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Liberté - Page 75

  • Karl et Léon

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.05.24

     

    L’économie mondialisée, non merci ! Les groupes planétaires, déracinés, non merci ! L’économie doit être celle d’une communauté d’hommes et de femmes, elle doit les servir, améliorer leurs conditions, aider à leur émancipation. Depuis plus de trente ans, un ultra-libéralisme destructeur de tout lien social, construit sur le seul profit et le seul rendement de l’action, ravage nos sociétés. Nous devons en finir avec ce fléau, et réinventer le concept d’économie nationale.

     

    Une économie, au service des hommes et des femmes du pays. Tournée vers eux, vers le marché intérieur, circuits courts, respect de l’environnement, normes sociales élevées pour les travailleurs. Une économie, au service des êtres humains.

     

    Je suis utopique ? Non, j’ai lu deux auteurs. Le premier, c’est Karl Marx. Dans un contexte autrement difficile que celui d’aujourd’hui, alors que les enfants travaillaient dans des mines, il plaidait en ce sens. Le second, c’est le Pape Léon XIII (1878-1903). A sa manière, dans un langage habité par l’esprit, dégagé du matérialisme, il tente une réponse chrétienne, non-marxiste, à la question ouvrière. C’est sa lumineuse Encyclique Rerum Novarum, publiée en 1891. Le style, les références, l’inspiration, sont différents. Mais sur le fond, les points de jonction avec Marx sont innombrables. Lisez Marx, Et Lisez Léon XIII. Et renvoyez les ultra-libéraux à leur Veau d’or.

     

    Pascal Décaillet

  • La Suisse doit produire pour les Suisses !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.05.24

     

    Je signalais ici même, la semaine dernière, l’absolue nécessité de sauver l’industrie suisse. Entre-temps, un événement particulièrement inquiétant s’est produit en Suisse romande : la fermeture brutale de Vetropack, la légendaire « Verrerie de Saint-Prex » (VD), fleuron d’un travail de pointe, très particulier, exigeant savoir-faire, imagination, innovation. Une entreprise longtemps performante, séculairement ancrée au bord du Léman. On l’imaginait éternelle. On avait tort.

     

    Allons-nous longtemps, dans ce pays, de Saint-Prex à Chippis (VS), en passant par les Ateliers Mécaniques de Sécheron, les Charmilles, et tant d’usines en difficulté dans notre Arc jurassien, et même dans le Triangle d’or ou en Suisse orientale, assister impuissants à cette mort de l’industrie suisse ? Comme si elle était inéluctable ! Comme s’il fallait, nous les Suisses, nous les citoyens, nous les entrepreneurs, rester de marbre face à un destin scellé. Par qui ? Quelle force supérieure ? Quelle divinité vengeresse, qui s’acharnerait contre notre pays, comme Poséidon contre Ulysse ?

     

    Non, il n’y a pas d’inéluctable. Il faut à tout prix lire Karl Marx. En pleine Révolution industrielle, il y a plus d’un siècle et demi, il démonte les événements économiques en leur assignant une chaîne, claire et précise, de causes et d’effets, de la même manière que l’historien grec Thucydide, il y a 25 siècles, nous décortique les intérêts économiques ayant conduit, entre Sparte et Athènes, à la Guerre du Péloponnèse.

     

    Les causes, les effets. L’industrie suisse ne s’est pas écroulée toute seule. Bien sûr, certains n’ont pas vu venir la nécessité vitale d’innover, et là on peut se ranger derrière le darwinisme de l’adaptation aux besoins nouveaux. Mais tant d’autres firmes ont été purement et simplement, comme dans d’autres pays d’Europe, à commencer par la France, délocalisées dans des pays lointains, par exemple en Asie. Coûts de production infiniment moindres, conditions sociales qui seraient ici, à juste titre, jugées scandaleuses : on fabrique là-bas, et… on renvoie les produits chez nous ! Et nous les Suisses, bonnes poires, nous les achetons ! C’est cela que nous voulons, ce modèle-là, qui rabaisse l’humain, saccage l’environnement, nous relègue au statut de consommateurs de produits fabriqués à l’autre bout du monde ?

     

    Nous devons sauver l’industrie suisse. Relocaliser ce qui, pour pures raisons de juteux profit financier, ne profitant qu’à quelques-uns, a été transféré à des milliers de kilomètres. Et puis, à part pour des secteurs d’exception comme l’horlogerie, ou certaines machines-outils, nous devons revenir sur la sacralisation de l’exportation. Vendre à l’étranger certes, mais aussi vendre aux Suisses ! Je plaide pour une industrie suisse active chez nous, ciblée sur les besoins des Suisses, réhabilitant le marché intérieur, attachée à la dignité des travailleurs et au respect de l’environnement. Une industrie vivante, de proximité, centrée sur l’humain, et non sur le profit à tout prix.

     

    Pascal Décaillet

       

     

  • Ce qui m'intéresse ? Le sort de mes compatriotes !

     
    Sur le vif - Lundi 21.05.24 - 09.34h
     
     
    Ne venez pas vers moi avec des sujets de société, vous n'aurez aucune chance. La quasi-totalité de la presse en Suisse en est totalement obsédée, elle sera enchantée d'en discuter avec vous.
     
    Mais pas chez moi. Habité depuis un demi-siècle par l'Histoire de mon pays, ayant consacré toute ma carrière, de Berne à Genève en passant par Lausanne, à débattre de politique, d'économie, de cohésion sociale et de culture en Suisse, j'ai d'autres priorités que me jeter tête baissée dans le premier sujet à la mode. Y compris - c'est important - pour le dénoncer, malgré tout le mépris qu'il m'inspire. Ce dernier point me distingue de pas mal de proches, auxquels me relie une complicité intellectuelle et spirituelle, voire une amitié personnelle, mais ayant à mes yeux le tort originel d'entrer en matière sur ces sujets. Fût-ce pour les pulvériser.
     
    Pour moi, c'est simple, Soit un sujet est important, et j'en parle. Soit il ne l'est pas, et j'ai autre chose à faire que de l'évoquer.
     
    Dans le débat politique, je privilégie depuis tant d'année ce qui touche la vie quotidienne des Suisses, mes compatriotes. Et notamment le sort économique, social, fiscal, des classes moyennes. Alors, vous trouverez toujours chez moi des débats sur le remboursement des frais dentaires, le prix des médicaments, les primes d'assurance-maladie, l'avenir du système de santé, la dignité de nos retraites, la fiscalité des classes moyennes, le sort de notre agriculture, la survie de notre industrie.
     
    Le reste, vous le trouvez partout ailleurs. Donc, dans 99% de l'offre médiatique. Mais pas chez moi. J'ai d'autres priorités, vous les partagez ou non, chacun est libre. Mais nul ne m'en fera dévier d'un seul millimètre.
     
     
    Pascal Décaillet