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  • Un Président dépassé, Mme Obama ?

     

    Sur le vif - Mardi 18.08.20 - 08.52h

     

    "Un Président dépassé" : c'est ainsi que Michelle Obama vient de qualifier Donald Trump, lors de la Convention virtuelle des Démocrates pour la présidentielle de novembre.

    Un Président dépassé ? Oh certes, Madame Obama, il n'a pas la classe de votre mari, dont les propagandistes - jusque dans la presse romande - nous vantaient sous son règne les qualités de danseur élégant, raffiné. Comme si l'art de Terpsichore devenait vertu d'Etat.

    Un Président dépassé ? A coup sûr, Madame Obama, moins porté sur la guerre que votre mari. Donald Trump : en quatre ans, aucune guerre. Barack Obama : d'incessants bombardements, de la Libye à l'Afghanistan, en passant par le Yémen, le Pakistan, la Syrie, l'Irak, la Somalie. Une moyenne de trois bombes par heure, pendant huit ans. Théâtres d'opérations souvent oubliés des médias - jusque dans la presse romande - tout occupés à sanctifier le Président aimé.

    Un Président dépassé ? Des progrès exceptionnels pour relever l'économie, et juguler le chômage, jusqu'à la crise du coronavirus, dont Donald Trump, jusqu'à nouvel ordre, n'est pas responsable.

    Un Président dépassé ? Les échos de votre intervention totalement déplacée, Madame Obama, nous parviennent, grinçants et revanchards. Jusque dans la presse romande, comme la Mer de Valéry, toujours recommencée.

     

    Pascal Décaillet

  • Tout simplement, cela est.

     

    Sur le vif - Lundi 17.08.20 - 18.26h

     

    L'immense erreur du multilatéralisme, depuis 1945 (voire depuis 1919), consiste à s'imaginer qu'existerait, quelque part dans l'univers, une forme de sagesse collective de l'humanité. On gommerait les peuples, les nations, on diluerait l'Histoire, le réel. On remplacerait le concret par le rêve d'une Entente cordiale planétaire : SDN en 1919 (on a vu le résultat !), ONU depuis 1945.

    Les grandes constructions multilatérales sont des chimères. Dès que surgit le vent du tragique, tout ce beau monde, tous ces beaux parleurs, s'éclipsent. Et chaque nation, face à son destin, reste seule. Si elle est forte, si elle a puisé en elle-même la puissance du survie, elle pourra s'en sortir. Si elle est faible, elle risquera le pire.

    Cet ordre du monde, ancestral, n'a strictement pas changé depuis la nuit des temps. Il n'existe, dans l'Histoire des peuples, ni modernité, ni nouveauté, ni soudaine douceur, ni progrès. Il n'existe que des rapports de forces.

    Et les gentils diplomates des organisations politiques internationales (je ne parle pas ici de l'humanitaire) ont beau prendre l'avion à longueur d'années, se faire filmer sur les tarmacs, s'embrasser ou (plus récemment) s'accouder, arborer le masque bleu qui défie le diable, rien n'y fera. A la vérité, tout ce petit monde gesticule. De 1919 à 1939, jamais la SDN n'a réussi à empêcher la moindre guerre. Pas plus que l'ONU, depuis 1945. On parle, on parlotte, on parlemente. Mais le rapport de forces des nations, immuablement, demeure.

    Aucune de ces organisations multilatérales n'a jamais réussi à équilibrer, en faveur du faible, le rapport de pouvoirs. Qu'a fait l'ONU, depuis 1945, pour atténuer l'arrogance de l'impérialisme américain ? Rien ! Pire : elle l'a confortée !

    Dans ces conditions, une lecture réaliste de l'Histoire nous amène à constater que l'échelon le plus crédible, le plus concret, aujourd'hui, demeure celui des peuples et des nations. C'est en tout cas, pour notre part, l'unité de référence que nous voulons considérer en priorité. Cela ne nous réjouit pas particulièrement, nous n'entretenons à la nation nulle mystique. Cela ne nous attriste pas, non plus. Tout simplement, cela est.

     

    Pascal Décaillet

  • Notre avenir, et celui de nos enfants

     

    Sur le vif - Lundi 17.08.20 - 10.31h

     

    La question fondamentale, pour une nation, est celle de la souveraineté. Il n'existe de nation que souveraine, c'est sa définition même.

    Si nous voulons la souveraineté, nous devons nous en donner les moyens. Des lois, des valeurs, une fraternité à l'interne autour des objectifs majeurs, une économie forte, une agriculture encouragée et respectée, une cohésion sociale pour les membres de notre communauté nationale.

    Si nous voulons la souveraineté, nous devons la proclamer haut et fort face aux autres peuples du monde, que par ailleurs nous respectons, dont l'Histoire, les langues et les cultures nous passionnent. Ils doivent connaître notre amitié, notre capacité d'échange, mais en même temps ils doivent savoir la totalité marmoréenne de notre intransigeance. Nous sommes un peuple, une nation. Nous avons des lois, des valeurs. Nous sommes soucieux de cohésion sociale. Nous n'entendons pas nous laisser guider notre destin national par quiconque.

    Et, comme nous avons de l'Histoire une conception tragique, intensément nourrie par des milliers de lectures, profondément pessimiste sur la nature humaine, cynique dans la prise en compte des rapports de forces, totalement méfiante face à la vanité, l'inanité, l'inutilité du "multilatéral", qui s'évapore au premier danger, nous comprenons très bien que chacune des autres nations du monde lutte, elle aussi, pour sa souveraineté, à elle.

    Dans ces conditions, un peu rudes à accepter pour ceux qui préfèrent la béatitude universelle à l'étude concrète des différentes Histoires nationales, la question n'est même pas de savoir s'il faut des avions de combat. Bien sûr qu'il en faut ! Et les plus modernes, et les plus performants. Pas de guerre en Europe depuis 1945 ? Totalement faux ! Il y a 21 ans, "l'Otan", entendez les États-Unis et leurs séides, bombardaient Belgrade, capitale de la Serbie, ex-capitale de la Yougoslavie, vieille terre européenne, pays ami de la Suisse. L'avenir stratégique, nul ne le connaît ! Nul ne peut le prévoir. Alors, comme toujours dans le domaine, il faut envisager le pire. S'il ne se produit pas, tant mieux. S'il advient, nous aurons au moins accompli notre devoir.

    C'est cela, la stratégie. Ça n'a rien de gentil, rien de moral. C'est la capacité que se donne chaque nation a défendre, s'il le faut, ses intérêts supérieurs de survie, y compris par les armes.

    Bien sûr, il existe d'autres dangers : sanitaires, cybernétiques, numériques, environnementaux. Eh bien contre eux aussi, nous devons nous armer. Et nous montrer imaginatifs, performants. Mais ces périls ne gomment en aucune manière l'hypothèse d'une résurgence, un jour, d'un conflit conventionnel sur sol européen. Le risque, certes, est faible aujourd'hui. Mais la stratégie doit nous prémunir pour l'avenir. Le nôtre, et celui de nos enfants.

     

    Pascal Décaillet