Sur le vif – Mardi 02.09.08 – 15.30h
C’est une histoire de fils et de père, de sphinx et d’Œdipe, d’étape dans la conquête du pouvoir. Il y a des moments, dans la vie, si on veut grandir, et même si on mesure déjà plus de deux mètres, où il faut s’opposer. Marquer une rupture. C’est ce que vient de faire, il y a quelques minutes, Christophe Darbellay.
Le jour même du grand rite annuel qui était normalement celui de l’île Saint-Pierre, devenu aujourd’hui celui de Zimmerwald, où Pascal Couchepin dispense la bonne parole autour de lui, celui qui fut, si jeune, son vice-directeur de l’Office fédéral de l’Agriculture signe un communiqué dont le titre dit tout : « Aucune stratégie ».
En toile de fond, la politique suisse en matière d’enfance et de jeunesse. Mais l’important n’est pas là. Le seul fait de cette « contre-parole » est, pour qui sait lire, un signal politique. De l’ordre d’un défi. Ce communiqué est un texte d’opposition. Non à une politique, qui m’apparaît, en l’espèce, largement comme un prétexte. Mais à un règne, dont « on » veut marquer l’amorce du déclin.
Il n’y a là rien de grave, rien de dramatique. Ainsi va la politique, ainsi va le pouvoir. Cela passe par le meurtre du père. Cela, à un moment, doit être de l’ordre d’une secousse. Cela doit avoir une forme de violence. Une étape, à coup sûr, en ce début d’après-midi, a été franchie.
Pascal Décaillet