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Chez nous, chez eux

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 15.01.09

 

Ils représentent la Synagogue ou la Mosquée, se côtoient dans Genève depuis tant d’années, s’interpellent par leurs prénoms, se tutoient. Cela s’appelle le dialogue interreligieux, notre ville cosmopolite s’y prête à merveille. Cela, en temps de paix, donne presque l’impression d’un monde réconcilié.

 

Lorsque, là-bas, les armes se font entendre, même ces hommes de paix, d’ici, redeviennent les représentants de leurs clans respectifs. Comme si l’appartenance, avec ses petites griffes lacérantes, était plus forte que le verbe de lumière de leurs discours.

 

Oh, certes, nulle douceur ne les déserte, mais en ces temps d’horreur (et les événements de Gaza en sont un), certains, et des plus brillants, et des plus translucides dans la métaphysique, deviennent aveugles aux victimes de l’autre camp. Ou les sous-estiment. Tellurisme de l’appartenance, auquel, sans doute, nul d’entre nous n’échappe.

 

Et nous, d’ailleurs, qui serions-nous pour les juger ? Avons-nous des familles à Gaza, écrasée par l’attaque ? Ou dans des villages israéliens à portée des roquettes du Hamas ? Dire aux uns et aux autres que nous demeurons leurs amis. Aider les efforts humanitaires. Tout faire pour la coexistence, un jour, de deux Etats, là-bas. Leur dire, aussi, aux uns et aux autres, qu’ils sont ici chez nous. Chez eux, tout simplement.

 

Pascal Décaillet

 

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