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  • Vous délirez, Monsieur le sociologue !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.09.20

     

    Et si les Suisses suivaient des cours d’intégration ? Pour s’adapter à quoi ? Réponse : à « l’hyperdiversité » qui règne dans leur pays ! Cette proposition hallucinante nous vient d’un sociologue, et déchaîne à juste titre la polémique en Suisse alémanique. L’occasion, ici, de mettre quelques points sur quelques « i ».

     

    La Suisse est un pays ouvert. Nous sommes un peuple simple et paisible, nous nous passionnons pour les pays et les cultures du monde, nous parlons trois des principales langues continentales (français, allemand, italien), et la quatrième, le romanche, attire l’intérêt des linguistes du monde entier. Nous n’avons, sur les pays qui nous entourent, aucune espèce de tentation dominatrice. Nous n’avons pas de passé colonial. Nous avons une diplomatie ouverte au monde, et sommes respectés pour notre neutralité. Je me suis rendu plusieurs fois, pour des reportages, au Proche-Orient : les peuples antagonistes de cette région du monde m’ont toujours dit qu’ils appréciaient la présence suisse, la capacité d’intermédiaire de notre pays.

     

    Et puis, la Suisse accueille beaucoup d’étrangers. La plupart viennent s’installer chez nous pour des raisons économiques. Nos compatriotes ne sont, dans leur écrasante majorité, ni xénophobes, ni racistes. Prétendre le contraire, pour nourrir telle mode de pensée, embrasée par telle flambée planétaire, jaillie du mimétisme des réseaux sociaux, c’est mentir. Et ce mensonge-là, à l’encontre du pays ouvert et tolérant qui est le nôtre, est immonde.

     

    Seulement voilà. Les Suisses, désolé Monsieur le sociologue, ne vont pas, croyez-moi, se mettre à suivre à des « cours d’intégration » pour mieux saisir « l’hyperdiversité » de leur propre pays. Cela, pour une raison simple : les citoyennes et citoyens de ce pays, hommes et femmes mûrs, adultes, libres et responsables, n’ont pas à « s’intégrer » au sein même de leur patrie ! Proposer cela, comme vous le faites, c’est renverser éhontément le fardeau de la tâche d’assimilation aux mœurs et coutumes. Ce devoir n’échoit pas aux Suisses, mais aux immigrés. Inverser les pôles, comme vous l’entreprenez, c’est mettre la République la tête en bas, nous placer aux antipodes, refuser les lois de Newton sur la pesanteur.

     

    Il appartient aux nouveaux arrivés, Monsieur le sociologue, de prouver, comme dans n’importe quel club, leur aptitude à l’intégration. D’abord, par l’apprentissage de l’une de nos langues. Par un respect absolu de nos lois. Par une participation active à notre vie commune. A partir de là, quelle que soit la couleur de leur peau, leur religion, leurs origines, tout s’efface devant leur intégration dans notre espace républicain. A partir de là, nous les saluons comme des nôtres. Car ils auront fait l’essentiel : la preuve par l’acte. Mais ce chemin, magnifique, Monsieur le sociologue, c’est à eux de le faire. D’ailleurs, l’immense majorité d’entre eux en sont demandeurs. Ils savent très bien qu’il existe un rite initiatique pour s’intégrer dans une communauté. Ils se réjouissent de l’accomplir. Alors, de grâce, Monsieur le sociologue, ne venez pas tout inverser. Ne venez pas tout casser.

     

    Pascal Décaillet

  • L'exactitude du perroquet

     
    Sur le vif - Mardi 29.09.20 - 15.44h
     
     
     
    L'idée même que les États-Unis seraient au plus bas, traverseraient une crise sans précédent, seraient promis à un inéluctable chaos post-électoral, n'est pas le produit d'une observation neutre.
     
    Non, cette idée, répandue absolument partout dans nos médias romands, c'est exactement la vision démocrate. Celle que propage, tous azimuts, ce parti pour éviter la réélection de Donald Trump, et obtenir celle de son poulain à lui, Joe Biden.
     
    Le Parti démocrate, ou le New York Times, s'enrhument, et c'est la presse romande, Temps et RTS en tête, qui éternuent.
     
    Le phénomène est loin d'être nouveau. En 1974 déjà, j'allais sur mes seize ans, la presse romande avait reproduit avec l'exactitude du perroquet l'immense opération des journaux démocrates de la Côte-Est pour avoir la peau de Richard Nixon. Et ils l'avaient eue !
     
    Combien d'Etat sont démocrates aux États-Unis ? Facile à calculer : vous ajoutez la presse romande, et vous obtenez le nombre exact.
     
    Pascal Décaillet
     

  • Souverainistes, le jour viendra !

     
    Sur le vif - Mardi 29.09.20 - 09.40h
     
     
    Ce qui, le jour venu, fera la différence en faveur des souverainistes ? Très simple : la démographie ! En laissant, avant-hier, près de cent mille personnes continuer à déferler chaque année sur la Suisse, le peuple a paradoxalement signé à terme l'arrêt de mort de la libre circulation. Parce que la question première de notre pays est la démographie. Elle relève d'un absolu tabou, révélé lors de la campagne Ecopop.
     
    La Suisse n'est pas la grande plaine polonaise. Elle est un pays de montagnes, dont les deux tiers ne sont pas habitables. La population se concentre sur le Plateau, ainsi que dans deux grands espaces urbains : Triangle d'or autour de Zurich, Arc lémanique.
     
    Dans les villes, on étouffe déjà. Genève n'est plus vivable, avec les dizaines de milliers de flux transfrontaliers chaque jour, et le CEVA, promis comme le salut, n'est qu'une immense plaisanterie : les frontaliers continuent de prendre la voiture. L'idéologie Verte rêve de chasser les automobiles hors de la ville. Et le ministre PDC, en totale trahison de son électorat, roule pour eux, en voiture de fonction.
     
    Mais il y a pire que les villes : le Plateau. Quand on habite en ville, quand on y est né, comme votre serviteur, qu'on y a vécu toute sa vie, on s'habitue à une certaine densité. Mais le Plateau, ce tissu interstitiel entre les villes, ne ressemble bientôt plus à rien. Il n'est ni la ville, ni la campagne. C'est le fameux mitage du territoire, qui enlaidit notre sublime paysage suisse, il constitue un crime contre le Patrimoine. Imaginez ce que le Plateau va devenir, d'ici dix ans, avec la continuation de la libre circulation.
     
    Alors, très vite, les Suisses en auront marre. Trop de monde. Trop de trafic. Trop de béton. Trop de pollution. Contre la progression démographique, ils réagiront avec la même fougue que celle des conservateurs pendant les années radicales, entre 1848 et 1891, lorsqu'on ne jurait que par l'industrie et la croissance. Ils réagiront, parce que l'être humain a besoin d'autres valeurs : la respiration, le soupir, la pause, le silence, la méditation, l'intimité du contact avec la nature. La musique n'est-elle pas faite autant de silences que de notes ?
     
    Alors, ils réagiront contre tout ce poids démographique démesuré, importé par le parti de l'étranger, pour faire de bonnes affaires. Ce jour-là n'est pas si lointain. Paradoxalement, oui, le vote de dimanche en accélérera la venue.
     
     
    Pascal Décaillet