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  • L'âne qui miaulait - Conte d'automne

     

    Vendredi 18.11.11 - 15.12h

     

    Bon allez, supposons. Un âne, au milieu d'un pré. A quelques mètres de l'animal, Eric Stauffer et le ministre genevois des Affaires sociales.

     

    Stauffer : « Ceci est un âne ».

     

    Le ministre : « Mais non. Ceci est un chat. Vous êtes un âne, mon ami ».

     

    Stauffer : « Ceci est un âne, je maintiens ».

     

    Le ministre : « Vous vous enfoncez. Vous voyez des ânes partout ».

     

    Stauffer : « Dans le cas présent, j'affirme et répète qu'il s'agit d'un âne ».

     

    Un quotidien bleu : « Epatant, le délicieux petit chaton que vient de repérer notre ministre, dont il convient de rappeler ici toute l'excellence en nomenclature systématique du règne animal. Il a certes de grandes oreilles, mais c'est un chat, soyons-en sûrs ! ».

     

    Stauffer : « Je dis et maintiens que c'est un âne ».

     

    L'âne (car c'en est un) : « Mais qu'ont-ils tous à me contempler ? ».

     

    Le ministre, deux ans plus tard : « A la réflexion, le chaton pourrait, vu sous un certain angle, être perçu comme ressemblant à un âne ».

     

    Stauffer : « A la bonne heure ! ».

     

    Le quotidien bleu : « Honneur à notre ministre, qui a, le tout premier, su reconnaître l'âne, sous de fallacieuses allures félines ! »

     

    L'âne : « Miaou ! ».

     

    Le cabinet du ministre : « Hi Han ! Hi Han ! ».

     

    Medeiros : « Ouarf, Ouarf ! ».

     

    Les mémés des Eaux-Vives : « Hosannah ! In excelsis ! ».

     

    Rideau.

     

     

     

  • Ecclésiales douceurs

     

    Sur le vif - Vendredi 18.11.11 - 09.38h

     

    Ce matin, sous la plume de mon estimé confrère David Haeberli, édito aligné couvert de la TG sur la position du ministre genevois des Affaires sociales, et de l'actuelle majorité parlementaire, bref le pouvoir en place. Avec une obédiente (pesons nos minuscules) clarté, l'éditorialiste nous explique à quel point la suppression du RMCAS (Revenu minimum cantonal d'aide sociale) est une bonne chose. Décidément, la case "édito" de ce journal, en page une, se confirme comme la propriété personnelle de ce ministre. Jamais, en aucune espèce, il ne s'y trouve contrarié. D'une même voix, on y chante ses louanges. Cela fleure l'ecclésial, la chapelle, voire la fraternité de crypte. Émouvant, non?

     

    D'où la divinité de la surprise en découvrant la page 2. Bonheur de lire la chronique politique d'Olivier Francey. Pour la première fois depuis l'invention du compas, un commentateur de ce journal égratigne le ministre qui, tel M. Jourdain, prône la préférence cantonale en s'interdisant surtout d'en prononcer le nom. Il eût émis des doutes sur Saint François en plein centre d'Assise, l'impertinence n'eût été pire. Bravo Olivier, et ne te laisse surtout Loger à nulle enseigne.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Bulletins de la Petite Armée

     

    Sur le vif - Jeudi 17.11.11 - 14.14h

     

    Juxtaposition sans hiérarchie d'objets n'ayant aucun rapport entre eux, le communiqué hebdomadaire du Conseil d'Etat genevois suinte la grisaille, le primat de l'administration, l'envie de se pendre. En vain, on irait y quérir le moindre embryon de vision politique, déclinée en priorités.

     

    La dernière performance date d'il y a quelques minutes. Au milieu d'un salmigondis de notices disparates, figurent les félicitations du gouvernement genevois à Raymond Loretan, nommé, par amitiés chrétiennes, président de la SSR. La nomination date du 22 septembre : on apprécie au passage la fulgurante célérité de notre septuor (octuor, en fait) dans l'art de la con-gratulation.

     

    On goûte aussi sa précision : le Conseil d'Etat fait mention de « la grande expérience (de M. Loretan) dans le domaine des médias, de la politique et de l'économie ». Pour la politique, rien à dire : l'homme fut diplomate, secrétaire général du PDC, conseiller personnel d'Arnold Koller, et même constituant. Pour l'économie, accordons-lui, par les effets théologaux de la Grâce, ce blanc-seing.

     

    Mais « grande expérience dans le domaine des médias » : désolé, mais nous séchons. Remarquez que, pour le poste que va occuper mon éminent compatriote, l'absence de toute connaissance de la réalité médiatique en Suisse figure plutôt au rang de qualité. L'actuel directeur général, centriste canal Euclide et croisé extatique de la cause du Bien, en donne, jour après jour, un exemple éclatant.

     

    Pascal Décaillet