Sur le vif - Et dans un train d'enfer - Mardi 07.09.10 - 11.14h
Quatre minutes à tout casser. C’est ce que l’émission Médialogues (ordinairement un lieu appréciable d’ouverture sur la RSR) vient de concéder à Uli Windisch pour qu’il s’exprime sur la fameuse étude, parue récemment, qui décrit en termes d’Apocalypse l’état des médias en Suisse. Etude dont le gourou principal, l’apparatchik socialiste Oswald Sigg, qui a traîné ses guêtres, stipendiées par tous les contribuables possibles, dans tout ce que la Suisse compte d’officialité grisâtre et ennuyeuse, ne cesse de se répandre partout depuis qu’elle est sortie.
Quatre minutes, c’est vraiment trop peu. Et c’est dommage pour l’émission Médialogues. Car, en induisant une telle disproportion entre Uli Windisch et ses contradicteurs, les producteurs de l’émission ne se rendent pas compte qu’ils donnent totalement raison, par mise en abyme, aux propos du sociologue genevois.
En quatre minutes, que nous dit Windisch ? Qu’il y a insuffisance de pluralisme dans le terreau journalistique suisse, la gauche étant évidemment surreprésentée, ce qu’au demeurant tout le monde sait. Que l’influence de l’Ecole de Francfort, avec ce dessein d’Aufklärung (éduquer les foules et les lecteurs) immerge l’esprit de cette fameuse étude. Que la diabolisation des gratuits est une idiotie. Que la fameuse étude, défendue et illustrée sur tous les tons par l’apparatchik Sigg, suinte l’idéalisation du secteur public (entendez le Mammouth SSR) et tend à noircir tout ce qui vient du privé. Enfin, qu’il serait souhaitable, en Suisse romande, d’avoir un hebdomadaire politique capable de faire contrepoids à la pensée piletienne.
Tout cela, en quatre minutes. Finalement, Médialogues a rendu service au sociologue honni par la gauche. En l’amenant à un discours densifié, clair, ramassé, percutant, elle le valorise face au psittacisme socialiste de l’apparatchik Sigg. Donc, au fond, merci Médialogues. Et vive le pluralisme.
Pascal Décaillet