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Liberté - Page 807

  • Massacrés sur leur lieu de prière

     

    Sur le vif - Vendredi 24.11.17 - 16.07h

     

    Au moins 235 morts, lors d'une tuerie sans précédent dans une Mosquée du Sinaï égyptien, de tradition Soufie. C'est un événement considérable, dans un Proche-Orient où la tension monte de plus en plus. L'attentat le plus sanglant de l'Histoire de l’Égypte.

     

    J'ai consacré de nombreuses émissions, ces dernières semaines, à cette montée de violence, qui me semble préfigurer un conflit plus général, dans les mois qui nous attendent. Hier encore, nous proposions un Spécial Liban. Ce soir, s'il y avait eu GAC, je l'aurais consacré à tenter de comprendre la tradition de la mystique Soufie, à l'intérieur de l'Islam.

     

    Là, à la Mosquée Al Raoudah, à Bir al Abed, dans le Nord du Sinaï, à environ 50 km de la frontière avec Gaza, les victimes sont des Musulmans. Des fidèles, sur leur lieu de culte. Comme, à travers le monde, des centaines de millions des leurs.

     

    Ces gens-là, assassinés sur leur lieu de prière, leur vie devrait-elle moins nous importer que celle d'autres attentats, sous ces latitudes qu'on appelle "l'Occident", mot qui ne veut rien dire ? Chacun de nous est l'Occidental d'un autre, l'Oriental d'un troisième.

     

    Ce qui s'est passé dans le Sinaï est abominable. Les premières victimes d'atrocités, dans le monde musulman, sont souvent des Musulmans eux-mêmes. Il serait bon de ne pas l'oublier.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Avec Guy Mettan

     

    Sur le vif - Jeudi 23.11.17 - 22.31h

     

    Hallucinant procès intenté à mon confrère Guy Mettan, directeur exécutif du Club Suisse de la Presse (dont je suis membre à la fois à titre individuel et comme entrepreneur), par la section suisse de Reporters Sans Frontières (dont je suis membre en continu, et sans faillir, depuis sa création).

     

    En gros, RSF reproche à Guy Mettan d'accueillir des gens... dont les idées ne leur plaisent pas ! C'est lié à la Russie. La TG en fait état.

     

    Il me semblait que l'essence et l'honneur du journalisme était de donner la parole à tous.

     

    RSF défend la liberté de la presse au bout du monde. Mais pas à Genève.

     

    Bravo, RSF !

     

    À Guy Mettan, esprit indépendant et courageux, auteur d'un ouvrage historique absolument remarquable sur la russophobie, Cf mon blog du 26 avril 2015, mon appui total.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Priorité à la cohésion sociale de la Suisse !

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.11.17

     

    Serge Gainsbourg, dans l’une de ses apparitions visuelles qui ne fut pas des plus heureuses, avait un jour allumé son briquet, et grillé, devant la caméra, un billet de banque. Le Français sans dents, celui qui ne touche presque jamais le moindre billet, avait apprécié. L’image m’est revenue, ce dimanche 19 novembre, à la lecture de la presse alémanique, lorsque j’ai appris que la Suisse remettait ça, dans la grande plaisanterie dite du « milliard de cohésion » pour l’Europe de l’Est.

     

    Il s’agissait, il y a une décennie, en pleine euphorie de l’idéologie des bilatérales, d’aider les nouveaux membres, depuis 2004, de l’Union européenne : Chypre, Estonie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie. Dans cette théologie du Marché-Roi, le dogme sanctifiait l’échange et l’ouverture des frontières : il fallait les favoriser à tout prix. Par exemple, en injectant un milliard. L’exercice étant arrivé à terme cette année, voilà que Berne, sous l’impulsion de M. Cassis, entendrait le reconduire, avec cette fois 1,3 milliard, rallonge due à la Bulgarie, la Roumanie et la Croatie. Petit cadeau de bienvenue à M. Juncker, le président de la Commission européenne, en visite en Suisse ce jeudi 23 novembre. Que du bonheur !

     

    En apprenant la volonté de Berne de reconduire cet accord, mon sang, comme celui d’un très grand nombre de nos compatriotes, n’a fait qu’un tour. Et j’ai pensé à Gainsbourg. Car enfin, parlons de cohésion, oui ! La cohésion, comme citoyen de ce pays, je suis pour ! Ce milliard, injectons-le dans une aide, à l’intérieur de nos frontières, à nos concitoyens les moins favorisés. Dans un pays qui patine dans sa recherche de solutions pour redessiner l’avenir des retraites, ou faire baisser les primes maladies, ou aider les seniors en difficulté, ou les jeunes à trouver un emploi, il y a peut-être d’autres priorités que de griller un milliard pour une institution, l’UE, dont nous ne sommes même pas membres. Nous devons bien être les seuls au monde à pratiquer aussi allègrement une telle inversion des priorités, entre les nécessités de nos équilibres internes, tellement essentiels à la substance même de notre pays, et le souci d’image à l’extérieur.

     

    Si nos élites bernoises, M. Cassis en tête, ne perçoivent pas cela, c’est qu’elles n’ont strictement rien saisi aux profondes mutations de nos pays d’Europe, en dix ans. Les grandes illusions multilatérales ne fonctionnent plus. Nos sociétés veulent revenir à des repères nationaux. Et construire, oh oui, des cohésions sociales qui accordent la priorité aux résidents des différents pays. Cela s’appelle la préférence nationale. Il n’y a là aucune xénophobie, aucun rejet de l’Autre. Simplement, on resserre les liens, à l’intérieur de nos différentes communautés de destin, définies pas l’Histoire, le sang versé, les traités, les frontières. Cela s’appelle une nation. Pas le nationalisme ! Pas la violence ! Pas la guerre ! Non, juste la reconnaissance de ce qui, à l’intérieur d’un périmètre, nous est commun.

     

    Pascal Décaillet