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  • De profundis, réactionnaire !

     

    Sur le vif - Jeudi 20.08.20 - 17.19h

     

    Mais enfin ! A moins que tout le monde soit devenu fou, à la question "La Suisse doit-elle contrôler son immigration de façon autonome ?", le taux de OUI, sur le principe, devrait être de 100% !

    Il devrait être de 100% en Suisse. Et il devrait être de 100% dans n'importe quelle nation de ce monde ayant encore la moindre ambition de souveraineté.

    Depuis quand est-il acceptable - sur le principe, sur le fond - qu'une nation reconnaisse que la gestion de ses flux migratoires puisse dépendre d'une autre volonté que de la sienne propre ?

    Les illusions multilatérales, depuis 1945, ainsi que le déficit effrayant, depuis 1968, d'enseignement de l'Histoire, avec un minimum de constat froid des faits, avec l'étude des grands textes, des guerres, des traités, sans morale, mais avec le réalisme intellectuel qui s'impose, toute cette démission nous précipite dans un univers de chimères.

    On ne parle plus de politique. On ne constate plus. On n'enseigne plus les qualités intellectuelles du cynisme. On ne fait plus que de la morale. On croit en un monde qui n'existe pas. On se refuse à prendre en compte les faits, le tragique de l'Histoire. On ne vibre plus que pour des questions sociétâââles, qui pour ma part m'indiffèrent.

    Homme libre, citoyen libre, esprit libre, je réfute et récuse, avec la dernière véhémence, cette vision mondialiste, moraliste, naïve. Je ne me plierai pas. Je prône la réaction. Et si prôner la réaction, c'est être réactionnaire, eh bien oui, de profundis, viscéralement, intellectuellement, culturellement, je veux bien être réactionnaire !

     

    Pascal Décaillet

  • Helmut Hubacher (1926-2020), un vrai socialiste des temps anciens !

     

    Sur le vif - Jeudi 20.08.20 - 09.59h

     

    Helmut Hubacher, que j'ai connu à Berne lors de mes premières années comme correspondant au Palais fédéral, était un vrai militant socialiste, au service des plus précaires de notre pays. Il avait la fibre sociale, un sens aigu des rapports de forces, et aussi, comme Président du PSS (1975-1990), un art du compromis entre partis, après des discussions dont l'âpreté était légendaire. Il n'était pas un type facile.

    Cette génération de syndicalistes, qui ont connu la guerre, construit la société suisse des Trente Glorieuses, vu naître la prospérité de notre pays (eh oui, elle est beaucoup plus récente qu'on ne l'imagine), participé à l'élaboration de nos grandes assurances sociales, côtoyé des figures immenses comme Hanspeter Tschudi (socialiste, Bâle-Ville, comme Hubacher), l'homme qui vient de nous quitter, à 94 ans, en était l'un des tout derniers représentants.

    Aujourd’hui ? Aujourd'hui, caviar ! Les élites socialistes font partie de la tranche supérieure de la classe moyenne. Elles préfèrent souvent la morale à la politique. Elles ont - à part quelques exceptions, bien sûr - perdu le sens des rapports de forces. Elles privilégient les grands discours cosmopolites à la défense des intérêts supérieurs de la Suisse, et surtout des Suisses. Elles sont coupées du peuple, coupées des plus précaires, coupées des chômeurs, des délaissés.

    Helmut Hubacher, bougon et revêche, n'était pas de ce monde-là. Il surgissait d'un univers où, à gauche, la défense du peuple et de la nation avaient encore un sens.

     

    Pascal Décaillet

  • Le Conseil d'Etat, expert en catastrophes

     

    Sur le vif - Jeudi 20.08.20 - 05.32h

     

    "Genève court à la catastrophe, si l'initiative de limitation est acceptée", croit bon d'annoncer le Conseil d'Etat genevois.

    La même catastrophe qu'après le rejet de l'EEE, le 6 décembre 1992 ?

    La même catastrophe qu'après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse, le 9 février 2014 ?

    Allons, citoyens ! Une initiative est une affaire surgie du peuple, à discuter par le peuple, à trancher par le peuple. L'avis des exécutifs du pays (Conseil fédéral, Conseils d'Etat cantonaux) n'y est d'aucune importance, d'aucun intérêt particulier. Si une initiative est née, si elle a recueilli les signatures, c'est justement parce qu'une partie du peuple est profondément mécontente de la gestion des affaires (l'immigration, par exemple) par les exécutifs. Alors évidemment que ces derniers disent non, puisqu'on remet en question leur politique.

    De surcroît, le Conseil d'Etat genevois est assez doué pour nous concocter lui-même toutes sortes de catastrophes. Pourquoi s'évertuer, en plus, à nous en prédire ?

     

    Pascal Décaillet