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Liberté - Page 1467

  • Identité nationale : et pourquoi pas ?

     

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - 19.01.10

     

    Identité nationale : en quoi ces deux mots devraient-ils être tabous ? Pourquoi certains, à gauche mais aussi dans une frange métalliquement cérébrale de la droite républicaine, semblent-ils les considérer comme un binôme explosif, à ne toucher en aucun cas ? De quoi ont-ils peur ? Au nom de quoi une nation n’aurait-elle pas le droit, sans la moindre haine pour les autres, sans arrogance, sans supériorité, d’affirmer ce qu’elle est, ce qui fédère ses citoyens, quelles sont ses valeurs ? Si elle ne le fait pas, son extrême-droite le fera pour elle, confisquera le thème, se l’appropriera, ce qui est un peu dommage, non ?

    Prenons la Suisse, vous me direz que ça n’est pas exactement une nation, au sens de Valmy ou de Jemmapes, je vous l’accorde. Mais enfin c’est un pays, qui est le nôtre et que nous aimons. De gauche, de droite, hommes, femmes, jeunes ou vieux, latins ou germanophones, avec toute l’étendue de nos différences, nous nous reconnaissons, l’immense majorité d’entre nous, dans le charme discret de cette petite démocratie d’Europe centrale, son système politique, la nécessité de nous respecter mutuellement. N’est-ce pas là, déjà, un sacré début d’identité ?

    Le danger, ça n’est pas l’identité nationale. Le danger, c’est définir cette dernière comme une valeur du sang, ou de la race, ou de la génétique. Alors qu’il s’agit, à l’évidence, et comme l’a remarquablement montré Anne-Marie Thiesse, d’une construction. Le dix-neuvième siècle récupère Jeanne d’Arc ou Guillaume Tell, brandit des mythes, façonne des générations d’élèves. Mais être le fruit d’une construction (intellectuelle ou sentimentale), ça n’est pas rien, c’est déjà un début d’identité. Etre les héritiers de ceux qui ont construit notre démocratie directe, notre fédéralisme, nos assurances sociales, c’est déjà l’amorce d’un trésor commun : notre pays, notre Histoire, nos forces, nos fragilités, nos engueulades aussi, c’est tout cela un pays.

    Identité nationale : deux dérives possibles. L’une, c’est d’en faire le vecteur de la loi du sang, donc de l’exclusion. L’autre, c’est la gommer, comme si elle n’existait pas. Comme si la part du sentiment, surgi du sol, ne comptait pour rien dans le tellurisme de l’appartenance. Librement consentie. Pour un pays qu’on aime.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Appel au meurtre

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 18.01.10

     

    Seul contre tous, il s’est lancé. Seul contre tous, il a gagné. La victoire du Neuchâtelois Raphaël Comte, 30 ans, dans la succession de Didier Burkhalter aux Etats, est une leçon pour tous ceux qui, en politique, attendent, atermoient, calculent. Elle sonne comme une réplique de Rodrigue à Dom Diègue, nous réveille, nous requinque.

    Genève aussi a ses jeunes talents : Murat Julian Alder, l’un des plus éblouissants, nouveau vice-président du parti radical. Polyglotte, l’esprit clair, la synthèse facile, une ambition qui se déploiera sur le long terme, l’amènera loin. Chez les socialistes, Grégoire Carasso, belle culture politique, sens de l’Etat. On encore Aurélie Gavillet, déjà députée à 21 ans.

    Chez les Jeunes socialistes, Romain de Sainte Marie, le sens de la couleur et du geste qui parle à tous, le sens du terrain, de l’action militante, à des années-lumière du caviar. Côté libéraux, Alexandre Chevalier, le verbe haut, sonore. Chez les Verts, Miguel Limpo, souriant, chaleureux, ouvert à la vie. Au PDC, Vincent Maitre, qui attend son heure, sait apprendre. Et que tous les autres me pardonnent, la place me manque.

    A eux tous, je dis : « Foncez, ne blanchissez pas sous le harnais. Attaquez, revigorez, défrisez, battez-vous. Et puis surtout lisez, cultivez-vous. Et à la fin, culbutez ». Et puis tuez, quoi. Ah, tuer, quel bonheur.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • L’exceptionnel courage de Monsieur « Déblogueur »

     

    Insulter tous azimuts, jeter l’opprobre, cracher le fiel, ce sont, depuis des mois, les passionnantes contributions du nommé « Déblogueur ». C’est évidemment son droit, si ça l’amuse.

    « Déblogueur » ne propose jamais la moindre réflexion en amont, il n’agit qu’en réaction aux textes des autres. Il n’attaque jamais les idées, mais directement les personnes, qu’il couvre d’injures. C’est encore son droit, si ça peut lui faire du bien.

    Monsieur « Déblogueur » a sûrement un nom et un prénom. Il est juste un peu dommage qu’il n’ait pas l’élémentaire courage de les dévoiler. J’ai déjà de sérieux doutes (sauf cas très rares) sur la justification de l’anonymat dans les blogs. Mais passer son temps à attaquer la terre entière sous la confortable et trop facile protection du masque, c’est le degré absolu de la lâcheté. Il fallait une bonne fois que cela fût dit. Et que le Déblogueur, par quelqu'un qui signe, fût déblogué.

     

    Pascal Décaillet