Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 13.09.10
Il préparait son coup depuis des années, minutieusement. Il avait engrangé les munitions, multiplié les contacts, défini des cibles, avalé des hectolitres de gros rouge pour se donner du courage. Et puis, un beau jour, Michel Chevrolet, alias la Terreur de la Pampa, est passé à l’attaque, prenant tout le monde de cours. « Il a toujours une longueur d’avance », se lamentent ses adversaires, les chefs de la peau lisse.
Cet été, pendant que les autres candidats dormaient, le forcené du PDC a battu la campagne, tous azimuts. Une stratégie, un but, des moyens (assez colossaux) pour y parvenir. A quoi s’ajoute ce qui fait sa nature : gaieté, bonne humeur, musique, couleur. Pourquoi diable un candidat doit-il tirer la gueule, nous culpabiliser d’être, nous donner envie de nous pendre, alors OK, vamos a la playa, et pom pom girls, et pom pom boys, et yohoho, et une bouteille de rhum !
Nous voilà donc, pour une fois, face à une campagne en Technicolor. Là où d’autres, actuels directeurs de Département ou magistrats sortants, nous promettent au mieux le noir et blanc, au pire le muet. Alors, bien sûr, le forcené, ils le jalousent. De bal en carnaval, il commence à les leur briser, et il y en a encore pour six mois. Il sera élu ou non, mais avec lui l’hiver sera chaleur et lumière. Alors, merci d’avance. Et viva la pampa !
Pascal Décaillet