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  • Lex Stauffer : la revanche des perdants

     

    Sur le vif - Et sur le fil de la marge - Jeudi 16.09.10 - 12.29h

     

    La RSR le révélait ce matin : un projet de loi, no 10762,  se concocte, à Genève, pour museler le trop remuant Eric Stauffer, au besoin l’exclure de certaines commissions, bref le mettre à l’écart. Déjà, on parle de Lex Stauffer, même si la disposition est censée s’appliquer aussi à ses 99 collègues.

     

    Dans une maladresse dont il est peu coutumier, le député libéral Olivier Jornot l’avoue à nos confrères de « 20 minutes online » : « Si Eric Stauffer ne siégeait pas au parlement, nous n’aurions pas eu besoin de ce projet de loi », reconnaissant ainsi explicitement qu’on ourdit une loi ad personam. Le projet de loi porte une trentaine de signatures, de tous les bords politiques. Le président du Grand Conseil, Guy Mettan, affirmait ce matin, en direct sur One FM, n’en avoir jamais eu vent, ce qui est tout de même assez singulier.

     

    Cette action parlementaire a bien des chances d’aboutir, si on procède à la somme des perdants, des frustrés, des rancuniers, et des jaloux. Tous ceux qui n’ont pas obtenu, le 11 octobre 2009, la fulgurante progression du MCG. Toux ceux, et notamment dans l’Entente, qui n’en peuvent plus de voir monter les chiffres électoraux de cette émergence qu’ils continuent à vouloir considérer comme une simple parenthèse de l’Histoire. Et pour qui, aux prochaines élections, tout rentrera dans l’ordre.

     

    L’ordre. Quel ordre ? Leur ordre à eux ! Celui du pacte-à-cinq qui tient l’exécutif, impitoyable avec la marge, qu’elle soit d’A gauche toute, de l’UDC ou du MCG. L’ordre des copains qui se partagent maroquins, prébendes et strapontins, comme le font tous les pouvoirs du monde : le MCG ne ferait évidemment pas mieux le jour où il parviendrait aux affaires. Rien de grave, donc. Mais de grâce, que cette clique au pouvoir s’assume un peu comme telle, et cesse de nous brandir la morale et l’éthique, de gémir sur le « populisme » (ce mot de perdants, inventé par des perdants, pour des perdants), dès qu’apparaît M. Stauffer.

     

    Une remarque encore : le jour où les sources grillant la confidentialité des débats seront exclues des commissions, ces dernières se retrouveront bien clairsemées pour la suite de leurs travaux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

     

  • L’étrier du destin

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 16.09.10

     

    Bon d’accord, fallait-il à tout prix qu’elle posât en équestre tenue dans l’Illustré ? On peut en disserter, comme du sexe des anges, des fulgurances d’André Reymond, de la chaleur fraternelle d’Yves Nidegger, ou de la fibre sociale de Soli Pardo. Mais une chose est sûre : ceux qui sous-estiment Céline Amaudruz, la nouvelle présidente de l’UDC genevoise, ont tort.

     

    D’abord, parce qu’après le néant, voici un être. Après le chaos, voici l’amorce d’une courbe, peut-être un jour d’une géométrie, voire (soyons fous) d’un cosmos, lequel signifie ordre et beauté. Après le temps glacé des grandes solitudes, voici une UDC genevoise capable de bien s’entendre avec un autre être, sur la terre : sa jument. C’est déjà un début.

     

    Caligula parlait à son cheval. Mussolini, piètre cavalier, se mettait tout de même en selle, pour faire Duce. Richard III aurait donné sa couronne pour le meilleur ami de l’homme. Jean-François Rime a servi dans la cavalerie. Marcel Aymé coloriait ses juments. Les manèges de notre enfance étaient enchantés. Et, plus j’écris, plus je me dis que Céline Amaudruz  a fait très fort, avec cette photo de l’Illustré.

     

    Nous sommes rares, ici bas, à chevaucher. Mais la mémoire de ce sublime animal habite nos rêves et nos fantasmes. Poser en sa compagnie, c’est cravacher les ricanements. Et mettre le pied dans l’étrier du destin.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • A vous de jouer, M. Drahusak !

     

    Sur le vif - Et sans calmants - Mercredi 15.09.10 - 11.40h

     

    Longtemps, il était pardonnable à un honnête homme de ne pas connaître l’existence d’une section PDC en Ville de Genève. Nul fracas, nul élu à l’exécutif depuis René Emmenegger, autant dire le crétacé supérieur, nul retentissement dans la Cité, si ce n’est, pour certains, l’affirmation un peu trop extatique d’un christianisme social qui eût fait passer Vital Darbellay, en comparaison, pour la droite de la droite.

     

    Et puis, vint la pampa. Accompagnée des quarantièmes rugissants. Avec, enfin, un parfum d’offensive : l’odeur de la poudre. L’envie, enfin, de faire la guerre. Une stratégie. Un plaisir du combat. Des coups bas aussi, bien sûr, de la combinazione, on aime ou non, cela s’appelle la politique.

     

    Le dernier coup de la section pampa du PDC suisse est un coup de maître : la subite mise sous pression, hier, de MM Kanaan et Drahusak, fonctionnaires-candidats (il y a bien des maréchaux-présidents), pour qu’ils quittent immédiatement leurs postes s’ils veulent faire campagne. Hier soir déjà, les socialistes craquaient. Reste à tester la capacité de résistance du Vert Boris Drahusak, un dur à cuire, d’ordinaire plus habitué au rôle d’arroseur qu’à celui d’arrosé.

     

    La motion PDC sera traitée ce soir au Municipal. Il reste quelques heures à M. Drahusak pour nous prouver son sens légendaire de l’anticipation. Et sans s’énerver, of course : les Prozacs, c’est pour les autres.

     

    Pascal Décaillet