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Boris Drahusak, Sami Kanaan et la vie éternelle des écuries

 

Sur le vif - Entre les cris de l'âne et les soupirs du boeuf - Mardi 14.09.10 - 10.18h

 

Naïve comme une Nativité, fraîche comme la senteur vespérale du foin, cette question : les écuries sont-elles éternelles ? L’écurie Tornare avec Sami Kanaan, l’écurie Mugny avec Boris Drahusak ne sont-elles pas en train de tenter la vieille folie humaine de se survivre à soi-même ? Avec, comme viatique, pour traverser le fleuve noir, le maire du palais ?

 

Lorsque deux bras droits de deux magistrats sortants se retrouvent candidats à la succession de ces derniers, il y a comme un malaise dans la République. Non pas leur droit à cette postulation, aucun problème avec cela. Encore moins leurs compétences : ils connaissent la « machine » de l’intérieur.

 

Non, le problème est ailleurs : il est dans le message donné par les assemblées des partis qui les ont portés à ces candidatures, laissant suinter qu’avec des hommes de l’intérieur, des familiers des écuries actuelles, on gardera la main sur toutes les prébendes et toutes les nominations. Le clan sera sauf. Les équipes de l’ombre pourront continuer d’opérer. On se maintiendra les mêmes obligés. Et, finalement, les castes actuelles demeureront aux affaires.

 

L’électeur genevois pourrait bien ne pas être dupe de ces ficelles. Chez les Verts comme au PS, il existait des candidats plus populaires, ici Christian Bavarel, là Papy Moustache. Les corps intermédiaires, qu’on appelle « assemblées » (à quand des primaires ?) n’en ont pas voulu. Soit. Mais le souverain, c’est le peuple. Qui pourrait bien froncer davantage le sourcil, face au désir d’éternité des écuries, qu’on ne le soupçonne. Tout cela est plutôt bon pour MM Maudet et Chevrolet. Et pour tous ceux qui, en Ville de Genève, ne jouissent pas d’extase devant le génie gestionnaire de la gauche aux affaires.

 

Pascal Décaillet

 

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