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L’étrier du destin

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 16.09.10

 

Bon d’accord, fallait-il à tout prix qu’elle posât en équestre tenue dans l’Illustré ? On peut en disserter, comme du sexe des anges, des fulgurances d’André Reymond, de la chaleur fraternelle d’Yves Nidegger, ou de la fibre sociale de Soli Pardo. Mais une chose est sûre : ceux qui sous-estiment Céline Amaudruz, la nouvelle présidente de l’UDC genevoise, ont tort.

 

D’abord, parce qu’après le néant, voici un être. Après le chaos, voici l’amorce d’une courbe, peut-être un jour d’une géométrie, voire (soyons fous) d’un cosmos, lequel signifie ordre et beauté. Après le temps glacé des grandes solitudes, voici une UDC genevoise capable de bien s’entendre avec un autre être, sur la terre : sa jument. C’est déjà un début.

 

Caligula parlait à son cheval. Mussolini, piètre cavalier, se mettait tout de même en selle, pour faire Duce. Richard III aurait donné sa couronne pour le meilleur ami de l’homme. Jean-François Rime a servi dans la cavalerie. Marcel Aymé coloriait ses juments. Les manèges de notre enfance étaient enchantés. Et, plus j’écris, plus je me dis que Céline Amaudruz  a fait très fort, avec cette photo de l’Illustré.

 

Nous sommes rares, ici bas, à chevaucher. Mais la mémoire de ce sublime animal habite nos rêves et nos fantasmes. Poser en sa compagnie, c’est cravacher les ricanements. Et mettre le pied dans l’étrier du destin.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

 

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