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Liberté - Page 1492

  • Ecrire, ah là là !

    Tribune de Genève - Jeudi 07.05.09

     

    Ne m’en veuille pas, ami lecteur, mais désormais, toute personne qui prendra connaissance de cette chronique devra s’acquitter d’une taxe de trois francs. Je sais, c’est très cher. Et injuste pour les démunis. Je sais, tu as déjà payé ton exemplaire de la Julie, on ton café, mais c’est ainsi. Trois francs.

    Oh, n’aie crainte, nul besoin de délier chaque fois ta bourse. Je concocte un amour de petite puce électronique, que nous te grefferons délicatement dans la pupille, et qui déduira biométriquement la somme. Bien sûr, les tarifs seront dégressifs : deux francs à la deuxième lecture, un franc à la troisième. A partir de la soixantième, l’accès à ma prose sera gratuit. Il faut savoir récompenser les fidèles

    Surtout, ne crois pas que j’empocherai cet argent. Ecrire, ah là là,  t’imagines pas les frais : l’encre, les buvards, les gommes, les analyses de laboratoire pour les traces de sueur sur les brouillons. Et puis, les assureurs, tous ces Séraphin Lampion, comme des milans attirés par la blancheur de la palombe.

    A la fin du mois, c’est tout juste s’il me reste de quoi offrir un ballon de blanc à mon ami Pascal, à Martigny. Ou à Christophe, en Entremont. Allez, va, j’te dis : trois balles, c’est encore bien sympa. Ah, j’allais oublier : c’est rétroactif depuis mars 2007. Ben oui, comme disait Mouloudji : faut vivre. Non ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Habeas Corpus

    Tribune de Genève - Lundi 04.05.09


    Vous avez dit « fazyste » ? Ah, bon, j’avais cru comprendre autre chose. Un truc tout proche, à l’oreille. Faut dire qu’ils nous y poussent pas mal, ces temps, les radicaux genevois, dans le registre de la boussole hallucinée comme cigale en extase, de la pâture en herbes grasses dans le pré du voisin. Qui s’appelle l’UDC.

    D’ailleurs, faites un test. Prenez leur dernier texte, aux radicaux, sur la détention administrative, sans jugement, pouvant aller jusqu’à 24 mois. Vous découpez l’en-tête, vous mettez UDC, ou MCG, ou Lega. Sûr, là, que les alliés de l’Entente, qu’ils soient de sacristie latine ou du Temple libéral, hurleront au loup.

    Mais là, ils se taisent, ou même abondent. Aux orties l’Habeas Corpus. Au caniveau, les grands principes. L’UDC, pas question d’alliance, Monsieur, vous n’y pensez pas. Mais proposer leur politique, et même au-delà, dès que se profile le très électoral enjeu sécuritaire, alors là, oui, pour un coup. Un coup seulement, of course.

    Cette manœuvre, qui la dirige ? Un homme de main, ou l’ombre orgueilleuse d’un Prince ? Gagner, cet automne, sans l’UDC. Mais pas sans une partie de son programme. Pas fou, quand même. De jour, on fait l’agneau, en bêlantes contrées. La nuit, on se noircit jusqu’à la déraison. Allez. Ces gens-là, il faudrait inscrire « fazyste » sur leur passeport. Au stylo bille. Indélébile. Juste pour la route.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • La voie lactée

    Tribune de Genève - Jeudi 30.04.09

     

    Il est magnifique, le Conseil d’Etat genevois. Lorsqu’il s’agit de se coltiner le président iranien, dans la minuscule immensité d’un tarmac de province, c’est le sortant Laurent Moutinot qu’on envoie. J’allais dire au casse-pipe. Mais, pour revêtir l’habit de lumière et annoncer de somptueuses comètes fiscales pour les familles, les ministres soumis à réélection, cet automne, se pressent dans la voie lactée. A la notable exception de celui qui n’est pourtant pas le moins méritant : François Longchamp.

    Alors, hier, avec le solide David Hiler, le vertical Mark Muller et le revenant Pierre-François Unger, ce ne furent qu’aurores de braise, résurrection, avenir aux doigts de rose pour enfants et familles. 300 millions par an pour réduire les impôts, ce dont franchement personne ne se plaindra, d’autant que la fourchette est généreuse : tout ménage entre 40.000 et 400.000 de revenu en bénéficiera !

    Electoral ? Oui, bien sûr. Mais une bonne mesure tout de même. A Genève comme sur l’ensemble de la Suisse, les familles payent trop d’impôts, il fallait s’y attaquer. On notera juste, au passage, que lorsqu’un programme d’inspiration libérale est repris par un gouvernement de gauche, cela s’appelle des mesures « anticycliques ». Ca en jette. Ca donne l’impression qu’on va tirer sur des vélos. Ca fait sérieux. Et, pour les élections, c’est salé comme un apéritif de printemps.

     

    Pascal Décaillet