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  • La démocratie vous gêne ?

     
    Sur le vif - Mercredi 23.12.20 - 06.06h
     
     
    L'UDC a parfaitement le droit de lancer un candidat au Conseil d'Etat genevois. Et Yves Nidegger a parfaitement le droit d'être ce candidat.
     
    Il y a un poste à pourvoir. Les compteurs sont à zéro. Le fauteuil n'appartient à aucune faction, seul le peuple décide. Genève est une démocratie, pas un régime des partis.
     
    Il est parfaitement normal que les partis d'opposition gouvernementale, comme l'UDC ou le Parti du Travail, présentent des candidats. C'est cela, la démocratie.
     
    Quant à l'unité de la droite, laissez-moi rire : elle est en lambeaux ! Pourquoi diable l'UDC devrait-elle se sentir redevable à un PLR et un PDC qui passent leur temps à défendre les Accords bilatéraux, l'Accord-cadre avec l'UE, l'ouverture des frontières, le libre-échange agricole, la Genève transfrontalière, le déficit cantonal, et la dette ? Faut-il rappeler que cette dernière, monumentale, advient sous une Ministre des Finances PLR ? Et qu'au sein de ce parti, on a finalement accepté le renoncement.
     
    L'UDC représente, sur tous ces sujets, un autre point de vue, elle le fait valoir dans une élection, c'est cela la démocratie.
     
    Le siège vacant n'appartient pas au PLR, ni à l'Entente. Il appartient au peuple genevois, qui choisira souverainement d'y envoyer le candidat - ou la candidate - de son choix.
     
    La démocratie, c'est cela. Et rien d'autre.
     
     
    Pascal Décaillet

  • 2021 : la Suisse doit panser ses plaies !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.12.20

     

    Nous arrivons enfin au terme de cette année, qui a duré mille ans. Pour notre pays, comme pour ceux qui nous entourent, elle aura été difficile. Nous avons dû traverser une épreuve totalement imprévue : personne, nul expert en stratégie, ne l’avait vue venir ! La Suisse, à l’issue de cette année 2020 (mais pas de l’épreuve, qui est encore bien là), sort meurtrie, fatiguée, morose. Nous arrivons aux Fêtes de Noël, puis de fin d’année. Puissent-elles nous réchauffer les cœurs. Mais franchement, 2020 restera, dans nos mémoires, comme une année de douleur, et, pire que cela, une année de profondes divisions entre nous. La confiance, clef de voûte de notre Contrat social entre Suisses, en a pris un sacré coup. Le crédit de la parole a diminué. Les solitudes se sont creusées. Le peuple ne s’est pas senti écouté par les autorités. Les exécutifs ont pris beaucoup trop d’ascendant. Les Parlements sont partis en liquéfaction. La Suisse va mal. Elle n’a pas le moral. Il faut attaquer 2021 sur d’autres bases. Capables de nous rassembler.

     

    De quoi avons-nous besoin ? De vaincre le virus, bien sûr. Cette priorité va de soi. Guérir nos malades, soulager leurs souffrances, les accompagner. Mais la Suisse, vieille terre de culture, de réflexions, d’inflexions spirituelles, a aussi besoin de laisser émerger toutes ses voix. On ne règne pas en réduisant les voix discordantes au silence. En se contentant de traiter de « complotistes » ceux qui remettent en cause les choix des autorités sanitaires. En muselant les Parlements. En édictant, à longueur d’année, des directives ou des ukases. Ce comportement gouvernemental, à la Confédération comme dans les Cantons, n’est pas dans nos traditions suisses. Pas plus qu’il n’est conforme à nos habitudes de bafouer, sous prétexte d’urgence sanitaire, des libertés fondamentales aussi importantes que le droit de tenir et d’ouvrir un commerce, un restaurant. Un jour on ouvre, un jour on ferme, un jour on confine, un jour on libère. Ce petit jeu de yoyo ne peut tout simplement plus durer. Nous sommes dans une démocratie, l’une des plus belles du monde, le peuple doit être le souverain, il a des droits, des libertés, on ne joue pas avec cela.

     

    Ce qu’il faut réparer, en 2021, c’est la confiance. Et c’est la valeur de la parole. L’une et l’autre, par les autorités elles-mêmes, ont été mises à rude épreuve. Les exécutifs se sont trop montrés. Ils se sont habitués, comme des grands, à ces shows hebdomadaires, où ils pouvaient, tout à loisir, délivrer à sens unique la parole gouvernementale, sans la moindre contradiction face à eux. L’exercice est à double tranchant. Sur le moment, il met en valeur les ministres. Mais sur la longueur, il discrédite le verbe venu d’en haut. Les cafouillages se voient. Le locuteur n’en sort pas vainqueur. Du coup, la confiance s’érode. C’est elle, d’urgence, que nous devons rétablir dans notre pays. Elle est, à l’intérieur même du corps des citoyennes et citoyens, notre bien le plus précieux. A tous, je souhaite de chaleureuses Fêtes de Noël et de fin d’année !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le souverain, c'est nous !

     
    Sur le vif - Mardi 22.12.20 - 17.10h
     
    J'organiserai, bien sûr, tous les débats qu'il faudra en vue de l'élection complémentaire du 7 mars. Et, le jour venu, j'irai voter. Comme je le fais, sans faille, depuis ma première participation à un scrutin. C'était en septembre 1978, pour dire oui, du fond du coeur, à la création du nouveau Canton du Jura. J'avais vingt ans et trois mois.
     
    Mais je répète ce que j'ai déjà dit ici : citoyen, je suis très fâché que les esprits, à Genève, aient à nouveau à se coltiner une histoire de personnes, avec des visages sur des affiches, des promesses de lendemains qui chantent. Bref, ce qu'on appelle une élection.
     
    Je n'aime pas les élections. Je les traite à fond, professionnellement, depuis 35 ans. Mais je ne les aime pas. Je n'aime pas la démocratie élective. Je n'aime pas la démocratie représentative. Je connais à fond les enjeux de la politique en Suisse. Je les connais mieux que beaucoup de politiques, beaucoup de candidats, et même beaucoup d'élus. Et je n'ai, comme citoyen actif, passionné par la chose publique, aucune envie, au fond, d'être "représenté" par quiconque.
     
    Je milite, vous le savez, pour une démocratie totale, une démocratie directe plus influente qu'aujourd'hui, avec un suffrage universel qui prendrait en mains davantage de sujets. Nous ne sommes plus au temps des ancestrales Diètes, avec des diligences qui conduisaient des "élus" vers la capitale lointaine du pays (Berne, Paris, Berlin), pour qu'ils y siègent de longues semaines !
     
    Nous sommes à l'orée de 2021 ! Nous sommes à l'heure des réseaux sociaux, vous connaissez ma passion pour ce mode de communication. Nous sommes au temps du partage des connaissances, de l'accessibilité à des milliards de données à partir d'un écran d'ordinateur, sans avoir à se déplacer dans ces bibliothèques où j'ai passé (avec bonheur, j'en conviens) une partie de ma jeunesse. Nous n'avons plus besoin d'intermédiaires. Plus besoin de partis politiques. Plus besoin de journalistes. Plus besoin de ces prétentieuses "rédactions", qui viennent nous faire croire que "le journalisme est essentiel à la démocratie".
     
    C'est faux, archi-faux ! Ce qui est essentiel à la démocratie, c'est le libre accès de chacun à la connaissance. Et le libre droit de chacun à s'exprimer dans l'espace public. On peut le faire grâce au journalisme. On peut, tout autant, le faire sans. Il faut arrêter de nous baratiner, je le dis à ma corporation, avec ces sermons sur la nécessité vitale du journalisme pour sauver nos libertés individuelles. Non, non et non ! Ces libertés, ce sont les citoyennes et citoyens qui se battront pour les préserver. Avec ou sans journaux. Avec ou sans médias. Avec ou sans "rédactions".
     
    J'appelle les citoyennes, les citoyens à privilégier à fond les thèmes (donc, les votations, la démocratie directe) sur le cirque électoral des partis. A Genève, le 7 mars 2021, j'irai voter. Mais je ne me fais strictement aucune illusion sur le résultat. Même si nous élisons le meilleur - ou la meilleure - nous n'avons aucune garantie que ce magistrat puisse, à lui seul, élever vers quelque qualité un attelage qui, en trois ans, n'a encore rien prouvé.
     
    Méfions-nous des personnes. Méfions-nous du tintamarre électoral. Intéressons-nous aux thèmes, plutôt qu'au gens. Augmentons la démocratie directe. Rappelons aux élus, législatifs autant qu'exécutifs, qu'ils sont au service du peuple, et non le contraire. Au besoin, culbutons-les. Ils ne sont pas les seigneurs. Nous ne sommes pas les sujets. Le souverain, en Suisse, c'est le corps des citoyennes et citoyens. Ce qu'on appelle, pour faire court, "le peuple".
     
    Le souverain, c'est nous.
     
     
    Pascal Décaillet