Sur le vif - Dimanche 26.01.20 - 14.21h
L'excellente Suzette Sandoz, dont je ne partage pas les options libérales, mais dont j'admire le combat pour la liberté de pensée, commet dans le Temps un blog jugé déplaisant par les Clercs du Climat.
Du coup, la Congrégation pour la doctrine de la foi publie un contre-texte, où elle rappelle le dogme. Ce qui est licite, ce qui ne l'est pas. Ce qu'on peut dire, ce qu'il faut taire. Courageuse, la Cléricature multiplie les signatures. A plusieurs, on se couvre, on se protège, sous une même pourpre, cardinalice.
Mieux : le Temps use de précautions pour se justifier d'avoir donné la parole à l'hérétique. Il coiffe le propos d'un apparat critique, de type "Attention, ce film est déconseillé aux moins de 18 ans".
L'affaire du climat est loin d'être la seule, dans le choc des idées en Suisse romande, où règne la censure. Il en est d'autres, de plus en plus nombreuses.
Face à une telle pesanteur, la seule réponse, pour chacun d'entre nous individuellement responsable de ses prises de position, est de s'exprimer. En tentant de préciser au mieux les contours de sa pensée. En disant ce qu'il a à dire. Parfois, cela épousera la doxa ambiante. Parfois, non. Dans ce second cas, évidemment plus difficile à vivre face aux chasses aux sorcières, il ne faudra justement renoncer en aucun cas à dire ce qu'on a sur le coeur.
La République appartient à tous. Le combat des idées, aussi. Il n'appartient pas à la Communauté du Bien, ni à celle des Experts, ni à celle des "Scientifiques", de déterminer ce qu'on a le droit de dire, et ce qu'il faudrait taire.
Pascal Décaillet