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Liberté - Page 532

  • Pour l'honneur

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 13.05.20

     

    Interviewé dans ce journal, la semaine dernière, par Giancarlo Mariani, puis par votre serviteur dans « Les Yeux dans les Yeux », Simon Brandt ne lâche rien. Le candidat malheureux à la Mairie de Genève, interpellé par la police dans des circonstances hallucinantes le vendredi 13 décembre 2019, pour des griefs dont il a plus tard été disculpé, n’entend pas en rester là. Il se bat pour son honneur. Et il a raison.

     

    Le fin mot de l’histoire, je l’ignore. Nous sommes dans un domaine complexe, entremêlé, où le judiciaire se mêle étroitement au politique. Un imbroglio ! Mais une chose est certaine : Simon Brandt n’a rien d’un adepte du grand banditisme, ni d’un homme qu’il faudrait arrêter comme s’il appartenait à la Bande à Bonnot, ou à celle de Baader. C’est un homme parfaitement paisible, ne représentant strictement aucun danger pour la société. Si la justice voulait l’entendre, elle avait d’autres moyens à utiliser pour l’appréhender.

     

    Dans sa contre-attaque judiciaire, Simon Brandt, à juste titre, exige des explications. Nous sommes dans un Etat de droit : nous avons, tous, le droit de savoir ce qui s’est passé exactement. Le rôle de certains policiers. Les consignes d’arrestation du Ministère public. Y a-t-il eu volonté d’humiliation, de pression ? Visait-on, à travers M. Brandt, d’autres personnes ? Avons-nous été, en pleine campagne municipale, en présence d’un règlement de comptes, interne à l’Entente ? Tout cela, les citoyennes et citoyens ont le droit de le savoir.

     

    Pascal Décaillet

  • Celui qui repart au combat

     

    Sur le vif - Mardi 12.05.20 - 16.09h

     

    A qui je pense ? Je vais vous le dire !

    Je pense au patron de pizzeria, qui a mis des années à se faire une clientèle, et qui a réussi. Des clients fidèles, confiants, en nombre suffisant pour lui permettre de payer son loyer, son personnel, ses charges. Cela, dans une pizzeria comme ailleurs, ne vient jamais tout seul : cela nécessite des années de compétences, de sacrifices, de labeur. C'est cela, une entreprise, et pas la frime des start-ups, avec leur marketing.

    Ce patron de pizzeria, qui a commencé à bosser à seize ans, comme pizzaiolo, qui a pris un jour le risque de se lancer comme entrepreneur, qui a consacré toute sa vie à son boulot, on lui a intimé l'ordre, il y a deux mois, de tout arrêter.

    Depuis deux mois, il ronge son frein. Il hante sa pizzeria, le soir, pour quelques plats "à emporter". Il angoisse. Il attend.

    Depuis hier, il a repris. Avec son personnel, ou plutôt une partie d'entre eux. La reprise, c'est calme, très calme. Parce que beaucoup d'entre nous, pendant ces deux mois, ont pris des habitudes. On mange bien, très bien même, à la maison. On s'accommode fort bien du confinement, chez soi. On fait des économies ! On craint pour l'avenir, alors on n'a pas très envie de griller son fric au restaurant.

    Et lui, le patron de pizzeria, il est là. Pour un peu, comme en Italie, il ferait le rabatteur, sur le trottoir.

    Je pense à lui, très fort. Parce que le VRAI ENTREPRENEUR, c'est lui. Celui qui sait faire. Celui qui a pris des risques. Celui qui a tout donné. Celui qui a risqué de tout perdre. Celui qui repart au combat. Comme à seize ans. Comme au premier jour.

     

    Pascal Décaillet

  • La voix active

     

    Sur le vif - Lundi 11.05.20 - 16.25h

     

    Je ne parle jamais du confinement (sauf pour dire que je n'en parle jamais !), pour une raison simple : le thème du confinement m'emmerde. Il range les humains dans la catégorie des passifs. Le confiné, heureux ou non de l'être, est un humain qui subit. Joyeux de subir pour certains, déprimé pour d'autres, là n'est pas mon problème : le confiné, même tout excité à l'idée de repeindre pour la vingtième fois son appartement, conjugue sa vie à la voix passive.

    Je ne dis pas que je n'aime pas le confinement. Je dis que le thème m'emmerde. Je n'ai pas envie, dans mon existence, de parler de ce que je subis. Oh, je subis plein de choses, comme tout le monde, mais je n'entends pas en parler. Das soll für mich kein Thema sein !

    Je suis un homme d'action. Ce qui m'intéresse, chez les humains, ce sont leurs actes. Leur esprit critique, aussi. Par exemple, face à une autorité. Pour préciser encore : face à l'autorité qui nous impose le confinement. Ou des règles sanitaires à n'en plus finir, édictées par les fonctionnaires, à Berne ou dans les Cantons.

    Pendant les deux mois qui viennent de s'écouler, j'ai multiplié éditos et débats sur la situation sociale, économique de notre pays. En mettant l'accent sur les solutions : comment s'en sortir, comment trouver des issues, comment réorganiser nos relations, entre nous ? Projections sur l'avenir, prises de responsabilités demandées aux interlocuteurs. Homme d'action, je m'adresse à des femmes et des hommes d'action. Peu importe que je sois d'accord ou non avec eux. Nous agitons nos méninges dans la voie de l'action. Nous conjuguons nos vies à la voix active.

     

    Pascal Décaillet