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Liberté - Page 72

  • Ceux qui tutoient l'orgasme

     
    Sur le vif - Vendredi 02.02.24 - 14.33h
     
     
    Les députés sont des élus du peuple. Ils doivent représenter le peuple, défendre ses intérêts. Si leur langage ressemble à celui du peuple, c'est très bien, les députés ne sont pas des Académiciens. Si leurs colères, leurs fureurs, sont celles du peuple, il n'y a pas à les censurer. Les députés ne sont pas un Conseil de paroisse, ni une assemblée de géomètres autour d'un Cadastre.
     
    Il n'y a pas à censurer les députés, s'ils élèvent la voix au nom du peuple. Ils n'ont pas le droit de s'interpeller mutuellement ? C'est une règle ridicule, les élus à la Convention le faisaient continuellement (lisez Michelet, Histoire de la Révolution française), c'est une preuve de vitalité : la politique, c'est le combat. La politique, c'est la guerre.
     
    Il faut les voir, dans les minutes qui viennent de s'écouler, certains députés du Grand Conseil genevois, sur une question touchant aux résiliations des rapports de service dans la fonction publique, s'exprimer comme des hauts-fonctionnaires. Comme des chefs adjoints de RH. Comme des petits grimpaillons pète-sec, au service du pouvoir.
     
    Je n'aime pas cela. Je n'aime pas ce ton, chez les élus du peuple.
     
    Nous élisons des représentants. Des gens qui nous ressemblent. Pour interpeller l'exécutif, exiger des comptes du pouvoir, serrer au plus près les ministres, afin d'éviter les abus.
     
    Nous n'élisons pas des secrétaires généraux adjoints à titre temporaire, pétris comme des gisants, qui tutoient l'orgasme dès que surgit le mot "entretien de service".
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ecoutons nos paysans !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.01.24

     

    Je viens de consacrer quatre émissions consécutives à l’immense colère du monde paysan. En Allemagne, principalement. Mais aussi en France. Avec, à la clef, la grande question pour nous : et la Suisse ? La réponse est simple : nous ne sommes pas épargnés ! Les paysans de notre pays vivent dans des conditions de plus en plus dures, et il faut absolument en parler. Notre climat politique et social n’est certes pas aussi explosif que ceux de l’Allemagne ou de la France, mais nul d’entre nous ne peut rester insensible à la souffrance du monde agricole.

     

    Concurrence internationale (le vin, la viande, entre autres), ouverture des marchés à la mondialisation, baisse des revenus malgré les paiements directs, rôle des grands distributeurs, bureaucratie hallucinante qui transforme certains paysans en fonctionnaires à paperasse, indifférence du monde des villes. Pas loin de trois exploitations, en Suisse, ferment chaque jour. C’est tout simplement dramatique.

     

    La Suisse ne doit pas oublier ses paysans. Il ne s’agit pas de les sacraliser, comme pendant la guerre et dans les décennies suivantes, mais de les considérer, tout simplement, avec respect et reconnaissance. Ils travaillent dur. Ils nourrissent le peuple suisse. Ils ont, ces trente dernières années, beaucoup progressé vers le respect de l’environnement. Nous devons les écouter. Et soutenir l’agriculture de notre pays.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Baisse d'impôts : maintenant ou jamais !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.01.24

     

    Genève est le canton suisse où la pression fiscale se fait le plus sentir. Les classes moyennes payent beaucoup trop d’impôts, et cela s’ajoute à d’autres records de la vie chère, du côté des loyers et des primes d’assurance maladie. Ces classes moyennes, sur le sort desquelles je vous alerte, ici même, depuis des années, qui sont-elles ? La réponse est simple : ce sont les gens qui se lèvent le matin pour aller bosser, triment toute leur vie, ont un salaire suffisant pour ne recevoir strictement aucune aide (alors que plus d’un Genevois sur trois ne paye pas d’impôts, et bénéficie de subsides), mais n’ont pas pour autant assez pour vivre délivrés des soucis financiers. Bref, les vaches à lait !

     

    C’est à eux, prioritairement, qu’ont pensé quatre partis de la droite genevoise pour déposer le projet de loi tant attendu, visant à baisser les impôts des contribuables genevois. Le Centre, le PLR, l’UDC, le MCG unissent leurs forces pour demander une baisse de 5% à 9% de l’impôt sur les personnes physiques, en fonction de leurs tranches de revenu imposable. 9% de 18'000 à 46'000 francs, 8% de 46'000 à 260'000, 6% de 260'000 à 400'000, 5% au-delà. C’est plus, et c’est mieux que la première idée de 5% de baisse linéaire proposée par le PLR. Au sein d’une droite enfin unie, on a pris le temps de s’écouter, de discuter.

     

    La droite genevoise donne des signes d’intelligence. Elle a su s’unir pour gagner les élections. Et là, elle montre un exemple de cohésion interne sur l’essentiel : le sort des classes moyennes, leurs soucis, leur vie quotidienne. Si la législature 2023-2028 continue dans cet esprit, de grandes choses peuvent se faire pour notre canton. Mais il faudra, entre ces partis (auxquels on espère l’adjonction de LJS), travailler à fond sur l’esprit d’équipe, déjouer les pièges de la gauche dépensière, qui ne manquera pas une occasion de créer la discorde. C’est loin d’être gagné, mais c’est possible.

     

    Les Genevois qui consacrent leur vie à leur travail ont le droit le garder pour eux, pour leur patrimoine, pour leurs familles, une partie de l’argent gagné dans leur activité professionnelle. Aujourd’hui, peu d’entre eux peuvent vraiment capitaliser à terme, tant on les taxe dans tous les sens : loyers, transports, coûts de la santé, impôts. Je ne suis pas libéral, vous le savez, mais je me bats pour un allègement général des classes moyennes. Je considère donc comme bienvenu ce projet de loi de la droite, j’espère qu’il sera accepté, qu’il entrera en vigueur sans tarder, que nous puissions en sentir les effets bénéfiques. Quant au train de vie de l’Etat, l’un des plus dispendieux de Suisse, il aura à s’adapter. Comme n’importe quelle entreprise, ou n’importe quel particulier, lorsque les recettes diminuent un peu. L’Etat doit servir le peuple, il n’est pas un but un soi. Et c’est un vieux républicain, loin d’être hostile à la chose publique, qui paradoxalement vous le dit.

     

    Pascal Décaillet