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Liberté - Page 1539

  • Jours fériés : et si on ouvrait un peu le jeu ?


    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Jeudi 11.09.08  -  07.05h

     

    C’est aujourd’hui le Jeûne genevois. Genève a congé. Comme un dimanche, ou presque. Genève a congé, mais nul, hormis quelques érudits, ne sait exactement pourquoi. Ce jeûne, cette action de grâce, d’où viennent-ils, quel sens ont-ils ? Pourquoi le rite demeure-t-il, dans nos calendriers ?

    C’est le problème avec beaucoup de nos jours fériés. Le 15 août, les Valaisans ont congé. Combien d’entre eux sont-ils capables de nous tenir un discours sur l’Assomption de la Vierge Marie ? Bien des gens la confondent avec l’Ascension, celle du Christ. Fêtée quarante jours après Pâques. Il est vrai que l’homonymie ne facilite pas les choses. Ne parlons pas de la Fête-Dieu, congé dans les cantons catholiques, Corpus Christi en latin : magnifique, certes, avec ses cortèges, son rituel, mais qui en décèle encore le sens ?

    La plupart de nos jours fériés viennent du christianisme. Dès lors, serait-ce perdre notre âme que d’ouvrir, par exemple, deux fêtes par an à d’autres importantes communautés religieuses de Suisse ? Par exemple, le début du Ramadan pour les Musulmans, Rosh Hashana ou Yom Kippour pour les Juifs ? La Suisse n’en serait pas pour autant, dès le lendemain, couverte de minarets ni de synagogues, l’empreinte chrétienne, par son histoire, resterait très présente, et la Suisse aurait donné un signe d’ouverture.

    A cet égard, une très belle image : celle de Pascal Couchepin partageant, avec des Musulmans, il y a quelques jours, un moment du Ramadan. Un signal fort, à mille lieues de certaines initiatives qui sont à l’errance ce que les plus hautes tours – ou les plus hauts minarets – sont au Ciel.

     

    Pascal Décaillet

  • L'éternel Gaillot


    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Mercredi 10.09.08  -  07.05h

     

    Il y a, en France, des millions et des millions de catholiques. Parmi eux, beaucoup de croyants, et pas mal de pratiquants, le mythe des « églises vides » étant, la plupart du temps, colporté par ceux qui n’y mettent jamais les pieds.

    Vendredi, le pape viendra en France. A 12.45h, à l’Elysée, il rencontrera Nicolas Sarkozy. Nous aurons le privilège de nous entretenir, sur cette antenne, avec un homme qui participera à cette rencontre, le magnifique philosophe et spécialiste de la pensée juive, Maurice-Ruben Hayoun. Un homme, aussi, qui entretient une correspondance, en allemand, avec le pape Ratzinger.

    A l’avant-veille de ce voyage, sur les têtes de pages de certains de nos quotidiens, à qui avons-nous droit ? – A Mgr Gaillot, pardi ! L’éternel évêque contestataire, naguère en charge du diocèse d’Evreux. Avec, en gros, ce titre : « Mgr Gaillot : Je n’attends rien de la venue du pape ».

    Cette fois, c’est Gaillot. D’habitude, chaque fois qu’on parle du pape – celui-ci ou son prédécesseur – c’est l’éternel contestataire de Tübingen que l’on convoque, Hans Küng.

    Que Gaillot, Küng s’expriment, c’est bien leur droit le plus total. Et, à coup sûr, ils ont des choses à dire. Eux, ne sont pas en cause. On les appelle, ils répondent.

    Le problème, c’est l’automatisme, le conformisme de carnet d’adresses de certains journalistes. Dès qu’on parle de l’évêque de Rome, il convient naturellement, par essence, d’en dire du mal. Alors, on appelle Gaillot, on appelle Küng. On respire bien fort. Persuadé d’être un grand résistant à cette très méchante Eglise qui, c’est bien connu, pratique encore l’Inquisition.

    Pour ma part, je souhaiterais simplement la bienvenue à Benoît XVI en France. Je n’ai pas dit, « Fille aînée de l’Eglise ». Je peux dire tout autant « patrie des droits de l’homme », pays de liberté qui nous a tant donné.

     

    Excellente journée à tous. Et, si c’est la fin du monde, à bientôt, ailleurs.

     

    Pascal Décaillet

  • Le King


    Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Mardi 09.09.08  -  07.05h

     
    Il a gagné. Il est assis par terre, les avant-bras tendus vers le ciel, il hurle, il expurge tous ces mois de tension, il exorcise l’adversité. Il a gagné, il est redevenu le roi. Le King.

    A New York, Roger Federer nous a donné une leçon. Il nous dit : « Dans la vie, il faut se battre, se battre, et se battre encore ». Ne jamais baisser les bras. Que viennent les revers, les défaites, que s’en aillent les faux amis, qu’exulte la criticature, qu’importe. Un champion de cette espèce n’a pas d’état d’âme. Il ne se plaint pas. Il se bat. Et c’est tout.

    Roger Federer est un champion de toute grande race. Lâché, ce printemps et cet été, par une bonne partie des observateurs, il a continué son chemin. A terre, il s’est relevé, il est reparti au combat. Ce qui ne tue pas renforce. Sa victoire de New York, cette nuit, est l’une des plus belles de sa carrière. Elle n’est pas seulement une victoire contre Andy Murray. Elle est une victoire sur lui-même. Contre la fatalité. Contre la facilité. Une étape de son destin. Et elle est, pour nous tous, que nous nous intéressions ou non au tennis, une magnifique leçon.