Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 12.01.09
Des drapeaux israéliens brûlés, des étoiles de David assimilées à des croix gammées, cela se passe en Suisse, cela donne la nausée. Si vraiment le président de la commission de politique extérieure du National, le Vert argovien Geri Müller, a participé à de telles manifestations, il doit s’en expliquer.
Dès le jour de l’attaque sur Gaza, j’ai parlé de disproportion, rappelé les droits du peuple palestinien, énoncé que l’amitié du peuple suisse était la même pour les deux parties en conflit, dans cette région du monde où j’ai eu souvent l’occasion de me rendre.
Des manifs anti-Israël, cela fait partie de notre libre expression démocratique. Mais lorsque la symbolique utilise le feu et associe l’Etat hébreu au pire régime du vingtième siècle, il faut dire halte. Pas seulement pour le Proche-Orient, mais aussi, et surtout, parce qu’il y a des Juifs en Suisse, qu’ils y sont, Dieu merci, totalement chez eux, qu’ils ont largement contribué à faire ce pays. Brûler l’étoile, même si certains d’entre eux ne sont pas sionistes et désavouent l’action militaire présente, c’est porter atteinte à tout ce qu’ils sont. Et c’est inadmissible.
A Genève, donnons l’exemple. Quelles que soient nos positions dans ce conflit, souvenons-nous que les antagonistes vivent aussi chez nous. Et qu’ils y sont chez eux. En les déshonorant, c’est aussi la démocratie suisse, si précieuse, qu’on bafoue.
Pascal Décaillet