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Liberté - Page 1157

  • La Chancelière se croit-elle médecin sous Molière ?

     

    Sur le vif - Mercredi 28.11.12 - 15.41h

     

    Signé par la Chancelière et Mme Künzler, c'est un texte d'un ignoble charabia que nous produit cet après-midi le Conseil d'Etat, pour nous dire tout le mal qu'il pense de l'initiative 152, de l'UDC, "Pour une traversée de la rade".


    Une tartufferie sans pareil, sécrétée par les juristes apparatchiks de la Couronne, où un pouvoir qui ne veut pas d'un projet (légitimement muni des signatures nécessaires) se camoufle derrière un jargon qui rappelle les médecins du temps de Molière.



    Jugez plutôt:



    "S’agissant de la recevabilité, le Conseil d’Etat constate tout d’abord que l’initiative respecte l’unité de la matière et de la forme. L’unité du genre, en revanche, n’est pas respectée, car l’IN 152 n’est pas une initiative normative créant des règles générales et abstraites, mais une initiative administrative prévoyant simultanément des mesures générales d’aménagement et des mesures précises de construction. L’exécutabilité de l’IN 152 est problématique, car le délai de réalisation de six ans n’est pas réaliste. Par conséquent, le Conseil d’Etat propose au Grand Conseil d’invalider partiellement l’initiative en déclarant nuls les éléments trop précis de l’IN 152. S’agissant enfin de la conformité au droit supérieur, l’IN 152 doit pouvoir respecter les règles générales de planification et de protection de l’environnement imposées par le droit fédéral.
    Sur le fond, compte tenu des évolutions des croissances estimées des déplacements ces dernières années – formalisées notamment à travers le projet d'agglomération franco-valdo-genevois signé en juin 2012 –, ce projet de traversée de la rade issu des réflexions de 2004 ne correspond plus aux enjeux de développement de l'agglomération. Dès lors, il n'est pas cohérent avec les politiques de mobilité développées au niveau du canton et de la région franco-valdo-genevoise."



    J'ai déjà souligné plusieurs fois, ici, à quel point l'avis du gouvernement, et d'ailleurs celui du parlement, sur une initiative émanant du peuple, étaient certes respectables, mais au fond assez secondaires. Pourquoi? Parce que c'est justement pour corriger les errances et les erreurs des corps institutionnels que la démocratie directe, en Suisse, a été inventée. Et aussi pour une autre raison, majeure: une initiative est quelque chose de fort, tellurique, venant d'en bas. Un défi des initiants au peuple souverain. C'est entre ces deux instances que les choses doivent se jouer. Les notables intermédiaires s'en occupent, hélas, beaucoup trop.



    C'est justement parce que la politique "franco-valdo-genevoise", la "région", le "Grand Genève" et toutes cette sorte de choses ne conviennent pas à l'UDC, que ce parti a décidé de lancer cette initiative.



    Les histoires d'invalidation, de semi-recevabilité, d'exécutabilité ne sont que des paravents pour qu'un corps politique (gouvernement, parlement) se paye l'aubaine de refuser un texte qu'il combat, en ayant l'air d'avoir raison juridiquement.



    Cette initiative de l'UDC, comme celle du PS sur les allègements fiscaux, doit être tranchée par le peuple. Les avis des corps intermédiaires ne sont que de la poudre aux yeux pour continuer la politique de l'actuel gouvernement, et confisquer au peuple le droit de la mettre en doute.

     

    PaD

  • Une grève indécente et malvenue

     
    Sur le vif - Mardi 27.11.12 - 09.21h
     
     
    Totalement indécentes, les annonces de boycott de la fête de l'Escalade par certains profs du C.O. Idem, la grève annoncée pour toute la fonction publique, le 6 décembre. Ceux qui travaillent dans le privé, notamment les indépendants, les petits entrepreneurs, ceux pour qui aucun salaire n'est assuré de tomber à la fin du mois, ceux qui peuvent se retrouver sans rien d'un jour à l'autre, parce qu'ils ne peuvent même pas cotiser au chômage, ceux qui payent l'AVS complète, ceux qui ne peuvent prendre de prévoyance professionnelle qu'à bien plaire, ceux qui craignent de tomber malades, apprécieront les réflexes d'enfants gâtés de certains fonctionnaires.


    Oui, il faut couper. Oui. il faut espérer que ceux qui nous promettaient ces coupes tiendront parole, et ne craqueront pas sous la peur de déplaire à la partie fonctionnaire de leur électorat. Oui, il faut des signaux très clairs, et pas seulement la somme de coupes minimes que nous esquisse le Dr Unger.


    Oui, la fonction publique genevoise doit comprendre que dans la situation extraordinairement difficile dans laquelle nous entrons, avec l'affaire de leurs caisses de pensions à eux à renflouer (par tous les contribuables!), elle est vraiment très malvenue, avec le confort salarial et la sécurité de l'emploi qui est la sienne, de descendre dans la rue.


    N'ayant à me faire élire ni réélire, je ne crains pas, pour ma part, de dire cela. C'est d'ailleurs exactement ce que les élus vous disent devant un verre, n'osant hélas pas le répéter en public.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • Commencer par aimer son pays

     

    Sur le vif - Dimanche 25.11.12 - 14.14h

     

    Les Suisses veulent de moins en moins entendre parler de l'Union européenne. Et peut-être veulent-ils de plus en plus entendre parler de la Suisse. Il n'y a aucune espèce de honte, mais alors vraiment aucune, pour une communauté nationale, de s'intéresser à elle-même. Chercher à comprendre son existence au milieu de ses voisins. La puissance de ses racines historiques. La complexité interne de sa construction, depuis des siècles. La fragilité miraculeuse de ses équilibres. La chance exceptionnelle de son fédéralisme et de sa démocratie directe. Aucune honte, non plus, n'en déplaise aux enragés de l'internationalisme, à aimer son pays. Ca n'est ni de droite, ni de gauche. Aimer son pays, simplement.

     

    Pascal Décaillet