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Liberté - Page 237

  • Profs, enseignez notre Histoire politique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.05.22

     

    Profs d’Histoire, ça vous arrive, de temps en temps, d’aborder encore avec vos élèves le cheminement de nos idées politiques, la genèse et le développement de nos partis en Suisse, disons depuis la Révolution française ? Pour être exact : depuis la République Helvétique (1798), ou tout au moins depuis le printemps des peuples de 1848, l’année de la création la Suisse fédérale, la Suisse moderne. L’Histoire du parti radical, le grand parti qui a fait la Suisse, sept conseillers fédéraux sur sept, de 1848 à 1891. Ces radicaux qui ont forgé nos institutions, créé les grandes écoles fédérales, lancé le pays dans l’aventure industrielle et ferroviaire, percé le Gothard, développé la chimie bâloise, la banque, les grandes assurances. Un legs incomparable, même face à leurs homologues de la Troisième République, en France.

     

    Profs d’Histoire, parlez-vous avec vos élèves des autres courants politiques de notre destin national ? L’Histoire de ce qu’on appelle aujourd’hui la démocratie chrétienne, en bref le parti catholique, favorable au Pape, vaincu du Sonderbund, pendant ces 43 années d’opposition. Les nuances, Canton par Canton, à l’intérieur de cette famille catholique : les conservateurs, les chrétiens-sociaux, l’aile syndicale, les Noirs, les Jaunes. Totalement passionnant ! Comment voulez-vous comprendre la politique valaisanne, jurassienne, fribourgeoise, et même genevoise, sans une connaissance intime de cette palette ?

     

    Profs d’Histoire, évoquez avec vos élèves le long chemin de la gauche, en Suisse, les socialistes par exemple, pour parvenir enfin aux affaires, en pleine guerre, en 1943, au Conseil fédéral. Là aussi, donnez les nuances : entre communistes et socialistes, entre gauche participative et gauche plus radicale, entre partisans de la lutte des classes et sociaux-démocrates. Là aussi, enseignez cette Histoire Canton par Canton. Notre Suisse est plurielle, nuancée, magique et fragile jusque dans ses différences.

     

    Profs d’Histoire, enseignez la genèse de l’UDC, du parti agrarien du Bernois Rudolf Minger jusqu’à aujourd’hui, en passant par Ogi et Blocher. Ces partis-là, et puis tous les autres bien sûr, les Verts, les libéraux. Et par pitié, pas seulement les partis ! Le prodigieuse Histoire de nos assurances sociales, des premiers contrats collectifs jusqu’à la grande date de 1947, la décision d’introduire l’AVS. Et puis, plus tard, la prévoyance professionnelle, les assurances maternité, le long combat de l’égalité entre hommes et femmes. Notre Histoire suisse est l’une des plus passionnantes d’Europe. Il n’y a, en elle, rien d’ennuyeux. Juste un long chemin de destin, celui des humains qui, patiemment, ont construit ce magnifique pays. Et notre démocratie directe ! Et l’Histoire de nos initiatives !

     

    Profs d’Histoire, enthousiasmez vos élèves. La Suisse le mérite. Son chemin, au milieu de l’Europe, est absolument remarquable. Elle n’a pas à en rougir. Un élève, lorsqu’il quitte l’école pour entrer dans la vie professionnelle, doit avoir ces connaissances-là. C’est votre devoir de les transmettre.

     

    Pascal Décaillet

  • Egocentrique. Et dangereux

     
    Sur le vif - Mardi 03.05.22 - 14.57h
     
     
    L'obsession Mélenchon, mai 2022, est aussi symptomatique que l'obsession Zemmour, automne 2021. Dans les deux cas, focalisation médiatique sur un seul personnage. Avec Zemmour, on oubliait les 11 autres candidats à la présidentielle. On oubliait surtout le patient travail de labour de sa rivale, dans le camp national. Avec Mélenchon, on oublie les 577 circonscriptions des législatives, avec leurs milliers de candidats. Eux, pourtant, sont les vrais héros de l'histoire.
     
    L'obsession Mélenchon contorsionne encore plus le réel que l'obsession Zemmour. Parce que là, dans la bataille des législatives, il ne saurait, constitutionnellement, être question d'une seule personne. Mais de l'ensemble de la représentation nationale, celle déjà de Mirabeau au Jeu de Paume (20 juin 1789), dans toute sa pluralité, sa complexité. Sa légitimité collective, surgie des profondeurs du pays : "Nous sommes ici par la volonté du peuple, et n'en sortirons que par la force des baïonnettes !".
     
    Attaquer les législatives en ne parlant que de soi-même (Elisez-moi Premier ministre) constitue un absolu scandale. La présidentielle, c'est une affaire personnelle. Les législatives sont un combat collectif.
     
    Mélenchon est un type dangereux. Et je pèse mes mots.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'égocentrique et les morts-vivants

     
    Sur le vif - Mardi 03.05.22 - 06.03h
     
     
    Que Mélenchon fasse son micmac avec les morts-vivants du PS et des Verts, c’est une chose. Mais l’incroyable pub des médias français à ce tour de passe-passe !
     
    Le moindre déplacement de M. Faure, le parfait inconnu qui dirige les ultimes lambeaux du PS (1,8%), dans les locaux de la France insoumise, est guetté par des foisons de micros et de caméras.
     
    Les médias français se conduisent comme un auteur en quête de personnage. Comme dans une présidentielle. Alors que le combat législatif est d’essence foncièrement collective. En cela, ils jouent le jeu du monstre d’égocentrisme Mélenchon.
     
    Les législatives, ce sont 577 combats, dans les circonscriptions. Obnubilés par un seul acteur, les surexcités des TV privées parisiennes transforment cette pluralité nationale en roman-photo autour d’un personnage unique. Ils refont la présidentielle. Ils mettent en musique l’égo du Fouquier-Tinville des plateaux.
     
    Pendant ce temps, pas un mot sur Marine Le Pen. Pas un mot sur les treize millions de Français, 42% des votants du 24 avril, qui épousent ses options politiques. Cette distorsion du réel fait le jeu de l’égocentrique. Elle fait surtout celui de Macron, qui pourra placer ses godillots au Palais-Bourbon. Jamais les médias français n’ont a ce point ciré les bottes du pouvoir.
     
     
    Pascal Décaillet