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Liberté - Page 550

  • Ne sabordons pas l'économie suisse !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.04.20

     

    Je m’exprime ici comme citoyen, mais aussi comme petit entrepreneur. Sensible à la fragilité de l’économie, à l’interdépendance entre les secteurs, à la chance que nous avons, en Suisse, d’avoir hérité de nos parents, de nos grands-parents, un pays solide et prospère. Nous sommes un peuple travailleur. Nous sommes des gens fiables. Nous ne comptons pas nos heures. Nous sommes ponctuels. Nous respectons les délais. Nous sommes des citoyens responsables : lorsqu’on nous demande s’il faut une hausse d’impôts, nous sommes capables de répondre oui ! Et nous disons non à une sixième semaine de vacances ! Lorsque je dis « nous », ce ne sont pas seulement les Suisses, mais aussi nos amis étrangers qui vivent et travaillent dans notre pays. Notre pays est respecté, dans le monde, pour son sérieux, la qualité de son travail, son souci de la finition, son respect des horaires, sa qualité d’intendance.

     

    Ces valeurs, qui peuvent faire sourire par beau temps, et même faire le bonheur des chansonniers, avec le bon vieux Suisse maniaque et ponctuel à l’extrême, prennent soudain du relief lorsque nous sommes en crise. Nous nous rendons compte que l’une des causes de notre prospérité, ce sont les qualités individuelles de chaque travailleur, chaque travailleuse de notre pays. Nous ne sommes pas des approximatifs : lorsque tout va bien, ça fait un peu ennuyeux, mais lorsque tout se déglingue, notre souci de précision fait du bien. La qualité d’une économie, c’est avant tout le pacte de confiance entre ses acteurs.

     

    Voilà pourquoi j’enrage. Et nous enrageons tous ! Tout cet édifice de qualité, sabordé en quelques jours par les décisions que nous savons. Elles sont dictées par un impératif sanitaire, que je ne juge pas ici. Je ne suis pas virologue, pas plus que climatologue ; je suis juste un petit entrepreneur, et un citoyen. J’enrage, parce que l’immobilisation de toute une économie, la paralysie dictée d’en haut, par des gens à Berne, de centaines de milliers de personnes qui ne demandaient qu’à travailler, est en train de saborder, sous nos yeux impuissants, l’une des économies les plus compétitives du monde. Saborder le travail de nos pères, de nos mères, de nos ancêtres. Il nous faudra des années pour nous relever ! Quand on a consacré toute sa vie à travailler, je peux vous dire qu’on a les boules : des centaines de milliers d’entre nous ont la rage au cœur !

     

    La priorité est évidemment, aujourd’hui, à la lutte contre le virus. Elle est à la solidarité, à la compassion avec les malades, à l’immense reconnaissance pour le personnel soignant. Mais très vite, il faudra se retrousser les manches. Nous aurons, tous ensemble, à reconstruire l’économie suisse. Puissions-nous le faire sur des bases de justice sociale, de partage, en mettant l’économie au service de l’humain, et non le contraire. Pour ma part, ce travail commence déjà maintenant, en pleine crise. En multipliant les bourses aux idées, en donnant la parole à toutes les bonnes volontés. Nous aurons raison de la crise. Nous reconstruirons l’économie suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Marie et Simon, derrière le jeu des masques

     

    Sur le vif - Mardi 31.03.20 - 16.05h

     

    En Ville de Genève, tant la candidate PDC, Marie Barbey-Chappuis, que le candidat PLR, Simon Brandt, sont des personnes de qualité, parfaitement respectables. L'une de ces personnes, comme l'autre, aurait sans problème sa place dans la future équipe gouvernementale.

    Respectables, mais loin d'être identiques. Même pas proches, politiquement. L'une, sous l'étiquette PDC, affiche un profil fort libéral. D'ailleurs, d'éminents libéraux la soutiennent. Ainsi qu'une partie de la gauche, désireuse de ne pas se montrer trop gourmande, une fois gavée de ses quatre candidats PS-Verts, qui ont bien des chances de passer.

    L'autre est un vrai radical. Un peu cinglé, mais profondément républicain. Bonapartiste. Des impulsions prétoriennes, voire consulaires. Il aime l'Etat. Un peu fantasque, capable de rivaliser des heures avec votre serviteur, sur des citations d'Hergé.

    Il était le commis de basses oeuvres de Pierre Maudet. Il prétend ne l'être plus, j'ai tendance à le croire. Il a vécu, juste avant Noël, une mésaventure politico-judiciaire de la pire espèce. Il a tenu. Il a montré du cran, du caractère, de la puissance de solitude, de la résistance.

    Il y a, entre ces deux candidats, la même ligne de fracture qu'entre l'orléaniste Balladur et le bonapartiste Chirac, en 1995. Deux droites, dont l'une prétend aspirer le centre. Deux rapports à l'Etat, à la chose régalienne. Chacun jugera.

    Ces deux familles, à Genève, existent. Elles sont aux prises, l'une avec l'autre, sous couvert d'Entente, depuis toujours. Il est, après tout, totalement sain et légitime qu'elles se posent en rivales. Le citoyen, lui, a tous les droits. Voter pour l'un. Voter pour l'autre. Aucun des deux. Ou voter pour les deux.

    Mais il faut juste savoir à qui on a affaire. Quels courants de nos vieilles familles politiques sont représentés. Quels liens d'intérêts. Quelles réalités, sous quels masques. Il nous reste cinq jours. Si les juges le veulent bien.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La structure, la vertu

     

    Sur le vif - Mardi 31.03.20 - 05.31h

     

    Démocratie directe, fédéralisme : ces deux fleurons de notre système suisse ne devraient-ils être arborés que par beau temps ?

    À la première tempête - tiens, en voilà une - on précipite le premier dans un congélateur. Et le second s'évapore. Au profit du Conseil fédéral ? Même pas ! En faveur d'un Office, le même que nous vitupérons à longueur d'année pour sa gestion calamiteuse des primes maladie.

    Un Office fédéral ! Où le fonctionnaire est roi. Et la routine, souveraine. On y révère soudain un Monsieur Koch, on lui confère les pouvoirs consulaires.

    Notre démocratie avait de la structure. Elle manquait juste de vertu. Non au sens victorien, mais latin.

     

    Pascal Décaillet