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  • Boris Drahusak, Sami Kanaan et la vie éternelle des écuries

     

    Sur le vif - Entre les cris de l'âne et les soupirs du boeuf - Mardi 14.09.10 - 10.18h

     

    Naïve comme une Nativité, fraîche comme la senteur vespérale du foin, cette question : les écuries sont-elles éternelles ? L’écurie Tornare avec Sami Kanaan, l’écurie Mugny avec Boris Drahusak ne sont-elles pas en train de tenter la vieille folie humaine de se survivre à soi-même ? Avec, comme viatique, pour traverser le fleuve noir, le maire du palais ?

     

    Lorsque deux bras droits de deux magistrats sortants se retrouvent candidats à la succession de ces derniers, il y a comme un malaise dans la République. Non pas leur droit à cette postulation, aucun problème avec cela. Encore moins leurs compétences : ils connaissent la « machine » de l’intérieur.

     

    Non, le problème est ailleurs : il est dans le message donné par les assemblées des partis qui les ont portés à ces candidatures, laissant suinter qu’avec des hommes de l’intérieur, des familiers des écuries actuelles, on gardera la main sur toutes les prébendes et toutes les nominations. Le clan sera sauf. Les équipes de l’ombre pourront continuer d’opérer. On se maintiendra les mêmes obligés. Et, finalement, les castes actuelles demeureront aux affaires.

     

    L’électeur genevois pourrait bien ne pas être dupe de ces ficelles. Chez les Verts comme au PS, il existait des candidats plus populaires, ici Christian Bavarel, là Papy Moustache. Les corps intermédiaires, qu’on appelle « assemblées » (à quand des primaires ?) n’en ont pas voulu. Soit. Mais le souverain, c’est le peuple. Qui pourrait bien froncer davantage le sourcil, face au désir d’éternité des écuries, qu’on ne le soupçonne. Tout cela est plutôt bon pour MM Maudet et Chevrolet. Et pour tous ceux qui, en Ville de Genève, ne jouissent pas d’extase devant le génie gestionnaire de la gauche aux affaires.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Stauffer invité au Vatican des radicaux

     

    Sur le vif - Et avec une ovine candeur - Lundi 13.09.10 - 11.43h


    C’est un peu comme si une amicale de moutons invitait le loup à venir donner une causerie, en pleine bergerie. L’Institut national genevois, qui est au radicalisme fazyste une sorte de Jérusalem céleste, convie, le mercredi 22 septembre prochain, 20h, un certain Eric Stauffer à s’exprimer sur le thème « Emploi et Sécurité » !

     

    Il faut reconnaître aux radicaux genevois (en cas de doute, j’utilise encore le pluriel), avec cette invitation, soit un sens aigu (et insoupçonné depuis 164 ans) de l’autodérision, soit une fougue extatique dans la passion du suicide, soit une tolérance qui renverrait dos à dos Paul Claudel et Madame Claude.

     

    Ce même 22 septembre, dans la matinée, se sera déroulée l’élection complémentaire au Conseil fédéral. Parlera-t-on encore, en fin de journée, au pluriel des membres radicaux de l’exécutif de la Confédération ?

     

    Singulière question, non ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Forcené à Genève !

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 13.09.10

     

    Il préparait son coup depuis des années, minutieusement. Il avait engrangé les munitions, multiplié les contacts, défini des cibles, avalé des hectolitres de gros rouge pour se donner du courage. Et puis, un beau jour, Michel Chevrolet, alias la Terreur de la Pampa, est passé à l’attaque, prenant tout le monde de cours. « Il a toujours une longueur d’avance », se lamentent ses adversaires, les chefs de la peau lisse.

     

    Cet été, pendant que les autres candidats dormaient, le forcené du PDC a battu la campagne, tous azimuts. Une stratégie, un but, des moyens (assez colossaux) pour y parvenir. A quoi s’ajoute ce qui fait sa nature : gaieté, bonne humeur, musique, couleur. Pourquoi diable un candidat doit-il tirer la gueule, nous culpabiliser d’être, nous donner envie de nous pendre, alors OK, vamos a la playa, et pom pom girls, et pom pom boys, et yohoho, et une bouteille de rhum !

     

    Nous voilà donc, pour une fois, face à une campagne en Technicolor. Là où d’autres, actuels directeurs de Département ou magistrats sortants, nous promettent au mieux le noir et blanc, au pire le muet. Alors, bien sûr, le forcené, ils le jalousent. De bal en carnaval, il commence à les leur briser, et il y en a encore pour six mois. Il sera élu ou non, mais avec lui l’hiver sera chaleur et lumière. Alors, merci d’avance. Et viva la pampa !

     

    Pascal Décaillet