos amis vaudois nous donnent une leçon. Lorsque la droite part unie au combat, elle gagne. Elle n’a strictement aucune leçon à recevoir de quiconque, et certainement pas de la gauche (qui, elle, ne se gêne pas pour des alliances en forme de grand écart). Elle définit des valeurs communes, sur la conception de l’Etat, les finances, la fiscalité, l’économie, l’école. Elle fait campagne sur ce socle. Les candidats font preuve d’une remarquable cohésion. Et à la fin, les résultats sont là.
Pourrait-on imaginer que notre droite genevoise, dans les mille éclats de sa pluralité, fasse preuve, juste une fois, pour voir, de la même intelligence ? C’est un vœu d’une infinie piété, celui des âmes simples, comme celle de votre serviteur, profane en politique, et à qui il faut expliquer les choses, comme à un enfant. Essayer l’intelligence, juste une fois. Si ça ne marche pas, on reviendra bien gentiment à la bêtise.
Pascal Décaillet
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Un moment de nausée, en attendant la pluie
Sur le vif - Mercredi 30.03.22 - 10.39hFace à une foule considérable et enthousiaste, dimanche au Trocadéro, Eric Zemmour a pris la parole. C'était un beau meeting, un moment de rassemblement républicain, dans le cadre d'une compétition électorale.Pendant un bref moment, des gens ont crié "Macron assassin". Paroles condamnables, assurément. Quelques personnes, au milieu de dizaines de milliers d'autres. Une goutte d'eau, dans l'océan.Depuis, chaque fois que Zemmour se retrouve face à un journaliste, notamment ceux, innombrables, de la Macronie audiovisuelle, on commence, comme seul angle d'attaque par rapport à ce meeting, par lui brandir ces deux mots de quelques inconnus, noyés dans la foule : "Macron assassin !".On voudrait tellement pouvoir le coincer. Réduire son meeting à ça. "Comment, vous n'avez pas entendu ? Vous n'avez pas désapprouvé ? Vous avez couvert cette ignominie ? Vous acceptez ces gens-là dans vos meetings ?".Dire que procédé est dégueulasse est au-dessous de la réalité. Le mot n'est pas assez fort. Cette méthode-là, c'est du Vychinski. On se saisit d'un détail, infinitésimal par rapport à l'ensemble, on le verse au dossier, comme pièce principale. On le brandit à l'accusé, de façon répétée, obsessionnelle, comme dans un interrogatoire.Face à la méthode, Zemmour ne s'est pas laissé démonter. Il refuse ce petit jeu. Et il a parfaitement raison.Quant aux justiciers surexcités des chaînes françaises, auxiliaires de la Macronie dans l'épuration de toute parole alternative, prêts à tout pour décider du Bien et du Mal, livrer les gêneurs à la vindicte, ils sont au débat démocratique ce qu'une défécation canine est à l'herbe tendre. Un moment de nausée, en attendant la pluie.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif