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Liberté - Page 810

  • Corps célestes

     

    Sur le vif - Lundi 13.11.17 - 09.40h

     

    Pendant que, sous nos braves latitudes apaisées, en Suisse, en France, en Allemagne, on n'en peut plus de débattre de sujets de société, dans l'interminable sillage de Mai 68, avec ses prétendues "libérations", voici que la guerre, la vraie, ne tardera pas à se rappeler à nos bons souvenirs.

     

    La guerre, terrible, avec ses armes, ses cortèges de morts.

     

    Celle qui se prépare au Proche-Orient, avec hélas comme terrain le Liban, sera de nature à retenir nos attentions. Et pourrait exporter ses conséquences, bien au-delà de la région. Le Proche-Orient, c'est nous.

     

    Quant à nous, surtout ne désarmons pas. Le tragique de l'Histoire, toujours, peut revenir, sonner à nos portes. Et réveiller nos consciences gisantes, au milieu de l'errance et de l'amnésie.

     

    Ce jour-là, nos querelles sur le sexe, le genre, la parole inclusive, nous sembleront, d'un coup, si vaines, si périphériques, si luxueuses.

     

    Si célestes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • C'est le jeu, c'est la vie

     

    Sur le vif - Dimanche 12.11.17 - 14.35h

     

    Si tu ambitionnes un acte pamphlétaire, c'est bien, c'est courageux. Mais je te préviens : si c'est un VRAI pamphlet que tu commets, alors tu vas en prendre plein la poire.

     

    Tu veux croquer les puissants, ceux qui abusent de leur pouvoir ? Fort bien. Mais alors, attaque-toi, le plus directement possible, non aux dictateurs qui sévissent à vingt mille kilomètres de chez toi, mais au VRAI pouvoir abusant, chez toi. Dans ton périmètre, ton environnement immédiat. Des gens qui pourront te lire, t'écouter, t'attaquer, te créer des emmerdes, te traîner en justice. Là, oui, tu prends un risque.

     

    Attaque-toi aux pensées dominantes, terrorisantes de consensus, celles qui, chez toi, autour de toi, étouffent tout débat. Là, oui, ton verbe sera au service d'un contre-pouvoir. Mais toi, tu prendras des coups. C'est ainsi que ça fonctionne, c'est le jeu, c'est la vie.

     

    Tu voudrais écrire un pamphlet - ou, beaucoup mieux, le gueuler - dans le microcosme de la Suisse romande ? Très bien. Alors, attaque-toi à ce qui, dans ce creuset-là, bien précis, apparaît dans l'espace public comme inattaquable. Dès lors, il faudra t'attendre, parfois, à défendre ce qui est réputé indéfendable. Et là, plus que jamais, tu prendras des coups.

     

    Tu auras contre toi tes confrères, oui tes pairs, pour avoir commis l'impair. Tu auras contre toi les humoristes, ces grands serviteurs, hélas si souvent, du pouvoir et des convenances, des courants majoritaires, des pressions dominantes. Tu auras contre toi les petits malins des réseaux sociaux, qui n'en peuvent plus de guetter, à l'affût du moindre "dérapage", eh hop, mise au pilori, copie aux Ligues bien pensantes, aux collectifs autoproclamés de défense de toutes les minorités possibles et imaginables.

     

    Tu auras écrit - ou, beaucoup mieux, parlé - et tu auras ligué contre toi ceux-là même dont tu dénonces les collusions. En se ruant sur toi, ils te feront mal. Mais en même temps, ils auront exactement prouvé la justesse de ton propos.

     

    Agiras-tu ? Te tairas-tu ? Tu es libre, totalement libre. Nous sommes tous libres.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Parfum d'échec

     

    Sur le vif - Vendredi 10.11.17 - 10.30h

     

    Et maintenant, 30 licenciements chez Givaudan. Émigration vers Zurich, ou la Chine. Le secteur secondaire genevois s'évapore.

     

    Pendant ce temps, au plus haut niveau politique chargé de s'occuper d'économie, on sautille comme des cabris en répétant le mot magique : "innovation".

     

    Certains de ces beaux parleurs n'ont jamais rempli une fiche de salaire de leur vie.

     

    Des mots. Du vent. Pour faire des voix.

     

    Un parfum d'échec.

     

    Pascal Décaillet