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Le chemin perdu de nos existences

 

Sur le vif - Mardi 26.02.13 - 08.39h

 

Il y a des mots, lancés à la radio, qui vous arrachent à la torpeur d'un petit matin. Ainsi, Elmar Mock, il y une heure, à la RSR. Simon Matthey-Doret recevait, trente ans après, ce co-inventeur de la Swatch, qui vient de tenir sur les ondes des propos extraordinaires.



N'imaginez pas un entretien sur la mécanique de précision. Mais sur la vie, tout simplement. L'invention, née de la révolte face à la routine. Nécessité absolue d'une rupture par rapport à l'ordre établi des choses, entendez le manque de vision, l'absence de réflexion formelle, la routine. J'ai pensé à la "lésine" dont parle Baudelaire au tout début des Fleurs du Mal.



Je n'entends strictement rien à l'horlogerie. Pourtant, le discours de M. Mock m'a emporté. On aurait pu l'appliquer à l'invention poétique, la rénovation des formes. Et nous tous, auditeurs de cet instant fragile et révélateur, nous pouvons projeter la parole de l'inventeur anarchiste sur nos propres champs d'activité. Très loin de l'image du Géo Trouvetout, ou de celle du savant un peu fou, la fonction de l'inventeur se nourrit de révolte et d'insatisfaction, d'exigence formelle, d'inquiétude dans l'ordre de l'achèvement.



C'est de cette nécessité du désordre que vient de nous parler M. Mock. Un horloger de génie, au petit matin, dans le chemin perdu de nos existences.

 

Pascal Décaillet

 

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