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  • Les grognards ! Je les aime !

     
    Sur le vif - Samedi 31.01.20 - 11.24h
     
     
    Le souffle radical, dont je parlais hier, ne se ramène évidemment pas au seul périmètre de l'ancien parti radical. Avec ses vieux grognards bonapartistes, qui ne manquaient d'ailleurs pas de charme. Sauf quand ils tentaient de nous enfiler à tout prix les thèmes de cogitation des Frères, au point d'en faire une loi, il y a deux ans, totalement inutile. Juste le Missel des Géomètres de France, avec leurs Lumières et leur Raison triomphante. Le peuple genevois mérite mieux que ces duplications d'un autre monde.
     
    Non, le souffle radical, c'est le souci de la vraie vie des gens. Ca tourne autour du travail, la passion pour un métier, la connaissance, l'ouverture à toutes les formes du savoir, la transmission de ces trésors, l'indépendance économique de chacun, conquise par l'effort et par la confiance, le mérite dans la Cité.
     
    Là où ce champ doit être étendu, c'est qu'il faut être en phase avec les vraies souffrances des gens. Le faire vraiment, avec la preuve par l'acte. Classes moyennes qui étouffent, fiscalité éreintante, trop d'assistés, primes maladie, coût de l'essence, chute vertigineuse du pouvoir d'achat, logement, et surtout la paupérisation inadmissible de nos aînés.
     
    Mais il faut aller plus loin. Le radicalisme populaire, cassoulet, volontiers gueulard, auquel une partie des Genevois sont très attachés, doit impérativement écouter les vraies douleurs des gens en matière d'immigration non contrôlée, de pression transfrontalière sur le marché de l'emploi. Il doit s'ouvrir d'urgence, et sans le moindre état d'âme, à la préférence cantonale, voire nationale. Il doit reconnaître le rôle de précurseur qu'a eu, sur ce thème, dès 2005, le MCG. Il doit tendre la main à ce mouvement. Ainsi qu'à l'UDC. Celui qui se lèvera devra incarner cette synthèse-là. Et non la suite du lit partagé avec les affairistes du libre-échange.
     
    Le radicalisme cassoulet ne doit pas laisser ces thèmes viscéraux à la sous-traitance genevoise d'une pensée politique alémanique, exaltant les récits du treizième siècle, pour mieux ignorer la Révolution française (acte majeur de l'Histoire humaine), puis chez nous l'Helvétique (1798), puis surtout le Printemps de peuples de 1848.
     
    Les grognards ! Je les aime ! Combien de ces "derniers soldats de la dernière guerre", auxquels je suis si attaché par passion républicaine commune, ne m'ont-ils pas avoué, en secret, avoir voté pour les initiatives exigeant un contrôle des flux migratoires.
     
    Il serait peut-être temps, maintenant, qu'ils passent de la confidence à un aveu public. La politique, ce sont des engagements ouverts et transparents, face à tous. Il me semble, ici même, et depuis toujours, donner l'exemple de cette clarté. Et de positions totalement assumées. Qu'elles plaisent, qu'elles déplaisent : je m'en contrefous !
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Genève a besoin d'un souffle radical

     
    Sur le vif - Vendredi 30.10.20 - 15.31h
     
     
    Ce qui manque, à Genève, avec ou sans Maudet, c'est un parti radical. J'ai bien dit "radical". Le parti des racines. Le parti de la République. Le parti des gens qui travaillent, petits artisans, indépendants, ceux qui triment pour leur entreprise. Le parti qui s'occupe des affaires de l'Etat, et non de la vie privée des gens, encore moins de leurs options spirituelles. Le parti qui sépare les Ordres, sans faire de cette césure une religion en soi.
     
    Dans le putsch interne anti-Maudet, avant-hier, avec ces visages couleur traître, cette basse besogne camouflée sous de doctes discours de RH, ces grands airs de moralistes, il y avait la réalité d'une exécution. L'un des aspects de cette liquidation, c'est la vengeance parachevée des libéraux, après quinze ans de couleuvres dûment avalées, avec les compliments du Cercle Fazy-Favon.
     
    Les signes de ce règlement de comptes se multiplient : la FER jubile, la CCIG enrage, la libérale demeure, le radical est acculé à partir, tout se tient.
     
    Genève a besoin, plus que jamais, de la pensée et de l'action radicales. De James Fazy à Guy-Olivier Segond, en passant par tant d'autres, cette philosophie politique-là, inspirée du Freisinn économique davantage que des Lumières françaises, ou de l'Aufklärung, a encore tant à nous apporter. Encore faut-il qu'elle se concentre sur l'essentiel : la vitalité d'une économie au service de l'humain, réelle et non virtuelle, fruit de l'effort et non de l'attente du rendement, imaginative, prospective, créatrice.
     
    Telles furent longtemps, à Genève, les priorités du radicalisme historique. Vouloir y greffer une version française, déifiant la loi de 1905 au point d'en faire un dogme, vouloir ancrer cela, il y a deux ou ou trois ans, dans une loi inutile, fruit de l'esprit cadastré des géomètres, n'a pas arrangé les choses. Cette loi déracinée, n'intéressant quasiment personne à Genève, a fait perdre du temps au radicalisme économique, celui des petits patrons, des indépendants, des artisans, le gens du vrai travail, du vrai mérite.
     
    Genève a besoin de réinventer le radicalisme. Et d'accepter dans ses rangs le protectionnisme, banni par les libéraux. Mais aussi, la préférence aux résidents. Mais encore, le contrôle des flux migratoires. Bref, une jonction entre la grande philosophie radicale et les mouvements plus patriotes, affectivement attachés au Canton et au Pays, est hautement souhaitable. A moins qu'on n'entende, à l'infini, continuer de déléguer l'amour du pays à la sous-traitance romande d'une vision purement alémanique, fondée sur les récits du treizième siècle. Comme si, entre-temps, il n'y avait pas eu la Révolution française !
     
    Visages couleur traitre, oui, à la conférence de presse des Six Autres, avant-hier. Ils incarnaient toute la triste horizontalité de la Restauration, entre fatigues patriciennes, arrogances déchues, et servilité face à des puissances financières dont l'amour de la Patrie n'est pas toujours l'attribut le plus évident.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le peuple n'a pas raison. Il décide, c'est tout.

     
     
    Sur le vif - Vendredi 30.10.20 - 14.28h
     
     
     
    Je ne dis jamais : "Le peuple a toujours raison". C'est une phrase qui n'existe pas chez moi. Comme si, en politique, la question était d'avoir raison ! Laissons ce caprice du cérébral aux philosophes.
     
    Je dis simplement : "Le peuple décide".
     
    Et quand je dis "le peuple", je précise toujours que je parle du démos, entendez le corps électoral, l'ensemble des citoyennes et citoyens qui constituent le suffrage universel.
     
    Pour moi, le peuple, ça n'est pas la foule (plêthos). Et surtout pas celle des manifs, insupportable à mes yeux.
     
    Ai-je été assez clair ?
     
     
    Pascal Décaillet