Édito Lausanne FM – Vendredi 06.06.08 – 07.50h
Ce soir, à Châteauneuf-Conthey, l’avenir de Christophe Darbellay se joue. On attend 2500 membres du PDC du Valais romand pour désigner ses candidats au Conseil d’Etat, en mars 2009. Membres et non délégués, c’est une particularité de ce parti, avec tout ce que cela implique d’ouvert et d’incertain, de travail au corps, en amont, de la part des candidats, de centaines de téléphones, de promesses de postes, comme on jetterait des graines, à des oiseaux de passage.
Au centre de toutes les attentions : qui les membres vont-ils retenir comme candidat du Bas ? Christophe Darbellay, 37 ans, céleste aventurier des glaciers, ou Maurice Tornay, 54 ans, d’Orsières, ancien député de grande tenue, homme de chiffres, de rigueur et de fiscalité, à coup sûr plus conservateur que le premier nommé, mais ancré, proche des gens. Une pointure.
Franchement, le choix ne sera pas facile. D’un côté, une star nationale, brillante, totalement à l’aise en suisse allemand dans l’émission Arena, facilité, esprit de synthèse, force de travail phénomènale, nuits incroyablement courtes, toute sa vie, déjà, donnée à la politique. Une flèche, une ambition, la quête d’un destin.
De l’autre, un homme qui ressemble tellement au Valais, à ce district d’Entremont où il a tant fallu se battre, dans les années difficiles, avant le tourisme et la prospérité. Il fut un temps, oui, où le chemin était bien étroit, pour se frayer un avenir, entre les eaux de la Dranse et la verticalité glissante des pentes du Catogne. Tornay, on le compare à Guy Genoud : est-ce un crime ? C’est, plutôt, placer la barre assez haut, au niveau de l’homme d’Etat, au-delà des idéologies et des préférences confessionnelles.
Entre Tornay et Darbellay, il y a l’homme du dedans et celui du dehors, celui de la vallée et celui des espaces, il y a la terre et le ciel, mais, à coup sûr, chez chacun, une même passion pour ce canton. Aux 2500 membres, ce soir, de choisir. Dans tous les cas – et il est assez rare de pouvoir affirmer cela – un homme de grande valeur sortira investi par l’Assemblée. N’est-ce pas, pour ce canton qui a tant de défis devant lui, l’essentiel ?