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Liberté - Page 766

  • Cela s'appelle une nation

     

    Sur le vif - Jeudi 06.09.18 - 09.33h

     

    Un UDC qui combat les initiatives agricoles du 23 septembre m'est aussi étranger, incompréhensible, qu'un homme ou une femme de gauche qui, au nom d'un internationalisme béat, soutient la libre circulation des personnes.

     

    Pour ma part, si je suis conservateur, depuis toujours, c'est dans un sens profondément social, proche des plus démunis, soucieux de ne laisser personne, à l'intérieur de notre communauté nationale, sur le bord du chemin.

     

    Ce conservatisme social m'amène à vouloir un corps des citoyens puissamment participatif, d'en bas, par la démocratie directe, aux décisions sur l'avenir du pays. Un État fort, au service de tous, garant de la justice sociale. Un Parlement qui fasse des lois, mais qui ne détient en aucun cas le monopole du débat politique : ce dernier appartient à l'ensemble des citoyennes et citoyens.

     

    Si je suis "conservateur", ce qu'était nommément mon admirable grand-père maternel, 1892-1925, décédé à 33 ans, instituteur, violoniste, capitaine à l'armée, fauché par la maladie, ça n'est pas pour revenir aux valeurs du passé.

     

    Non, j'aspire à "conserver" (ce qui, par un singulier paradoxe, comporte une puissante dimension d'invention et de rénovation) des valeurs simples et solides, entre les humains : le respect, la démocratie, notamment directe, la confiance.

     

    Et surtout, la culture. Comment voulez-vous vous lancer dans l'étude de la musique, de la poésie, d'une langue, sans passer par l'apparente aridité du solfège ou de la grammaire ? Comment pouvez-vous parler d'un pays sans avoir, en profondeur, étudié toutes les facettes, toutes les contradictions de son Histoire ?

     

    Je ne suis pas conservateur pour maintenir la poussière d'un ordre ancien. Mais pour affronter l'avenir au service, non du profit, non des dividendes, mais de l'humain. Avec des valeurs autrement solides que l'improbable cliquetis du mondain.

     

    Construire l'avenir, non dans un mirage cosmique, ou planétaire, non dans l'illusion internationaliste, mais en commençant par chaque communauté humaine, soudée, là où elle est, par une fusion dans l'ordre de la mémoire, la présence des morts, le sang versé, les émotions partagées.

     

    Cela porte un très beau nom, pour lequel je me battrai toute ma vie, un nom ignoblement galvaudé par les libertaires, les cosmopolites et les mondialistes : cela s'appelle une nation.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Contre la libre circulation des personnes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.09.18

     

    Dans la vie, il faut être clair. Avoir le courage d’afficher son jeu. En Suisse, nous sommes invités, quatre fois par an, à nous prononcer, dans des votations, sur des initiatives ou des référendums. Chaque citoyenne, chaque citoyen, a parfaitement le droit de dire OUI. Ou celui de dire NON. Diaboliser l’adversaire n’a pas sa place dans notre culture politique. Et surtout, ne sert à rien. Dans cette optique, j’annonce ici, avec la plus grande clarté, mon opposition au principe de libre circulation des personnes. Elle est vieille de vingt ans, m’a valu un nombre considérable d’ennemis. Eh bien, aujourd’hui, je réaffirme publiquement une position qui a toujours été la mienne : les échanges, oui ; l’ouverture au monde, oui ; le dialogue avec les autres cultures, oui ; le respect total des êtres humains, oui ; l’affirmation de l’égalité entre tous, oui. Mais, désolé, face aux flux migratoires, la nécessité urgente d’une régulation s’impose.

     

    Régulation, cela ne signifie aucunement fermeture des frontières. Bien sûr que non ! Toute communauté humaine a besoin de l’échange pour respirer, se renouveler. Simplement, le principe de libre circulation, appliqué depuis le début des années 2000, et défendu comme un dogme par les tenants de l’idéologie libérale, ne permet pas à la Suisse de contrôler ses flux migratoires comme il le faudrait. Contrôler, ça n’est pas stopper ! C’est permettre à chaque nation de régler elle-même, en fonction de son système de décision, le curseur de ce qu’on peut accepter, en termes d’immigration. C’est exactement ce que le peuple et les cantons ont voulu, le 9 février 2014, en acceptant l’initiative contre l’immigration massive. Et c’est, tout aussi exactement, ce que le Parlement a lamentablement tenté de défaire, dans les discussions sur la mise en application. Une posture qui ne grandit pas les élus.

     

    En matière européenne, il faut cesser de tourner autour du pot. Ou de brandir obsessionnellement, comme le fait la SSR, le miroir aux alouettes de "l’Accord-cadre institutionnel", fruit des cerveaux de MM Burkhalter, puis Cassis. Cet accord, totalement décalé, n’intéresse pas les couches profondes du peuple suisse. La vraie discussion, populaire, nationale, la mère de toutes les batailles, sera l’initiative de l’UDC et de l’ASIN, déposée ce vendredi 31 août, contre la libre circulation. Là, nous parlerons enfin de l’essentiel. Il y aura les POUR, il y aura les CONTRE, il y aura un vaste débat national sur ce qui compte vraiment, ce qui fait vraiment mal, ce qui concerne les préoccupations les plus profondes des gens, notamment les Suisses les plus précarisés, sur le marché du travail.

     

    La mère de toutes les batailles ! Ce sera un débat du peuple avec le peuple, de Genève à Romanshorn. Pas un débat d’initiés. Pas un débat entre les 246 de Berne, mais une immense explication entre les quelque cinq millions de citoyennes ou citoyens de notre pays. C’est à cette vaste discussion que nos esprits et nos cœurs doivent se préparer. « L’Accord-cadre institutionnel », de MM Burkhalter et Cassis, ce sera pour une autre vie. Dans un autre monde. Nous, les citoyennes et citoyens, avons mieux à faire.

     

    Pascal Décaillet

     

       
  • "Migrant", avec guillemets !

     

    Sur le vif - Mardi 04.09.18 - 14.54h

     

    Je n'accepte absolument pas la manière dont le mot "migrant", quasiment absent du langage politique jusqu'à une période récente, a été massivement imposé ces dernières années dans le vocabulaire.

     

    J'aurais énormément à dire sur ces éléments de langage, tout sauf gratuits, donc tous porteurs d'un sens politique très précis, qui viennent comme par hasard s'engouffrer dans nos lexiques.

     

    C'est pourquoi, la plupart du temps, pour montrer ma distance, non face aux "migrants" (toute personne humaine, à mes yeux, mérite le respect), mais face à l'automaticité imposée de ce vocable, je le place entre guillemets.

     

    Je déteste ce participe présent substantivé, laissant entendre qu'il existerait comme une condition professionnelle de "migrant", constituant (c'est justement ce qu'on essaye de nous faire croire) une sorte d'inéluctable, que nous serions contraints d'accepter.

     

    Le mot "réfugié", lui, plus clair et plus ciblé, fait expressément référence à la voie de l'asile, choisie par des personnes qui doivent fuir leur pays, où elles sont victimes de persécutions.

     

    Mais le mot "migrant", ce participe présent continu, laisse poindre quelque nomadisme éternel, comme un mouvement perpétuel, cosmique, auquel nous n'aurions pas le choix de nous opposer.

     

    Or, la politique, c'est choisir. Dire oui. Ou dire non. Et non nous plier face une contrainte, fût-elle soutenue par les voix les plus suaves de la doxa morale.

     

    Pascal Décaillet