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Liberté - Page 1156

  • Quand le PLR confisque la démocratie

     

    Sur le vif - Samedi 01.12.12 - 12.02h

     

    Citoyen de ce canton, je suis réservé sur la bonne vieille traversée de la rade, version UDC, et lui préfère largement la vision plus ample d’une traversée du lac, celle qui pourrait enfin donner à Genève sa ceinture périphérique. Je voterais donc non, sans doute, au projet de l’UDC. Mais je demande à pouvoir voter ! En se camouflant, comme je l’ai souligné ici même mercredi, juste après le communiqué du Conseil d’Etat, derrière un insupportable jargon juridique, avec des histoires « d’initiative normative » auxquelles personne ne comprend rien, le gouvernement de ce canton montre son vrai visage : il cherche à éviter que le peuple se prononce. Affaiblir l’image d’un parti d’opposition gouvernementale. Il ne fait évidemment pas du droit, mais bel et bien de la politique. Une politique honteuse, petite, défensive, recroquevillée, à l’image de cette équipe 2009-2013 qui restera l’une des plus timides de l’après-guerre.

     

    Citoyen de ce canton, je ne suis pas sûr d’être très convaincu par l’initiative des socialistes sur les allègements fiscaux. Mais je demande à pouvoir voter ! La majorité de droite du Grand Conseil, en invalidant ce texte, a montré qu’elle avait peur du peuple. Détestable.

     

    Citoyen de ce canton, petit entrepreneur moi-même, je ne suis pas sûr d’être partisan de l’initiative des syndicats demandant l’instauration d’une police du travail. Mais je demande à pouvoir voter ! Et hier, qui a-t-on retrouvé, une fois de plus, pour nous brandir des histoires de droit supérieur (la tarte à la crème quand on veut empêcher le peuple de s’exprimer) ? Le PLR ! Encore et toujours le PLR. Pas seulement lui certes, mais assurément il détient le record des demandes d’invalidations. Terrible signal, confortant dans la population l’image d’un parti d’élites, de notables, tentant de refuser la démocratie directe, timoré face aux signaux qui pourraient surgir d’en bas. Finalement, grâce à l’UDC, le texte est passé. Mais le PLR ne sort pas grandi de ce combat, surtout lorsqu’un député, changeant miraculeusement de casquette alors que le Grand Conseil siégeait encore, signait, comme directeur de la Chambre de commerce et d’industrie, un communiqué hallucinant, qui dénonçait « un putsch contre le partenariat social ».

     

    Le vrai putsch, Cher Jacques Jeannerat, toi dont je partage la plupart des idées, c’est lorsque des corps intermédiaires, sous le couvert d’un sabir juridique, masquant évidemment des intentions politiques, confisquent au peuple le droit de se prononcer sur des initiatives ayant obtenu les signatures. Cela donne, Cher Ami, un signal terrible dans la population. Celui de castes de copains et de coquins. La démocratie directe, très chère au cœur des Suisses, est un petit trésor fragile. On ne joue pas comme cela avec elle. Elle est un défi d’une partie du peuple (les initiants, ceux qui bravent la pluie et le froid dans les récoltes de signatures), lancé au peuple tout entier, le démos, le corps électoral de l’ensemble des citoyens. Un défi du peuple au peuple ! Moins les corps intermédiaires s’en occuperont, mieux notre démocratie se portera. Les spectacles d’invalidations, ou de tentatives d’invalidations, donnés ces derniers temps à Genève, avec au premier rang le PLR, sont pitoyables. Puisse le corps électoral, l’automne prochain, s’en souvenir.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Candidats PLR, vous aimez la bureaucratie ?


    Sur le vif - Vendredi 30.11.12 - 19.58h


    Alain-Dominique Mauris, président du PLR, vient d'écrire, à 18.38h, aux membres du parti à propos de l'élection de 2013 au Conseil d'Etat. Il prend acte avec beaucoup de satisfaction de la volonté de réélection des trois magistrats sortants.

    Pour les autres, les éventuels nouveaux, ça va être compliqué. Extrait de naissance, certificat de baptême, permis de pêche, curriculum détaillé en
    57 exemplaires, extrait sanguin avec facteur Rhésus, 79 dernières fiches de salaire, attestation de loyer, preuve qu'ils ont payé à Roger Deneys l'impôt sur les piscines privées, certificat d'abonnement à la TG, pour ne citer que quelques-unes des formalités exigées.


    Les trois sortants, ils devront fournir tout cela, aussi ?
     
     
    Pascal Décaillet
     
     
     
  • Séquestrer des conseillers d'Etat : à la bonne heure !

     

    Sur le vif - Vendredi 30.11.12 - 10.51h

     

    Charles Beer lui-même, conseiller d'Etat socialiste, déplore dans le Matin l'intention de certains profs de boycotter la fête de l'Escalade. Une initiative, en effet, non seulement inadmissible, mais profondément maladroite, qui va se retourner contre ses auteurs, contre l'image du corps enseignant et de la fonction publique en général.

     

    C'est dommage, parce que les enseignants font, pour la plupart, du très bon boulot, dans des conditions (notamment d'effectifs) en effet difficiles. Qu'ils nous fassent savoir leur mécontentement est légitime, mais là, hélas pour eux, ils vont marquer un formidable autogoal.

     

    Le sommet est atteint par une députée socialiste, syndicaliste des enseignants du C.O., prétendant que certains collègues seraient sur le point de "séquestrer des députés ou des conseillers d'Etat".

     

    Ah la douce, la rafraîchissante image ! On imagine quelques syndicalistes enragés faire irruption au Grand Conseil, révolver au poing, comme le regretté lieutenant-colonel Tejero, dans l'Espagne de 1981, allez, tout le monde à plat ventre, ou bien vous cessez de couper au DIP, ou bien on tire dans la foule.

     

    Au fait, ces décisions de boycott, elles sont prises par qui? Par combien de personnes, à quelles majorités, dans quelles assemblées syndicales, ayant obtenu quels quorums pour siéger? L'ensemble des professeurs des Cycles concernés se sont-ils prononcés dans une vaste consultation plénière? On a les chiffres, exacts, validés par la Cocoe, Wallis et Futuna compris, de ces consultations? Quelqu'un peut les produire? On peut les voir?

     

    Et si tout ce ramdam n'était orchestré que par un, ou deux, allez disons trois syndicalistes en réalité très isolés, et en mal de notoriété? Une personne de la FAMCO, également députée socialiste. Autour d'elle, qui? Quel quarteron? On aimerait connaître, nominalement, les innombrables partisans de ce pronunciamiento.

     

    Oui, on aimerait connaître, dans leurs troupes, l'armée de leurs partisans.

     

    Et on ne doute pas une seconde qu'une députée de la République, chargée de veiller au respect des lois et de veiller à la prévention des crimes et délits, transmette sans tarder à M. Jornot les noms des futurs séquestrateurs. Vu ses fonctions, elle est dans l'obligation de le faire.

     

    Et allez, tant qu'à faire, s'ils veulent séquestrer des conseillers d'Etat. Qu'ils prennent aussi, dans la foulée, la Chancelière.

     

    Pascal Décaillet