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Liberté - Page 236

  • La guerre américaine

     
    Sur le vif - Vendredi 06.05.22 - 08.15h
     
     
    Les Américains sont en guerre, depuis le premier jour. C’est leur guerre. Eux qui l’ont voulue, cherchée, provoquée. Eux qui la planifient depuis des années. Le but : pouvoir, le jour venu, implanter leurs missiles en Ukraine, serrant ainsi au plus près une Russie dont ils se rapprochent inexorablement depuis trente ans. Un plan de longue haleine. Il exige patience et méthode.
     
    L’immense erreur de Poutine, c’est d’avoir attaqué l’Ukraine : par cet acte, il entre au millimètre dans le scénario américain. Ils ont désormais un agresseur, un chef de l’Empire du Mal. Un Saddam. Un Milosevic. La routine. Plan B, page 117.
     
    Les Américains livrent les armes. Encouragent l’Europe à en livrer. Ils télécommandent la destruction du Moskva, oubliant au passage que la mémoire d’un marin, sur des générations, ne s’éteint jamais. Ils maîtrisent la guerre de l’image, pour apparaître comme les Chevaliers du Bien. Après les armes, il y aura les conseillers militaires. Routine. Plan B. Page 263.
     
    Les Américains ont leurs pantins, à Kiev. Le plus gesticulant d’entre eux passe son temps, dans une singulière tenue de camouflage destinée au théâtre d’opérations des caméras, à rameuter l’opinion internationale, lui faire cracher des milliards. Il est l’homme de Washington, l’homme de Bruxelles, l’homme du monde. En football, il serait un international.
     
    Les Américains font la guerre, depuis le premier jour. Ne pas le voir, c’est refuser le réel.
     
     
    Pascal Décaillet

     
  • Front populaire ? Rien à voir!

     
    Sur le vif - Mercredi 04.05.22 - 18.15h
     
     
    Mélenchon n’est pas Léon Blum. Il n’a pas le dixième des qualités humaines, sociales, ni même d’ailleurs littéraires, du grand esprit autour duquel s’étaient rassemblées les énergies de l’immense aventure du Front populaire, au printemps 36.
     
    Blum avait fédéré des hommes libres. Des communistes. Des socialistes. Des radicaux. Il avait su les faire travailler ensemble. Il avait le contact avec tous, ne s’imposait que par sa compétence, et jusqu’à une certaine douceur, qui est l’intelligence des grands.
     
    Mélenchon ne fédère pas. Il se comporte en suzerain, face à des vassaux. Il ramène tout à lui. C’est un prétorien, un thermidorien, un impulsif du pouvoir, un surexcité de sa propre personne.
     
    La comparaison avec le Front populaire est nulle et non avenue. Désolé si je jette un froid, mais il fallait, une fois, que ce fût dit.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La pointe de la dague

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.05.22

     

    Il n’en manquait plus qu’un, et ce fut celui-là. Au moment où semblait émerger, enfin, la possibilité d’une droite unie pour Genève, il ne manquait que la pointe d’une dague : ce fut, au, douzième coup de minuit, l’étincelante lame du PDC. Toute personne, munie d’un minimum de lucidité, ayant pris connaissance des propos de la présidente de ce parti, ci-devant nommé désormais « Le Centre », a compris une chose : il n’y aura pas de droite unie, la gauche rigole déjà en coulisses, les ferments de dispersion l’emportent, la médiocrité générale peut en reprendre pour cinq ans. Que du bonheur.

     

    La droite unie, pourtant, ça n’est pas l’uniformité, sinon un parti unique ferait l’affaire. Mais c’est un socle commun. Un tel projet exige, de la part de chacun (PLR, UDC, PDC, et pourquoi pas MCG, Verts libéraux) un minimum d’ampleur de vue, de sens de la synthèse, de hiérarchie des priorités, pour mettre l’accent sur ce qui rassemble, plutôt que sur les divisions. La gauche, elle, ne s’en prive pas : malgré les différences hallucinantes entre sociaux-démocrates et certains ultras de la gauche radicale, elle parvient tactiquement à trouver des compromis. La droite, jamais. C’est un peu dommage. Parce qu’elle est nettement majoritaire, dans le Canton.

     

    Dès lors, que faire ? Se jeter dans le lac ? Offrir son corps à la voracité des brochets ? C’est une option. L’autre, c’est de construire un projet avec la vraie droite, celle qui ne passe pas son temps à louvoyer. Avec un axe fort PLR-UDC, et toutes les bonnes volontés qui voudront bien s’y joindre. C’est la voie du salut. Et les dagues, on les laisse au musée.

     

    Pascal Décaillet