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Liberté - Page 440

  • Grève : l'indécence !

     
    Sur le vif - Mercredi 07.10.20 - 01.36h
     
     
    L'idée même que la fonction publique pourrait faire grève, alors que le privé traverse une crise sans précédent depuis la guerre, est aussi indécente que surréaliste.
     
    Le privé souffre, et ça n'est qu'un début. Le privé a dû vivre le régime du chômage technique (80% du salaire), qui arrive bientôt à échéance : que va-t-il se passer après ? On tremble à l'entrevoir.
     
    Le privé doit licencier. Des secteurs entiers, hôtellerie, restauration, petit commerce, sont dévastés. Les indépendants risquent tout, ils n'ont strictement aucune garantie, ils paient à 100% eux-mêmes leurs assurances sociales, ils crèvent de trouille de tomber malades.
     
    Le privé finance avec ses impôts les salaires et les retraites des fonctionnaires.
     
    Et la fonction publique qui menace de faire grève ! Nous avons besoin d'un Conseil d'Etat courageux, notamment la ministre en charge du dossier, qui sache répondre à ce syndicat irresponsable comme il convient.
     
    Attention, Mesdames et Messieurs les élus, la colère des classes moyennes monte à Genève ! La colère du privé. La colère des indépendants. La colère de ceux qu'on pompe, comme des sangsues, à coup d'impôts, de taxes. La colère de ceux qui bossent, à qui on prend tout, et qui n'en peuvent plus.
     
    Je l'ai dit, je le répète : le Conseil d'Etat doit se transformer en Comité de Salut public, pour sauver l'économie. Avec les sept qui s'en occupent ! Un cabinet de guerre. Pas des timorés qui, ne pensant qu'à la réélection, ménagent leur image auprès de leurs fonctionnaires.
     
    L'heure du courage a sonné.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Raphaël Leroy : un homme, face au micro

     
    Sur le vif - Mardi 06.10.20 - 11.49h
     
     
    Raphaël Leroy : une voix d'homme, une diction claire, des syllabes pesées pour toucher le plus grand nombre. Des choix éditoriaux consacrés à la politique, à l'espace public, sans se croire obligé de sombrer dans la mode du sociétâââl.
     
    Le courage, comme ce matin, d'inviter la droite suisse à se réinventer. Dans un esprit "humaniste et libéral", dit-il : je partage au moins le premier de ces mots. Mais enfin, en voilà au moins un qui parle de la droite, avec intelligence, recul, sens critique. On sent qu'il a dû lire un ou deux livres d'Histoire.
     
    Dans le phrasé radiophonique de Raphaël Leroy, bien que sa voix soit un peu moins grave que la mienne, dans son souci de convaincre, dans la clarté de ses choix éditoriaux, il me semble retrouver la passion du micro qui était la mienne, dans mes années à Berne comme correspondant parlementaire, il y a trente ans, au début de ma longue carrière radiophonique.
     
    La radio est le plus abouti des médias. Elle privilégie le verbe. Le rythme. Les silences. Elle met la forme - l'oralité - au service du sens. Ces vertus cardinales, Raphaël Leroy les a comprises. Je lui souhaite de longues et belles années d'apprentissage continu face à ce prodigieux révélateur des âmes : le micro.
     
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Apprentissage : un esprit commando s'impose !

     
    Sur le vif - Mardi 06.10.20 - 10.32h
     
     
    Pourquoi, mais pourquoi diable, ne transfère-t-on pas au moins le domaine de l'apprentissage, qui est en grande souffrance, chez Pierre Maudet ?
     
    Je l'ai dit, je le répète : le Conseil d'Etat doit redistribuer les cartes au sein de ses sept membres. Certains, comme Mauro Poggia, sont surdotés. Certains, comme Anne Emery-Torracinta, règnent sur des armées byzantines où archanges et séraphins se disputent sur leur propre sexe. Pendant ce temps, un homme de 42 ans, en pleine possession de ses facultés physiques et intellectuelles, glande dans une incertaine "promotion économique", où chacun sait très bien qu'il n'y a hélas plus grand chose à promouvoir.
     
    Je l'ai dit, je le répète : un plan de guerre doit être établi, pour redresser l'économie genevoise. Il doit être celui de l'ensemble du Conseil d'Etat, et chacun des sept doit avoir une mission économique claire à endosser. Les autres domaines d'activité, tout en étant bien sûr traités, car l'Etat doit accomplir sa tâche, doivent être placés au second plan, dans l'ordre des urgences.
     
    L'apprentissage, à Genève, est le parent pauvre de notre système de formation. Il souffre immensément de la crise sanitaire. Lui aussi a besoin d'un plan d'urgence. Ce plan ne passe pas par les directives d'appareil et de Politburo du DIP, ni par les fantasmes keynésiens de la gauche (qui veut nous endetter pour mille ans avec des projets d'investissements géants de l'Etat), mais par une petite équipe de choc, mobile, hyper-motivée, ciblée, opérationnelle, poursuivant des objectifs précis, travaillant dans un esprit de commando, et non dans la tiédeur qui sied aux apparatchiks.
     
    Pour cela, il faut un enthousiasme de tous les acteurs. Patrons, petits entrepreneurs, mini-entrepreneurs, Chambre de Commerce. Et, côté Etat, non pas un mammouth endormi, mais l'énergie de quelques hommes et quelques femmes choisis pour leur caractère, leur rage d'en découdre, leur enthousiasme.
     
    L'apprentissage, c'est l'avenir de nos jeunes. La mise en avant de nos métiers, du travail bien fait, de cette fameuse finition suisse, si appréciée dans le monde.
     
    L'apprentissage mérite notre enthousiasme. Et non l'indifférence de notre sommeil.
     
     
    Pascal Décaillet