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Liberté - Page 1462

  • Despot éclairé

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    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 03.05.10

     

    Quelques robustes et étincelants morceaux de fromage valaisan, dont un alpage de la Loutze (Mayens-de-Chamoson) hors du commun, du vin blanc, un peu de charcuterie, un géant helvéto-serbe de deux mètres, un barde de Savièse ayant quelque succès en politique, une future conseillère d’Etat vaudoise, un gourou de la pensée scolaire devenu député radical, c’était samedi, 17h, Librairie les Trois Mondes, rue Leschot. Partage, lumière, chaleur. Tout ce qui manque au Salon du Livre.

     

    Et si la majesté du livre, son incomparable puissance, relevait par essence de l’intimité d’un cercle plutôt que du fracas d’une foire ? L’hôte des lieux, samedi (à part le libraire, charmant), c’est Slobodan Despot. Les éditions Xénia. Petite boîte (deux personnes), travail acharné, des trésors d’originalité dans le choix des bouquins, du « Valais mystique » à la liste des saints orthodoxes, en passant par un essai sur le cancer du col de l’utérus (on vaccinerait trop, du fric pour les pharmas), ou encore le très troublant « Portrait d’Eric », par Eric Werner.

     

    Petite boîte, deux personnes, pleines d’énergie. Il n’y a que ça de vrai : les PME, il y a ceux qui en parlent, et ceux qui les vivent, sept jours de boulot sur sept pour le patron, mais l’ivresse inégalable de se sentir libre. C’était comme samedi, aux Trois Mondes : on s’y sentait bien, on s’y sentait libre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Merci Billag

    Sur le vif - Dimanche 02.05.10 - 18.36h


    Deux millions pour gommer deux mots : « idée suisse ». Petite info sortie aujourd’hui dans le SonntagsBlick, puis confirmée par la SSR. On va enlever « idée » : un million ! On va jeter « suisse » : un million ! Il avait fallu, déjà, quelques millions, à l’époque, pour ajouter ces deux mots. Là, il en faut deux pour les ôter. C’est cher, l’écriture.

    A noter que les mots « idée suisse », dans le logo, ne s’évaporeront que pour l’extérieur. A l’interne, on les gardera. Comme « ajout à la marque ». Nous voilà rassurés.

    Ainsi, après s’être appelée « La SSR », puis « SRG SSR idée suisse », l’entreprise devient « SRG SSR ». Donc, deuxième titre le moins abominable du trio, le tout premier en date ayant été le seul à peu près soluble dans l’air. Et l’autre, à rallonge, l’une des plus ahurissantes dénominations de boîte depuis l’invention du pneu crevé et des rapports épicènes, toutes choses par ailleurs cousines dans l’ordre de l’abject.

    Des logos dont l’estampille sonore aurait été conçue pas des sourds, le visuel par des aveugles, l’impact poétique par des employés d’arsenaux, la force de frappe par des buveurs de tisane.

    Tout cela, pour quelques millions. Les millions pour écrire. Les millions pour effacer. Les millions pour réfléchir. Les millions pour se reposer de l’effort cogitatif. C’est cher, phosphorer. Merci Billag.

    Pascal Décaillet

     

  • Eric Leyvraz quitte la présidence de l’UDC genevoise

     

    Sur le vif - Dimanche 02.05.10  13.30h

    À un an des élections municipales, le président de l’UDC genevoise, l’homme au légendaire nœud papillon, le très populaire Eric Leyvraz, jette l’éponge. "Je pars de la présidence de l'UDC pour le cimetière de Peissy, je garde encore une faible marge", vient de nous déclarer, avec l'humour et la courtoisie qui sont les siennes, ce gentleman de la politique genevoise. Les raisons exactes de ce départ doivent encore être établies, mais tout le monde connaît la situation très difficile dans laquelle patauge et crapahute la section genevoise du premier parti de Suisse. Revers aux élections cantonales, bisbilles internes, appétit du MCG qui veut les manger tout crus. Toutes choses ayant conduit le chef suprême, Christoph Blocher, à venir à Genève, il y a quelques semaines, pour une remontée de bretelles faisant passer le général Massu, en comparaison, pour un animateur de macramé en sandales, sur les hauteurs du Larzac.

    Ce climat de chienlit s’accompagne, depuis plusieurs semaines, de nombreux départs : le très littéraire Soli Pardo, elliptique comme un croissant lunaire, qu’on imagine mieux à la reconquête de Fiume que dans la gestion quotidienne, a quitté la présidence, justement pour laisser la place au conciliant vigneron de Satigny ; le fidèle Eric Bertinat, qui assumait avec vigilance le secrétariat général depuis le paléolithique inférieur, s’en va aussi. Et maintenant, le nouveau président lui-même, qu’on donnait à Noël comme le seul sauveur possible. Cela commence à faire beaucoup.

    En attendant, tapi dans l’ombre, le très gourmand Eric Stauffer affûte ses appétits et se pourlèche les babines. Reste à savoir, au final, s’il lui restera beaucoup à se mettre sous la dent, la proie donnant plutôt l’impression de se désintégrer toute seule, ce qui est une version classique du suicide politique, autre thème si cher à D’Annunzio, le grand prophète du déclin, sur les bords sublimes du lac de Garde.

    Pascal Décaillet